Ce n'est pas "que" remporter les régionales qui justifie l'ultime combat sans doute de Paul Vergés, mais surtout le plus périlleux de sa longue et très houleuse carrière.
Son premier mandat électoral, Paul Vergés le décroche au milieu du siècle dernier comme conseiller général de Saint-Paul, imposé par son père Raymond à Evenor Lucas et à Léon Félicité, qui étaient à l'époque proches de Léon de Lepervanche. L'année suivante, le "putsch familial" au sein de la Fédération communiste est achevé : Léon de Lepervanche est éjecté pour les législatives de 1956 au profit de Paul Vergés.
C'est au nom du changement et du renouvellement de générations que Paul Vergés a toujours habillé cette OPA familiale. Notion reprise en chœur par ses fidèles ! Mais pour apprécier à sa juste valeur cet "argument", il faut avoir à l'esprit l'age de Léon de Lepervanche en 1956 et le comparer à celui de Pierre Vergés aujourd'hui. Né le 21 novembre 1907, Léon de Lepervanche venait tout juste de fêter ses 48 ans au moment des législatives du 2 janvier 1956 alors que Pierre Vergés en a aujourd'hui 52 ! Et je n'aurai pas l'outrecuidance de rappeler que Paul Vergès fêtera son... 85 anniversaire dans quelques jours.
C'est dire s'il est urgent que Pierre soit désormais intronisé! Et c'est cette urgence qui commande toute la stratégie de son père.
D'abord la composition de la liste où tous ceux qui n'étaient pas suffisament fiables pour garantir la transmission familiale ont été écartés sans états d'âme :Fabrice Hoareau, le fils de Claude le maire de Saint-Louis, Ivan Hoareau de la CGTR ou Jean-Marc Gamarrus, le premier adjoint d'Huguette Bello à Saint-Paul, pour ne mentionner que les absents les plus symboliques.
Au sein du PCR et de la CGTR, personne n'est dupe des arguments officiellement avancés pour la composition de la liste. Assurance complémentaire que s'est donné de plus Paul Vergés : l'arrivée d'Elie Horeau, 72 ans en juillet et député européen ! Fidèle parmi les fidèles, la mission d'Elie Hoareau sera d'imposer Pierre si son père est amené à connaitre des ennuis de santé.
Une stratégie millimétrée et qui commande les alliances du second tour. L'objectif caché étant d'imposer Pierre, on voit difficilement comment Paul Vergés pourrait prendre le risque de s'allier au second tour avec les socialistes.
Comme pour la composition de sa liste de premier tour, c'est le principe de fiabilité maximale qui va etre recherché et celle-ci est ni du coté des socialistes, ni des verts mais de... TAK!
Autre argument plus classique : bloquer le parti socialiste pour le présent, mais aussi pérenniser la stratégie de "rassemblement" par des alliances de gré à gré qui sont à l'opposé de l'union de la gauche que Paul Vergés exècre.
A charge pour la tête de liste de l'Alliance de préparer l'opinion par ses mises en garde qu'il a déjà commencées à formuler.
Reste que tout ce plan est soumis à plusieurs inconnues :
- L'investissement réel des maires communistes de Saint-Louis, de Saint -Paul et de Saint-André pour la liste de l'Alliance
- L'intensité de la colère des militants communistes et syndicalistes de la CGTR.
- Le score de la liste de l'Alliance et également celles de TAK et de Vergoz
- La situation au sein de la Droite (hors TAK)
- Et bien plus encore la conduite d' Huguette Bello dont c'est peu dire que les relations avec le clan Vergés sont détestables. Elle qui attend son heure, quelle va être son attitude si Vergés fait le choix de TAK au détriment des socialistes?
Après l'assassinat d'Alexis de Villeneuve et toutes ses conséquences (1946), l'ère Debré(1963), la décentralisation (1982,) les Régionales de 2010 constituent manifestement un quatrième temps décisif pour la Réunion.
