Ce matin, un délégué du personnel s’est enchaîné en guise de protestation sur le site de l’aéroport de Pierrefonds, à Saint-Pierre. Il lance un cri d’alerte en direction de la gouvernance du syndicat mixte. Vers midi, son camp a été levé pour des raisons de santé liées à la forte température.
Gérald Rochecouste, secrétaire du comité d’entreprise, délégué du personnel, a entrepris cette action « seul » dit-il, mais dit avoir reçu « le soutien » de ses collègues.
Son message s’adresse aux politiques qui gouvernent le syndicat mixte de Pierrefonds. « Il y a des risques psycho-sociaux qui sont avérés. Certains ont atteint des seuils pathologiques, d’autres sont en train de se former, précise-t-il. Selon lui, les rapports organisationnels entre tous les chaînons – de l’aviation civile à la police de l’Air en passant par la préfecture – méritent un diagnostic, puis la prise de mesures immédiates. Des personnels seraient au bord de la rupture, il parle de « mal-être » à Pierrefonds.
Depuis juillet 2013, une gouvernance à deux têtes, Patrick Lebreton-David Lorion (respectivement président et président délégué du syndicat mixte), a été installée jusqu’à la fin des municipales. « Nous avons sollicité cette gouvernance sans succès », fait savoir le délégué du personnel.
Une gouvernance qui a favorisé une paralysie décisionnelle ?
La gestion interne poserait problème. En cause, des conflits entre personnes. Ces conflits doivent être étudiés de près « pour atténuer ces risques psycho-sociaux chez les employés et même chez les cadres », déclare Gérald Rochecouste. « Des gens sont prêts à se taper dessus », ajoute-t-il. Un autre salarié approuvant l’action du délégué, explique: « Les cadres dirigeants ont un mandat limité qui fait qu’ils sont toujours tributaires des politiques qui ont le réel pouvoir de décision ». Bref, la mise en place d’une gouvernance collégiale partagée entre Patrick Lebreton et David Lorion, qui devait pacifier le syndicat mixte jusqu’aux termes des élections, aurait eu, selon le personnel, pour effet de paralyser les prises de décisions.
« C’est un appel au secours que je lance », ajoute Gérald Rochecouste, qui s’empresse de dire que ce ras-le-bol est apolitique : « la preuve c’est que vous avez une présidence à deux couleurs politiques ». Ce cri a, en partie, été entendu. Une rencontre avec l’un des deux présidents, à savoir David Lorion, lui a été promise. « J’attends, mon téléphone n’a toujours pas sonné ».