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Perquisitions au Conseil général : Plus l’enquête avance, plus l’affaire grossit…

Dans notre article du 29 novembre dernier intitulé « [On en sait plus sur la perquisition du bureau d’un membre du Cabinet du Conseil général]urlblank:http://www.zinfos974.com/On-en-sait-plus-sur-la-perquisition-du-bureau-d-un-membre-du-Cabinet-du-Conseil-general_a64806.html « , nous avions apporté quelques éléments sur l’enquête en cours actuellement dans les couloirs du conseil général. Nous vous avions révélé qu’une partie de l’enquête portait sur deux associations dont un […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 04 décembre 2013 à 16H07

Dans notre article du 29 novembre dernier intitulé « [On en sait plus sur la perquisition du bureau d’un membre du Cabinet du Conseil général]urlblank:http://www.zinfos974.com/On-en-sait-plus-sur-la-perquisition-du-bureau-d-un-membre-du-Cabinet-du-Conseil-general_a64806.html « , nous avions apporté quelques éléments sur l’enquête en cours actuellement dans les couloirs du conseil général.

Nous vous avions révélé qu’une partie de l’enquête portait sur deux associations dont un membre du Cabinet de Nassimah Dindar possédait les carnets de chèques, alors même qu’il n’y occupait pas officiellement de fonctions. Nous sommes en mesure aujourd’hui de vous apporter d’autres éléments qui montrent que cette affaire est bien plus grosse et bien plus politique que ce que tout le monde essaie de nous faire croire, y compris au Parquet.

Tout d’abord, il faut savoir que l’enquête porte sur un nombre conséquent d’associations. Il y a  « une liste« , nous a avoué un interlocuteur parfaitement au courant du dossier. Nous avons choisi pour cette fois de mettre l’accent sur deux d’entre elles, celles dont on a trouvé les chéquiers en possession du membre du Cabinet de Nassimah Dindar : Micrau et l’Arase.

 

L’association Micrau (Mouvement Interculturel de Coordination et de Réalisation d’Activité pour les Usagers) est la plus ancienne. Créée le 17 mars 2009, soit à une période où Nassimah Dindar était déjà présidente, elle a pour objet « la mise en place et le suivi de projets dans les domaines artistique, culture, éducation, coopération, sport, social, économique, écologique, touristique, artisanat, sanitaire, humanitaire, information, loisirs, etc… afin de permettre l’épanouissement et la promotion des personnes au niveau individuel et au niveau collectif à la Réunion et à l’extérieur, diffuser entre tous ses membres les informations utiles liées à son activité associative ». Et son siège social est situé à une centaine de mètres du conseil général, dans l’appartement 15 au 36 rue du général de Gaulle, à Saint-Denis, au dessus des locaux de la Caisse d’Epargne.

Comme on le voit, l’objet de l’association a été rédigé de façon à ratisser le plus large possible, dans une sorte de liste à la Prévert dans le but manifestement de ne rien oublier.

La première question que doivent se poser les policiers de la brigade financière, en charge de l’enquête, est de déterminer si ce membre influent du Cabinet, réputé pour être l’homme de confiance de Nassimah Dindar, a agi pour son compte personnel ou en service commandé pour la présidente. Et la seconde est de vérifier si le Conseil général a été lésé dans l’affaire, et si oui, dans quelle proportion.

 

Il est encore trop tôt pour répondre à la première question. Par contre, nous sommes en mesure de révéler que l’association Micrau, ainsi que 8 autres associations, a bénéficié d’une subvention de 155.160€ de la part de la commission permanente du 23 février 2011, comme en atteste la copie du compte-rendu que nous publions ci-contre.

Difficile de se faire une idée plus précise de ce à quoi a servi cet argent. Tout juste apprend-on qu’il a été versé dans le cadre « des régimes d’aides départementaux aux projets associatifs en matière d’action sociale, d’insertion et d’économie solidaire« .

 

Nous avons donc un commencement de réponse à la question que nous nous posions : Oui, Micrau a reçu de l’argent public en provenance du Conseil général. Reste maintenant à savoir à quoi a servi cet argent.