Mais au delà de la prise de la présidence de La Région, c'est l'avenir du clan Verges qui se joue dans quelques jours...
Son premier mandat électoral, Paul Vergés le décroche au milieu du siècle dernier comme conseiller général de Saint-Paul, imposé par son père Raymond à Evenor Lucas et à Léon Félicité, qui étaient à l'époque proches de Léon de Lepervanche. L'année suivante, le "putsch familial" au sein de la Fédération communiste est achevé : Léon de Lepervanche est éjecté pour les législatives de 1956 au profit de Paul Vergés.
C'est au nom du changement et du renouvellement de générations que Paul Vergés a toujours habillé cette OPA familiale. Notion reprise en chœur par ses fidèles ! Mais pour apprécier à sa juste valeur cet "argument", il faut avoir à l'esprit l'age de Léon de Lepervanche en 1956 et le comparer à celui de Pierre Vergés aujourd'hui. Né le 21 novembre 1907, Léon de Lepervanche venait tout juste de fêter ses 48 ans au moment des législatives du 2 janvier 1956 alors que Pierre Vergés en a aujourd'hui 52 ! Et je n'aurai pas l'outrecuidance de rappeler que Paul Vergès fêtera son... 85 anniversaire dans quelques jours.
C'est dire s'il est urgent que Pierre soit désormais intronisé! Et c'est cette urgence qui commande toute la stratégie de son père.
D'abord la composition de la liste où tous ceux qui n'étaient pas suffisament fiables pour garantir la transmission familiale ont été écartés sans états d'âme :Fabrice Hoareau, le fils de Claude le maire de Saint-Louis, Ivan Hoareau de la CGTR ou Jean-Marc Gamarrus, le premier adjoint d'Huguette Bello à Saint-Paul, pour ne mentionner que les absents les plus symboliques.
Au sein du PCR et de la CGTR, personne n'est dupe des arguments officiellement avancés pour la composition de la liste. Assurance complémentaire que s'est donné de plus Paul Vergés : l'arrivée d'Elie Horeau, 72 ans en juillet et député européen ! Fidèle parmi les fidèles, la mission d'Elie Hoareau sera d'imposer Pierre si son père est amené à connaitre des ennuis de santé.
Une stratégie millimétrée et qui commande les alliances du second tour. L'objectif caché étant d'imposer Pierre, on voit difficilement comment Paul Vergés pourrait prendre le risque de s'allier au second tour avec les socialistes.
Comme pour la composition de sa liste de premier tour, c'est le principe de fiabilité maximale qui va etre recherché et celle-ci est ni du coté des socialistes, ni des verts mais de... TAK!
Autre argument plus classique : bloquer le parti socialiste pour le présent, mais aussi pérenniser la stratégie de "rassemblement" par des alliances de gré à gré qui sont à l'opposé de l'union de la gauche que Paul Vergés exècre.
A charge pour la tête de liste de l'Alliance de préparer l'opinion par ses mises en garde qu'il a déjà commencées à formuler.
Reste que tout ce plan est soumis à plusieurs inconnues :
- L'investissement réel des maires communistes de Saint-Louis, de Saint -Paul et de Saint-André pour la liste de l'Alliance
- L'intensité de la colère des militants communistes et syndicalistes de la CGTR.
- Le score de la liste de l'Alliance et également celles de TAK et de Vergoz
- La situation au sein de la Droite (hors TAK)
- Et bien plus encore la conduite d' Huguette Bello dont c'est peu dire que les relations avec le clan Vergés sont détestables. Elle qui attend son heure, quelle va être son attitude si Vergés fait le choix de TAK au détriment des socialistes?
Après l'assassinat d'Alexis de Villeneuve et toutes ses conséquences (1946), l'ère Debré(1963), la décentralisation (1982,) les Régionales de 2010 constituent manifestement un quatrième temps décisif pour la Réunion.
Mais au delà de la prise de la présidence de La Région, c'est l'avenir du clan Verges qui se joue dans quelques jours...