Mon « coup de gueule » sur l’aspect discriminatoire de la hausse de la CSG a suscité de rares contestations de chiffrage , infondées à mon sens.
Je précise que mon propos n’était pas de présenter des chiffres précis , qui n’existent au demeurant pas , mais de donner les tendances fortes .
Je persiste à soutenir que le niveau des pensions versées aux retraités rapporté aux salaires perçus par les seuls actifs en emploi s’est dégradé ces dernières années et continuera de baisser.
Au moment où j’écrivais mon article , l’OCDE publiait son traditionnel panorama annuel des retraites .
Je ne m’étendrai sur la ligne politique de l’OCDE qui s’inspire d’une logique ultra libérale et lui fait souvent prendre ses désirs pour des injonctions et les données souvent hétéroclites qu’il rassemble et assez souvent approximatives pour des vérités révélées
En tout cas les chiffres publiés par l’OCDE ont prêté à confusion et ont donné lieu à des comptes rendus délirants et partiaux qui en disent long sur l’incompétence ou la mauvaise foi de certains organes de propagande macronienne.
Je vous joins la note en question de l’OCDE de décembre 2017 .
L’OCDE n’a pas du tout comparé les pensions aux salaires mais les revenus par classe d’âge , ce qui n’est pas du tout la même chose.
Et là évidemment sans surprise , en prenant en compte tous leurs revenus, dont ceux du travail et du capital, les Français de plus de 65 ans touchaient, en moyenne , en 2014, 103,4 % du revenu moyen de l'ensemble de la population du pays.
Si l’OCDE avait pris la classe d’âge comprise entre 55 et 65 ans elle aurait aussi constaté que ses revenus sont supérieurs à ceux de la classe inférieure .
Trois précautions d’interprétation des chiffres de l'OCDE:
1-rapporter la moyenne des revenus d’une classe d’âge, disposant de ressources garanties et souvent d’un patrimoine , à la moyenne des revenus de toute la population n’a pas beaucoup de sens . Au diviseur sont en effet comptabilisées les ressources parfois faibles partagées entre de nombreux bénéficiaires : certes les actifs en emploi mais aussi les inactifs , les actifs au chômage total ou partiel ( plus de 6 millions d’individus ) , les nouveaux entrants dans la vie professionnelle au bas des échelles hiérarchiques et sans patrimoine. Tout cela fait mécaniquement monter la part relative des plus anciens ;
2- le niveau des revenus monte légitimement avec l’âge parce généralement dans sa vie professionnelle on progresse et on capitalise sous forme de patrimoine l’épargne constituée en amont ;
3 – la moyenne cache des disparités très fortes , surtout dans les classes d’âge supérieures qui intègrent les ressources tirées des produits de la capitalisation les plus inégalement répartis . Bernard Arnault à lui seul dispose d’un patrimoine de 60 milliards et fait vertigineusement monter la moyenne . Il refuse de partager sa fortune placée au demeurant en Belgique ou dans des paradis fiscaux.
En fait , pour évaluer le niveau moyen des retraites par rapport aux salaires on utilise souvent deux indicateurs :
- 1- au moment crucial de la liquidation des droits , le taux de remplacement :
En 2016 il était en France de 67,7 % , contre 68,4 % pour la moyenne des 34 pays de l’OCDE. Ce taux est donné pour une carrière complète , ce qui est de moins en moins le cas ,et peut varier en fonction des revenus perçus au moment du départ en retraite et entre régimes de base et complémentaires. Vous pouvez consulter le tableau complet en suivant le lien .
http://www.oecd-ilibrary.org/finance-and-investment/les-pensions-dans-les-pays-de-l-ocde_19991371
-2 – une fois la pension liquidée c’est évidemment le taux de revalorisation ponctuelle du régime de base et des régimes complémentaires ( AGIRC ou ARRCO ) qui détermine la mise à niveau des pensions .
Je vous donne ci après les revalorisations du régime de base depuis 1998 :
Je précise que mon propos n’était pas de présenter des chiffres précis , qui n’existent au demeurant pas , mais de donner les tendances fortes .
Je persiste à soutenir que le niveau des pensions versées aux retraités rapporté aux salaires perçus par les seuls actifs en emploi s’est dégradé ces dernières années et continuera de baisser.
Au moment où j’écrivais mon article , l’OCDE publiait son traditionnel panorama annuel des retraites .
Je ne m’étendrai sur la ligne politique de l’OCDE qui s’inspire d’une logique ultra libérale et lui fait souvent prendre ses désirs pour des injonctions et les données souvent hétéroclites qu’il rassemble et assez souvent approximatives pour des vérités révélées
En tout cas les chiffres publiés par l’OCDE ont prêté à confusion et ont donné lieu à des comptes rendus délirants et partiaux qui en disent long sur l’incompétence ou la mauvaise foi de certains organes de propagande macronienne.
Je vous joins la note en question de l’OCDE de décembre 2017 .
L’OCDE n’a pas du tout comparé les pensions aux salaires mais les revenus par classe d’âge , ce qui n’est pas du tout la même chose.
Et là évidemment sans surprise , en prenant en compte tous leurs revenus, dont ceux du travail et du capital, les Français de plus de 65 ans touchaient, en moyenne , en 2014, 103,4 % du revenu moyen de l'ensemble de la population du pays.
