Au Port sa mem mem, les équipes sont formées, chacun des possibles élus aura une tâche bien identifiée, selon ses compétences. Ce matin, c’est l’équipe « éducation » qui présentait son projet, trois professeurs ou professeurs retraités: l’ancien adjoint de Pierre Vergès aux affaires scolaires Alain Gretry, le directeur d’école à la retraite (active) Philippe Farchin, et enfin l’actuelle élue aux affaires scolaires et professeure d’Anglais Annie Mourgaye.
Souhaitant contextualiser le projet éducatif, égrenant les spécificités du Port quant aux difficultés socio-économiques de sa population, l’ancien prof d’histoire-géo Alain Grety rappelle qu’un Portois sur deux vit en-dessous du seuil de pauvreté et que les familles monoparentales sont nombreuses dans la cité portuaire. Une situation héritée du passé, et accentuée par la péri-urbanisation: les classes moyennes pouvant s’offrir le luxe de devenir propriétaires de leur habitat ne disposent que de peu de foncier au Port.
Ainsi, les jeunes et très jeunes portois souffrent-ils de fortes inégalités sociales. Des inégalités que le projet présenté vise à réduire, dès la crèche. Il s’agirait d’accompagner les familles en difficulté par la création d’une maison de l’éducation et de la parentalité, avec un accompagnement psycho-social des familles, par notamment des ateliers de parentalité. L’avenir d’un enfant se jouant très tôt, lors de l’apprentissage du langage, l’équipe souhaite mettre en place dans les crèches des méthodes d’enrichissement du vocabulaire des tout-petits, afin qu’ils acquièrent un bagage culturel nécessaire à une scolarité réussie. L’accompagnement psycho-social des familles a pour objectif de prévenir les violences intra-familiales que les enfants subissent, perturbant leur développement et leur apprentissage.
Un programme pluri-annuel de réhabilitation des écoles semble nécessaire à Annie Mourgaye qui, bien qu’elle ne renie pas le bilan de sa mandature, qu’elle mènera à son terme, regrette de n’avoir pas pu mettre en place tout ce qu’elle espérait. Quant aux bâtiments scolaires, la priorité serait de combattre la chaleur étouffante des salles de classe, afin qu’enseignants et enfants aient de meilleures conditions de travail. Des constructions bioclimatiques sont prévues, et en attendant qu’elles voient le jour, des voiles d’ombrage, de la végétalisation, et la fin des sols en goudron dans les cours de récréation seraient vite mises en place.
Le programme du « Port sa mem mem » prévoit des jardins partagés, une large végétalisation de la ville, et mise sur le vivre-ensemble, que les citoyens participent de la vie de la cité. Le projet de végétalisation des écoles évoque des potagers en permaculture, et d’éventuels bassins de baignade. Des projets qui demanderaient l’implication de tous les acteurs de la vie scolaires, des ATSEM aux parents, et qui placeraient les écoles au sein d’une vie de quartier revitalisée. Pierre Vergès l’admet: son équipe espère que les portois s’impliquent au maximum dans la vie de la cité, pour améliorer le cadre de vie, et recréer du lien, intergénérationnel notamment. Des liens, les jeunes portois en ont souvent peu avec le monde économique, ainsi serait créé un service de tutorat pour les aider à trouver des stages en entreprise et parfaire leur apprentissage et leur insertion.