
Les personnels et surveillants pénitentiaires tiennent la prison de Saint-Pierre "à bout de bras sauf que le système a atteint ses limites", alerte Remy Bultor
Par deux fois, Eric Dupond-Moretti a reporté sa visite dans notre île. Le garde des Sceaux a finalement maintenu son déplacement à La Réunion et débarquera ce jeudi. Attendu au tribunal judiciaire de Saint-Denis et Saint-Pierre, le ministre de la Justice n’a pas prévu de se rendre dans les prisons de l’île. Remy Bultor, secrétaire national du syndicat UFAP-UNSa Justice, n’attend donc rien de ce déplacement. "Si c’est un bon avocat, c’est un très mauvais ministre à sa façon de snober la pénitentiaire et la justice", lance le syndicaliste qui affirme que "le ministre vient sans rien".
La construction d’une nouvelle prison à Saint-Pierre ou sa réhabilitation apparait ainsi comme un serpent de mer. "Le projet de nouvelle construction est dans les cartons depuis des années". Installée en 1930 dans les anciens locaux de la Compagnie des Indes, la maison d’arrêt de Saint-Pierre constitue désormais "une des dernières verrues qui existent dans la pénitentiaire", déplore Remy Bultor, lui-même agent pénitentiaire dans la prison sudiste. "Nous sommes encore dans un système de 12 à 14 personnes dans un dortoir, ce qui pose évidemment des problèmes de promiscuité et de violences", témoigne-t-il, appelant également à davantage de suivi socio-psychologique pour les détenus. Des travaux ont pourtant été réalisés, "pour mettre une couche de vernis" ou "ont été mal réfléchis", pointe Remy Bultor, hors département pour le bureau national du syndicat.
"Il faut raser et reconstruire"
Il y a une dizaine d’années, 450.000 euros ont ainsi été investis pour la pose de filets tout autour de la maison d’arrêt dans le but de bloquer les colis jetés par dessus les murs. Une mesure sans effet. "Prochainement, l’administration va poser un filet nouvelle génération pour 220.000 euros et couvrir les cours. Avec cet argent, on aurait pu investir différemment. Si on construit sur l’existant, dans 10 ans, on en sera encore là. Il faut raser et reconstruire dessus parce qu'aucun maire ne veut construire de prison sur sa commune". Pour le syndicaliste, "la maison d’arrêt de Saint-Pierre est à l’image de la pénitentiaire en France : un bateau à la dérive".
Au-delà du manque de personnel, Rémy Bultor pointe également un métier qui n’attire pas les foules. "Nous sommes la troisième force de sécurité intérieure mais sommes les oubliés de la République. Ça ne vaut plus le coup actuellement vu la rudesse du travail pour 1.500 euros en début de carrière. Dans 5 ans comment va-ton fonctionner ? Même les jeunes ne restent pas".
La construction d’une nouvelle prison à Saint-Pierre ou sa réhabilitation apparait ainsi comme un serpent de mer. "Le projet de nouvelle construction est dans les cartons depuis des années". Installée en 1930 dans les anciens locaux de la Compagnie des Indes, la maison d’arrêt de Saint-Pierre constitue désormais "une des dernières verrues qui existent dans la pénitentiaire", déplore Remy Bultor, lui-même agent pénitentiaire dans la prison sudiste. "Nous sommes encore dans un système de 12 à 14 personnes dans un dortoir, ce qui pose évidemment des problèmes de promiscuité et de violences", témoigne-t-il, appelant également à davantage de suivi socio-psychologique pour les détenus. Des travaux ont pourtant été réalisés, "pour mettre une couche de vernis" ou "ont été mal réfléchis", pointe Remy Bultor, hors département pour le bureau national du syndicat.
"Il faut raser et reconstruire"
Il y a une dizaine d’années, 450.000 euros ont ainsi été investis pour la pose de filets tout autour de la maison d’arrêt dans le but de bloquer les colis jetés par dessus les murs. Une mesure sans effet. "Prochainement, l’administration va poser un filet nouvelle génération pour 220.000 euros et couvrir les cours. Avec cet argent, on aurait pu investir différemment. Si on construit sur l’existant, dans 10 ans, on en sera encore là. Il faut raser et reconstruire dessus parce qu'aucun maire ne veut construire de prison sur sa commune". Pour le syndicaliste, "la maison d’arrêt de Saint-Pierre est à l’image de la pénitentiaire en France : un bateau à la dérive".
Au-delà du manque de personnel, Rémy Bultor pointe également un métier qui n’attire pas les foules. "Nous sommes la troisième force de sécurité intérieure mais sommes les oubliés de la République. Ça ne vaut plus le coup actuellement vu la rudesse du travail pour 1.500 euros en début de carrière. Dans 5 ans comment va-ton fonctionner ? Même les jeunes ne restent pas".