La position de la Préfecture, et donc de l’Etat, est aujourd’hui connue: pas question de mettre un centime pour contenir la hausse du prix de la bouteille de gaz et du litre de super et de gasoil. Ca n’a pas toujours été la position de François Hollande…
Alors qu’il était candidat à l’élection présidentielle, le 31 mars 2012, celui qui est depuis devenu président de la République, est interrogé par un journaliste du Quotidien. A la question : « Que vous inspirent les mesures qui ont été prises après les émeutes (baisse des carburants et de la bouteille de gaz)? Les collectivités ont-elles eu raison d’engager leurs fonds propres dans ces mesures?« , François Hollande avait répondu : « Le rôle des collectivités locales est d’être aux côtés de leurs administrés dans la difficulté et les mesures prises à la suite des émeutes sont des mesures d’urgence que la situation avait rendues nécessaires. (…) Quant à la négociation sur la baisse des carburants, si l’Etat ne s’engage pas pour agir sur les causes structurelles de la hausse, cela n’aurait été qu’un coup d’épée dans l’eau« .
Le journaliste ne se satisfait pas de la réponse et prolonge la question : « Le prix des carburants devraient repartir à la hausse à La Réunion en avril du fait de l’envolée du pétrole. Si vous êtes élu, modifierez vous leur mode de fixation dans les DOM? Et en attendant, y aura t-il un blocage provisoire des tarifs à la pompe comme cela est envisagé par votre équipe en métropole?« . Réponse de François Hollande : « La gestion des prix des carburants outre-mer reste absolument chaotique, juridiquement très fragile et le lobby pétrolier n’a quasiment rien rogné sur ses marges. J’ajoute que l’accord trouvé par le Gouvernement a coûté 175 M€ à l’Etat sans régler le problème de fond: avec un niveau de taxes beaucoup plus faible que dans l’hexagone, les prix sont au même niveau. Il nous faut donc inverser la tendance en agissant sur les conditions structurelles du marché dans les DOM: découpler raffinage, stockage et distribution et surveiller les marges des compagnies et des distributeurs en donnant des moyens et une réelle indépendance aux services chargés d’observer les prix. Pour La Réunion, notre action devra se concentrer sur le stockage. J’ajoute que si la situation devrait perdurer, dans l’hexagone comme en outre-mer, j’ai annoncé la mise en place d’un blocage des prix des carburants jusqu’à 3 mois, le temps de réunir tous les opérateurs afin de trouver des solutions pérennes« .
Quelles belles paroles, quelles belles promesses ! Depuis, il a été élu et on a vu le résultat… Rarement l’augmentation du prix du gaz et du carburant n’aura connu une telle hausse d’un coup !