A-t-il servi à de l’insertion sur l’ensemble du département ou ses actions ont-elles été concentrées dans un canton bien particulier? Et pour dire les choses clairement, dans le 1er canton de Saint-Denis, celui de la présidente du conseil général. L’enquête devrait facilement permettre de le savoir puisqu’il suffira de relever les noms des bénéficiaires sur les chèques de l’association pour déterminer dans quel secteur de l’ile ils habitent. Et en échange de quoi ils ont perçu cet argent…

Enfin, il appartiendra aux enquêteurs de déterminer si le parcours suivi par les demandes de subventions a été classique, ou si l’association a reçu un coup de pouce anormal, et si oui, de la part de qui.

 

Mais Micrau n’est pas la seule association sur laquelle enquêtent les policiers. Ils auraient en effet également trouvé le chéquier de l’association Arase (Association Réunionnaise Actions Sociales Environnement) en possession du plus proche collaborateur de Nassimah Dindar.

L’Arase se fixe dans ses statuts (voir ci-contre) pour objectif de « susciter et promouvoir toutes les actions pouvant favoriser une meilleure insertion du Réunionnais, et se donne également comme objectif de maintenir et de développer des relations d’échanges, de respect mutuel, de solidarité entre les différentes communautés présentes à la Réunion et de renforcer les liens inter-générationnelles (sic !); promouvoir et développer les échanges culturels, humanitaires, éducatifs et sportifs; appuyer sur les identités culturelles (re-sic !) pour développer des projets d’actions, détudes ou de recherches tant à la Réunion qu’à l’extérieur du département; développer des liaisons avec les associations et des groupes nationaux ou étrangers en rapport avec les objectifs de l’association; organiser des activités de loisirs, culturelles, scientifiques, sportifs, etc…; et toutes autres manifestations utiles aux objectifs de l’association; promouvoir la vie scolaire des jeunes et leur donner un soutien pédagogique à la contre illettrisme (re-re-sic !) et l’analphabétisme; dans une démarche inter-partenariat, au contact de toutes les institutions et de tous les moyens existant, l’association mettra en œuvre les dispositifs techniques et de concertation nécessaires pour gérer au mieux les besoins humains« .

Comme pour Micrau, à croire que c’est la même personne qui a rédigé les statuts des deux associations, l’objet d’Arase est excessivement vaste et a une vocation manifestement tournée vers l’international.

 

Preuve nous en est donnée par cette délibération de la commission permanente du conseil général en date du 19 juin 2013, il n’y a donc pas très longtemps, octroyant une subvention de 100.000€ à deux associations, Arase et Amicale OI, pour permettre « l’extension du dispensaire de Mohéli, la création d’une salle de classe polyvalente du collège de Salamani et la construction d’un centre d’accueil pour les enfants abandonnés d’Anjouan« , trois chantiers devant se dérouler sur le territoire comorien.

 

Nul doute que les policiers de la brigade financière seront intéressés par un commentaire paru sur Zinfos sous l’article « [On en sait plus sur la perquisition du bureau d’un membre du Cabinet du conseil général]urlblank:http://www.zinfos974.com/On-en-sait-plus-sur-la-perquisition-du-bureau-d-un-membre-du-Cabinet-du-Conseil-general_a64806.html « . Nous en publions une copie ci-dessus.

Selon ce commentaire, notre lecteur lui même salarié d’une association subventionnée en même temps que l’Arase pour le même chantier, « l’association a eu une enveloppe de 100.000 euros dans le cadre de la coopération régionale pour la rénovation d’un collège et la construction d’une médiathèque pour ce collège, aux Comores. Avant que nous partions, l’association nous parle d’une enveloppe de 20.000 euros. Ici aux Comores, l’enveloppe est passée à 10.000 euros. Que s’est-il passé? »

Bonne question ! Nul doute que les enquêteurs auront à cœur d’y répondre… Pour y arriver, ils ont convoqué l’ensemble des membres du Cabinet de Nassimah Dindar, ceux y officiant actuellement et ceux qui n’y sont plus. Y compris cet ancien membre du Cabinet, qui a été écarté il y a quelques mois après qu’on ait découvert qu’il causait un peu trop avec les adversaires, en particulier ceux de l’Hôtel de Ville de Saint-Denis, et qui a été casé par Nassimah Dindar dans un placard doré à près de 7.200 euros par mois sur un poste créé sur mesure pour lui de « chargé de mission » au SDIS.

A ce qu’il se dit, les missions ne seraient pas très nombreuses… et tout cela se justifierait par les secrets qu’il détiendrait. Nul doute que cet ancien intime parmi les intimes pourrait avoir des choses très intéressantes à raconter lorsqu’il sera entendu en début de semaine prochaine par les enquêteurs…

 

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