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Petit consommateur de zamal : le corbeau était son ex

Pour ses premières réquisitions à La Réunion, le substitut Genet a bien dû se demander ce que faisaient devant la Cour les deux ahuris au pied de l’estrade. Nous aussi. Il est vrai que Chris et Nico n’ont vraiment pas le profil de dangereux délinquants. D’ailleurs aucun d’eux n’a de casier judiciaire. Et s’ils sont […]

Ecrit par Jules Bénard – le jeudi 04 septembre 2014 à 17H30

Pour ses premières réquisitions à La Réunion, le substitut Genet a bien dû se demander ce que faisaient devant la Cour les deux ahuris au pied de l’estrade. Nous aussi.
Il est vrai que Chris et Nico n’ont vraiment pas le profil de dangereux délinquants. D’ailleurs aucun d’eux n’a de casier judiciaire. Et s’ils sont deux à se présenter, c’est que seul l’un d’eux a d’abord été mis en cause, Chris. Appelons Nico un dégât collatéral.

Explication : aux Avirons, en 2011 (depuis tout ce temps ?… Et on dit que les rôles sont surchargés !), les gendarmes s’intéressent aux agissements de Chris qu’une lettre anonyme accuse d’être un dangereux fabriquant et vendeur de stupéfiants. Qui plus est, il en consomme, ce qui est au demeurant la seule vérité en ce domaine.

Pistant notre trafiquant comme Popeye dans French Connection, les forces de l’ordre découvrent in fine que notre redoutable gangster consomme du zamal, qu’il cultive chez lui, tranquille comme Baptiste, mais qu’il n’a jamais revendu la moindre feuille d’herbe.
A l’occasion, il consomme également de l’ecstasy et quelques cachets de façon régulière. Il en va de même pour son copain Nico, qui a la malchance de passer par là lors des investigations de nos limiers.
Comme dirait Greg, « le drame se résume à la simplicité du néant ».

L’audience n’a quand même pas été avare de bons moments. Ainsi… Comme il faut bien que justice suive son cours, la présidente Lassaussois a voulu savoir pourquoi Chris, Zoréole bon teint, s’est mis à la culture répréhensible du zamal. Notre homme a eu cette réponse affligeante :
« Il n’y avait pas si longtemps que j’étais arrivé ici. J’ai acheté un peu d’herbe mais je me suis vite rendu compte que je me faisais entuber sur les quantités qu’on me vendait. Pour ne plus me faire avoir, je me suis lancé dans la production de ma propre consommation ! »
Et de réitérer l’affirmation selon laquelle il n’a jamais rien vendu à personne, ce que la Cour n’a d’ailleurs pas mis en doute.

Nos deux accusés travaillent quand ils le peuvent en qualité d’auto-entrepreneurs. Difficile en ce moment pour Nico, handicapé du poignet, coupable d’avoir laissé traîner ses 14 pieds de zamal.
Les deux dalons affirment qu’ils ont entrepris d’arrêter de prendre des produits illicites, ce que le substitut met en doute sans trop insister tout de même.

Me Frédéric Hoareau va démonter pièce à pièce les différents termes de l’acte d’accusation, tournant en ridicule les forces de l’ordre qui, sur simple lettre de corbeau, se sont livrés à une véritable chasse à l’homme :
« Un tel déploiement de forces, un gaspillage de temps et d’hommes, une surveillance jalouse de ces deux dangereux malfaiteurs, tout ça parce qu’un corbeau, une femme dépitée, a écrit anonymement ! »
Où l’on apprend incidemment que ce n’est pas la première fois que cette femme agit de la sorte : un autre ex, avant Chris, avait déjà fait les frais de son ire de femme repoussée. Ce coup-là, elle l’avait carrément accusé d’attouchements sur sa petite fille. Allégations dont les gendarmes avaient vite prouvé la fausseté.
Nos redoutables criminels s’en sortent avec deux mois avec sursis parce que jusqu’à nouvel ordre, la consommation de zamal est toujours interdite.

 

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