Si l’OCDE avait pris la classe d’âge comprise entre 55 et 65 ans elle aurait aussi constaté que ses revenus sont supérieurs à ceux de la classe inférieure .
Trois précautions d’interprétation des chiffres de l'OCDE:
1-rapporter la moyenne des revenus d’une classe d’âge, disposant de ressources garanties et souvent d’un patrimoine , à la moyenne des revenus de toute la population n’a pas beaucoup de sens . Au diviseur sont en effet comptabilisées les ressources parfois faibles partagées entre de nombreux bénéficiaires : certes les actifs en emploi mais aussi les inactifs , les actifs au chômage total ou partiel ( plus de 6 millions d’individus ) , les nouveaux entrants dans la vie professionnelle au bas des échelles hiérarchiques et sans patrimoine. Tout cela fait mécaniquement monter la part relative des plus anciens ;
2- le niveau des revenus monte légitimement avec l’âge parce généralement dans sa vie professionnelle on progresse et on capitalise sous forme de patrimoine l’épargne constituée en amont ;
3 – la moyenne cache des disparités très fortes , surtout dans les classes d’âge supérieures qui intègrent les ressources tirées des produits de la capitalisation les plus inégalement répartis . Bernard Arnault à lui seul dispose d’un patrimoine de 60 milliards et fait vertigineusement monter la moyenne . Il refuse de partager sa fortune placée au demeurant en Belgique ou dans des paradis fiscaux.
En fait , pour évaluer le niveau moyen des retraites par rapport aux salaires on utilise souvent deux indicateurs :
- 1- au moment crucial de la liquidation des droits , le taux de remplacement :
En 2016 il était en France de 67,7 % , contre 68,4 % pour la moyenne des 34 pays de l’OCDE. Ce taux est donné pour une carrière complète , ce qui est de moins en moins le cas ,et peut varier en fonction des revenus perçus au moment du départ en retraite et entre régimes de base et complémentaires. Vous pouvez consulter le tableau complet en suivant le lien .
http://www.oecd-ilibrary.org/finance-and-investment/les-pensions-dans-les-pays-de-l-ocde_19991371
-2 – une fois la pension liquidée c’est évidemment le taux de revalorisation ponctuelle du régime de base et des régimes complémentaires ( AGIRC ou ARRCO ) qui détermine la mise à niveau des pensions .
Je vous donne ci après les revalorisations du régime de base depuis 1998 :

Le document de travail du Conseil d'orientation des retraites, révélé par « Les Echos » lundi , confirme que le pouvoir d'achat des retraités français a fortement baissé, notamment depuis 2010, du fait de la faible revalorisation des pensions et de l'augmentation des prélèvements sociaux.
Deux dernières observations :
- En matière sociale les comparaisons internationales ne sont souvent pas très pertinentes parce que les régimes sont différents suivant les pays . C’est encore plus vrai pour les retraites . Les pays anglo- saxons , très présents dans le comparatif de l’OCDE, relèvent de systèmes par capitalisation ou mixtes. Les chiffres de l’OCDE se limitent souvent aux régimes connus, donc généraux et obligatoires, qu’ils soient de base ou complémentaires et excluent les régimes individuels facultatifs . Du coup la France apparaît comme privilégiée parce que nous avons un régime de base et un régime complémentaire complètement transparents. Mais c’est un tableau en trompe l’œil .
- Les comparaisons de revenus entre classes d’âge ne portent évidemment que sur les revenus et non sur le patrimoine , à l’exception des revenus tirés eux-mêmes le cas échéant du placement des valeurs patrimoniales . Ce « stock » patrimonial n'a pas à être confondu avec le flux des revenus parce qu'il est la contrepartie de l’épargne constituée en amont , par ponction sur des ressources déjà comptabilisées et investies. Au surplus le patrimoine a le plus souvent vocation à être transmis par voie de succession et les bénéficiaires finaux sont en ce cas de la génération d'après.
Deux dernières observations :
- En matière sociale les comparaisons internationales ne sont souvent pas très pertinentes parce que les régimes sont différents suivant les pays . C’est encore plus vrai pour les retraites . Les pays anglo- saxons , très présents dans le comparatif de l’OCDE, relèvent de systèmes par capitalisation ou mixtes. Les chiffres de l’OCDE se limitent souvent aux régimes connus, donc généraux et obligatoires, qu’ils soient de base ou complémentaires et excluent les régimes individuels facultatifs . Du coup la France apparaît comme privilégiée parce que nous avons un régime de base et un régime complémentaire complètement transparents. Mais c’est un tableau en trompe l’œil .
- Les comparaisons de revenus entre classes d’âge ne portent évidemment que sur les revenus et non sur le patrimoine , à l’exception des revenus tirés eux-mêmes le cas échéant du placement des valeurs patrimoniales . Ce « stock » patrimonial n'a pas à être confondu avec le flux des revenus parce qu'il est la contrepartie de l’épargne constituée en amont , par ponction sur des ressources déjà comptabilisées et investies. Au surplus le patrimoine a le plus souvent vocation à être transmis par voie de succession et les bénéficiaires finaux sont en ce cas de la génération d'après.