Depuis 1982, la propriétaire des lieux de cette pension située à Saint-André accueillait avec son assistante de manière totalement clandestine des personnes handicapées âgées entre 45 et 80 ans. Lorsqu’elles ont été arrêtées, une dizaine de personnes étaient encore hébergées. Il reste à avoir combien de personnes sont passées par cet établissement depuis 1982. Elles ont été accusées de maltraitance sur autrui. Une des personnes a dû être hospitalisée d’urgence pour cause de dénutrition.
Bien que non agréé, le « Dijoux » fonctionnait bien par bouche-à-oreilles. N’ayant plus de places dans les vrais centres, les gens profitaient de cet établissement plus facile d’accès. Chaque personne payait environ 800 euros sans connaître les conditions de vie. Hormis les conditions de vie inquiétantes et les violences, la propriétaire disposait également des cartes bancaires de tous les résidents. Les dépenses s’élèveraient entre 5 000 et 8 000 euros par mois.
Le procureur de Saint-Denis Eric Tufféry, a même parlé de poulailler. « Les personnes handicapées étaient traitées comme du bétail », a-t-il précisé. Des infirmières et des médecins passaient de temps en temps, comme les deux femmes l’auraient déclaré. Le procureur souligne qu’elles devaient ainsi nettoyer les lieux avant leur passage. En effet, les résidents vivaient dans des conditions déplorables, au milieu de leurs excréments. La propriétaire de la maison a précisé qu’elle vivait sur place mais dans un espace hermétiquement séparé, pour ne pas sentir les odeurs.
Le procureur Eric Tufféry a demandé la détention provisoire des deux femmes. La propriétaire des lieux, âgée de 60 ans, est ressortie libre du tribunal, sous contrôle judiciaire. Elle est accusée d’abus de faiblesse, de travail dissimulé, de violences habituelles sur personnes vulnérables, d’ouverture d’un établissement sans agrément et de délit d’hébergement dans des conditions indignes. Son assistante, âgée de 70 ans, a également été placée sous contrôle judiciaire pour violences habituelles sur personnes vulnérables. Etant elle-même pensionnaire de l’établissement, elle a interdiction de rentrer « chez elle ». Une solution d’hébergement doit donc être trouvée pour ce soir.
Soe Hitchon sur place