C’est peu dire que l’on a atteint des sommets dans le bras de fer entre, d’un côté le clan Vergès et de l’autre le Préfet, soutenu -et ce n’est pas la moindre des contradictions- par l’ensemble des autres intervenants, depuis les transporteurs jusqu’au MEDEF.
C’est un participant rôdé à ce genre de négociations qui me disait, en aparté hier soir, que jamais il n’avait vu de sa vie un négociateur de ce niveau se comporter de la sorte.
Je ne sais si Pierre Vergès était conscient de ce qu’il faisait (ce que je serais plutôt enclin à croire) ou s’il s’est laissé emporter par le ressentiment de s’être fait chahuter à son arrivée et à sa sortie de la Préfecture. Mais son problème, aujourd’hui, est de trouver une porte de sortie sans perdre définitivement la face.
Si l’enjeu de ce bras de fer est de le présenter en successeur de son père, afin de l’asseoir prochainement sur le trône régional, il faut qu’il l’emporte à tout prix. D’où mes informations en provenance de la Région ce matin selon lesquelles des contacts ont été établis par Paul Vergès (étrangement muet depuis le début du conflit…) avec l’Elysée, pour obtenir le départ du Préfet Pierre-Henri Maccioni.
Mais, en face, les transporteurs n’ont pas encore digéré la claque infligée par Pierre Vergès hier soir, et ils ont également fait savoir à qui de droit que si le Préfet devait partir, ils durciraient encore beaucoup plus le mouvement, en empêchant cette fois tout déplacement dans l’ile.
Difficile d’imaginer dans ces conditions que Nicolas Sarkozy puisse prendre de tels risques. D’autant plus que le chantage est maintenant sur la place publique…
Je n’ai jamais caché que j’appréciais ce Préfet. Et les événements d’hier ne font que me renforcer dans mes convictions. Si j’ai pu participer humblement à ce qu’il reste en dévoilant ce chantage ignoble, vous m’en voyez ravi…