On peut se prétendre défenseur des plus défavorisés et ne pas avoir de cœur…
Marie (prénom d’emprunt) travaille à l’IRT Paris. Elle y a été embauchée le 1er décembre 2001 et touche un salaire de 1.460 euros par mois.
Il y a un peu plus d’un an, le 19 janvier 2008, Marie tombe très gravement malade. Le directeur de l’époque, un homme de coeur, conscient qu’on peut difficilement vivre avec 70% d’un tel salaire à Paris, lui accorde le maintien de son salaire à taux plein bien qu’elle soit en congé maladie.
Début avril, alors qu’elle vient de finir une longue série de séances de « chimio », la jeune femme en question reçoit une lettre du nouveau directeur du Comité régional du Tourisme, lui signifiant qu’il doit mettre fin à la faveur dont elle bénéficiait et, « qu’à compter du mois d’avril 2009 », il allait devoir « appliquer strictement les textes de la convention collective », avec à la clé la perte d’un tiers de son salaire.
Marie ne peut se résoudre à voir son salaire diminué et, la mort dans l’âme, elle fait savoir qu’elle va reprendre son travail le 18 mai, malgré sa maladie qui a encore empiré.
Pierre Vergès transmet alors le dossier à un membre du conseil d’administration à qui il confie la mission de gérer cette reprise d’activité, en relation notamment avec la Sécurité sociale. Malgré plusieurs voyages à Paris, cet élu et les services administratifs ont échoué dans leur mission puisque la jeune femme ne touchera pas un centime au titre du mois d’avril… Je vous laisse imaginer l’état d’esprit dans lequel se trouve Marie, sans argent et gravement malade. Sa situation a fait le tour des services de l’IRT, jusqu’à la Réunion, où une âme charitable a fini par nous contacter.
Cette situation est en elle même scandaleuse et montre à quel point le côté humain a complètement disparu des valeurs de certains de nos élus. Mais elle est encore plus choquante quand on sait que, pendant que les élus de l’IRT ergotaient sur une somme de 470€ par mois (1/3 du salaire de 1.460€) pour permettre à cette jeune femme de vivre dignement malgré sa maladie, le président de ll’IRT Pierre Vergès se permet de verser, pour l’année 2008, 14.600€ d’heures supplémentaires à une responsable de la communication de l’IRT. Surtout quand on sait qu’une partie de ces heures sup correspondent à des heures de présence… à des cocktails! Sur un salaire mensuel de 3.029€ par mois, cela représente près de 30% de salaire en plus!
