Dans sa note, N°219, du 18 janvier, l’Insee note : « Près d’un enfant mineur sur 2 vit dans un ménage pauvre ». Inscrit dans la rubrique « niveaux de vie et pauvreté à La Réunion », l’étude rejoint de nombreuses autres publications dont celle de 2013 qui constate « Avec 343 000 personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté monétaire, La Réunion est un département hors norme. »
Une décennie sépare les données qui ont servi à la réflexion. A l’époque, les statisticiens notaient que « Seuls deux départements métropolitains ont une population pauvre plus importante ». Une raison principale est avancée : « l’absence d’emplois et des revenus d’activité insuffisants expliquent principalement cette situation. Elle a pour conséquence un recours massif aux minima sociaux… ». Et ça ne marche pas.
Le Parti communiste Réunionnais avait anticipé cette situation dans ses analyses sur les conséquences de l’assimilation et de l’intégration. Il a avancé la proposition d’une gestion responsable du pays à partir de nos réalités spécifiques. Sa proposition a été dévoyée et combattue depuis Paris et mise en œuvre par l’administration préfectorale. Et lorsque des ouvertures auraient pu faire évoluer la situation d’ensemble, les forces conservatrices ont agi pour bloquer le progrès. Nos adversaires n’ont jamais formulé la moindre proposition alternative globale.
En 2016, lors du 70e anniversaire de la loi du 19 mars 1946, le PCR a publié une brochure : « Un nouveau rassemblement pour une nouvelle politique. Mettre fin au néo-colonialisme. » On peut y lire que depuis sa fondation en 1959, le PCR « revendique le droit à la liberté du commerce, ainsi que la globalisation des fonds publics dans un fonds de développement. Ce dernier point permettra à l’argent public de servir à bâtir une société équitable, et non plus à entretenir un système néo-colonial. »
Deux ans après, profitant de la visite de la Ministre Girardin, le PCR a avancé la proposition d’un dialogue entre Réunionnais, à la faveur d’une « Conférence Publique ouverte à toutes les forces vives ». Cela aurait pu être un cadre de travail adéquat pour aller au-devant des revendications des Gilets jaunes.
Cette proposition a été reprise dans sa déclaration concernant les Présidentielles. « Le PCR propose une démarche globale et cohérente pour rédiger un projet réunionnais. Il demande de réunir d’urgence une « Conférence Territoriale Publique ouverte aux forces vives de la société réunionnaise ». C’est un cadre de travail pour discuter des opportunités ouvertes par le calendrier universel 2030, 2050, 2100, et anticiper les mesures d’adaptation inévitables. Comme tous les autres acteurs potentiels à ce rassemblement, le PCR apportera sa contribution. »
En conclusion, l’INSEE est dans son rôle d’analyse des données statistiques. Devant ses conclusions alarmantes, il appartient aux politiques d’en tirer les enseignements pour proposer le changement tant attendu par nos compatriotes qui souffrent et qui espèrent. Le Port, le 19 janvier.