

A l’occasion de la cérémonie de remise des médailles d’or du Concours général agricole des produits ultramarins hier au Salon de l’agriculture, Marie-Luce Penchard a tenu à réaffirmer la logique des aides apportées à la canne et à la banane.
Le rapport de la Cour des Comptes avait émis des doutes sur les retombées des subventions pour la canne et la banane jugeant ces aides communautaires en faveur de ces deux principales productions outre-mer "trop élevées pour une production en constante baisse et qu'il faudrait par ailleurs diversifier". Rapporté aux surfaces concernées, le montant des aides à l’hectare de banane s’est élevé à plus de 15.000 euros depuis 2008 aux Antilles, contre 500 euros en moyenne nationale pour l’ensemble des aides agricoles selon la Cour.
"Sur le montant des aides : c’est vrai, les montants sont très élevés et je serai très attentive à ce que dit la Cour. Mais je me dois aussi de souligner quelques éléments de contexte", a dit Marie-Luce Penchard.
Pour elle, conforter ces deux filières c’est aussi répondre à la place qu’elles occupent dans l’économie agricole ultramarine. Ainsi, ces filières représentent 70% de la surface agricole de la Réunion, de la Guadeloupe et de la Martinique. En Martinique, elles représentent pas moins de 10% des emplois salariés de l’île.
Plus aidée mais moins de pesticides répond la ministre
"J’ajoute que les aides communautaires ont permis de compenser des handicaps à l’export ce qui est régulièrement vérifié par la Commission européenne. Au fond, et j’en suis certaine, ce sera un point d’accord avec les magistrats de la Cour des Comptes, je vais vous dire quelle est ma conviction : Je préfère que les gens mangent des bananes produites aux Antilles, plutôt que des bananes produites par nos concurrents, à l’étranger, les "bananes dollar" (...) Parce que la banane antillaise, c’est plus de qualité, jusqu’à 10 fois moins de pesticides, plus de goût et des normes environnementales et sociales garanties au consommateur par les exigences françaises et européennes en la matière".
"Sur la diversification, comment ne pas être en accord avec la Cour ? Les magistrats de la Cour des Comptes nous ont dit cela la semaine dernière, nous avons engagé une politique résolue de diversification ambitieuse depuis près de deux ans", a-t-elle taclé.
Après cette mise au point, la ministre s'est attardée devant les stands des professionnels d'outre-mer présents au salon et notamment du stand de Saint-Pierre-et-Miquelon, présent pour la première fois. "Ce que je veux souligner, c’est que la banane, (...) la vanille, la canne ou l’ananas au même titre que le melon charentais, contribuent à la richesse inimitable du patrimoine agricole de notre pays".