
Mon anticommunisme primaire et viscéral (dixit « Témoignages ») m’autorise sans doute à dire du bien de quelqu’un que j’ai toujours combattu. On ne m’accusera pas ainsi de me raccrocher aux branches comme un chimpanzé. Quoique je préfère son frangin le bonobo. Oui, bon, passons…
Je veux dire avant toute chose que ce n’est pas parce qu’on est contre une personne que tout ce qu’elle dit est forcément mauvais : même une pendule cassée donne l’heure juste deux fois par jour. Et Paul Vergès était loin d’en être une.
Je crois sincèrement qu’avec son emploi du temps surchargé, il a manqué de temps pour consolider certains de ses projets les plus intéressants.
En premier lieu le tram-train, que je persiste à croire alternative formidable au tout-bagnole. Ecologique, peu coûteux pour l’usager, il présente tous les atouts. Avec des navettes transversales à partir des gares principales, il n’offre que des avantages.
La NRL ensuite, loin de celle qui nous coûte la peau du cul en ce moment. Paul Vergès aurait privilégié un tunnel, moins cher que le monstre Ness (lacustre, je veux dire) de Didier Robert. Il n’attaquait aucune flore ni faune endémique puisque creusé dans une lave stérile. En attendant un ouvrage neuf, quel qu’il fût, la consolidation des filets là où le danger est le plus évident, était un palliatif. En sachant que de toute façon, le risque zéro n’existera jamais.
Paul Vergès n’a jamais caché son inquiétude quant à la montée du niveau des océans. Ce niveau augmentant, la violence des météores croît d’autant. La NRL telle qu’elle s’accouche (dans la douleur) actuellement, est-elle apte à y faire face ? Quand on sait qu’il y a déjà eu cinq ports à Saint-Denis dont personne ne se rappelle plus.
Le Parc national des Hauts. Qui aurait besoin de forte protection, économiquement viable si l’on y associe la population. Au lieu de quoi il est en butte aux tentatives de mainmise des élus régionaux. Pour en faire quoi ? Je vous remercie de me poser la question.
La Réserve marine, indispensable, mais aujourd’hui tirée à hue et à dia pour servir d’obscurs intérêts dont on ne daigne pas nous expliquer les tenants et aboutissants.
Un autre de ses soucis était l’attachement des Réunionnais à la voiture individuelle et il songeait aux alternatives : vélo où c’est possible, vélib’, covoiturage, transports en commun… Son tracas était : comment expliquer aux usagers que la voiture à occupant unique n’est pas viable dans un si petit territoire ?
Opinion perso : lorsque nos routes seront totalement saturées, que tout déplacement sera devenu impossible, on verra nos chers vendeurs de bagnoles aller ailleurs chercher d’autres victimes de leurs appétits gargantuesques. Je prends le pari.
Là, je pose une question dérangeante (l’habitude, hein ?) : qu’est-ce qui fait que sur un si petit territoire, malgré les réels efforts de développement du transport en commun, il se vende de plus en plus de voitures ? Ma réponse me vaudra des emmerdes (mais j’connais) : les importateurs de bagnoles ont les moyens de faire taire les scrupules de nos élus. Persiste et signe !
Jules Bénard
Je veux dire avant toute chose que ce n’est pas parce qu’on est contre une personne que tout ce qu’elle dit est forcément mauvais : même une pendule cassée donne l’heure juste deux fois par jour. Et Paul Vergès était loin d’en être une.
Je crois sincèrement qu’avec son emploi du temps surchargé, il a manqué de temps pour consolider certains de ses projets les plus intéressants.
En premier lieu le tram-train, que je persiste à croire alternative formidable au tout-bagnole. Ecologique, peu coûteux pour l’usager, il présente tous les atouts. Avec des navettes transversales à partir des gares principales, il n’offre que des avantages.
La NRL ensuite, loin de celle qui nous coûte la peau du cul en ce moment. Paul Vergès aurait privilégié un tunnel, moins cher que le monstre Ness (lacustre, je veux dire) de Didier Robert. Il n’attaquait aucune flore ni faune endémique puisque creusé dans une lave stérile. En attendant un ouvrage neuf, quel qu’il fût, la consolidation des filets là où le danger est le plus évident, était un palliatif. En sachant que de toute façon, le risque zéro n’existera jamais.
Paul Vergès n’a jamais caché son inquiétude quant à la montée du niveau des océans. Ce niveau augmentant, la violence des météores croît d’autant. La NRL telle qu’elle s’accouche (dans la douleur) actuellement, est-elle apte à y faire face ? Quand on sait qu’il y a déjà eu cinq ports à Saint-Denis dont personne ne se rappelle plus.
Le Parc national des Hauts. Qui aurait besoin de forte protection, économiquement viable si l’on y associe la population. Au lieu de quoi il est en butte aux tentatives de mainmise des élus régionaux. Pour en faire quoi ? Je vous remercie de me poser la question.
La Réserve marine, indispensable, mais aujourd’hui tirée à hue et à dia pour servir d’obscurs intérêts dont on ne daigne pas nous expliquer les tenants et aboutissants.
Un autre de ses soucis était l’attachement des Réunionnais à la voiture individuelle et il songeait aux alternatives : vélo où c’est possible, vélib’, covoiturage, transports en commun… Son tracas était : comment expliquer aux usagers que la voiture à occupant unique n’est pas viable dans un si petit territoire ?
Opinion perso : lorsque nos routes seront totalement saturées, que tout déplacement sera devenu impossible, on verra nos chers vendeurs de bagnoles aller ailleurs chercher d’autres victimes de leurs appétits gargantuesques. Je prends le pari.
Là, je pose une question dérangeante (l’habitude, hein ?) : qu’est-ce qui fait que sur un si petit territoire, malgré les réels efforts de développement du transport en commun, il se vende de plus en plus de voitures ? Ma réponse me vaudra des emmerdes (mais j’connais) : les importateurs de bagnoles ont les moyens de faire taire les scrupules de nos élus. Persiste et signe !
Jules Bénard