Agé de 47 ans, Patrick Hoareau est attiré depuis tout jeune par les phénomènes météorologiques. C’est tout naturellement que les souvenirs de certains météores émergent au fil de notre discussion avec lui : « le cyclone Gervaise en 1975, Florine 81 et ses 234 km/h atteints à la Plaine des Cafres et 112 en rafales à Saint-Denis », cite-t-il ces chiffres par coeur.
Il est aujourd’hui l’administrateur de la page Facebook de la très réputée météo américaine JTWC, le Joint Typhoon Warning Center. Le Joint Typhoon Warning Center (JTWC) est le centre météorologique qui a pour mission d’informer l’armée US et les ressortissants américains pour le Pacifique et l’océan Indien. Il est installé au centre de prévision maritime de Pearl Harbor, à Hawaï, mais ses données sont rendues publiques sur Internet.
Traquer les cyclones de 1994 à 2015 sans relâche
L’avénement de la Toile mondiale a accéléré et facilité sa boulimie sur le sujet. « Avec internet, j’ai pu obtenir beaucoup de statistiques concernant les phénomènes météo sur toute la zone de responsabilité du JTWC. Je me suis formé en épluchant toutes les publications annuelles du JTWC depuis 1959 et je me suis formé seul à la méthode de Dvorak pour l’analyse de l’intensité des cyclones. Je me forme continuellement à toutes les nouvelles techniques », raconte-t-il.
Ses messages et son assiduité sur la thématique finiront par lui offrir une visibilité auprès de la communauté des météorologues américains. Il se fait remarquer des spécialistes de Typhoon à la fin des années 90, et puis finalement notamment de son big boss Bob Falvey, le directeur du JTWC qui lui confiera, en décembre 2015, l’administration de la page Facebook officielle de Typhoon. Une sacrée reconnaissance.
« Il y a 3 ans, un Grand Monsieur me faisait une faveur incroyable. Bob Falvey, le Directeur du Joint Typhoon Warning Center, qui est probablement l’agence la plus célèbre du monde pour le suivi des cyclones, me demandait de devenir administrateur de la page FB du JTWC. Enthousiaste et honoré j’ai tout de suite accepté. J’ai travaillé des milliers d’heures à lire et ingérer toutes les publications les plus techniques du JTWC, j’ai appris sa nomenclature par coeur et j’ai traqué les cyclones de 1994 à 2015 sans relâche. Du coup quand est arrivé ce jour de Décembre 2015 auquel je n’osais pas même rêver la nuit, j’étais prêt », raconte-t-il cette opportunité unique.
L’autodidacte a l’opportunité d’échanger avec des spécialistes mondiaux
« En début d’année j’avais pour projet de visiter le JTWC à Hawaii. Un moment j’ai même envisagé de m’installer sur l’île américaine. Finalement j’ai atterri sur mes îles de l’océan Indien mais nul doute que je réaliserai mon projet de visite, comme une sorte de pèlerinage, dans le futur », imagine-t-il ce rendez-vous. Les occasions d’y aller sont d’ailleurs régulières.
« Je suis invité tous les ans à plusieurs conférences réunissant les plus grands spécialistes des cyclones à travers le monde. Pour le moment je n’ai jamais pu m’y rendre. Mais là encore j’espère le faire un jour pour au moins partager un moment fort avec tous ces gens avec qui j’échange parfois plusieurs fois par jour grâce à internet », décrit-il ces échanges . « Je suis encore étonné de pouvoir échanger tous les jours avec des hommes et des femmes d’un niveau reconnu mondialement dans la communauté des cyclones. Des hommes et des femmes qui me traitent sur un même pied d’égalité, moi l’autodidacte. »
De ses milliers d’heures passées au décryptage des données météo du JTWC, Patrick Hoareau en fait désormais encore plus profiter les habitants des Mascareignes grâce à ses bulletins que vous pouvez lire naturellement sur Zinfos974 et, depuis ce début de semaine, sur sa petite soeur exclusivement dédiée à la météorologie : [Meteo974.re]urlblank:https://www.meteo974.re/