
Depuis le 17 avril et la liquidation judiciaire de la Société aquacole des mascareignes (SAM), la ferme aquacole de la baie de Saint-Paul a cessé ses activités.
Sur le plan d'eau ne subsiste aujourd'hui que des bouées (pour maintenir la structure au fond de la baie) et une partie des cages. "Elles sont vides", rappelle avec beaucoup de ressentiment dans la voix Patrick Hoareau, ex-président de la SAM, qui réfute à établir tout lien entre le drame de la semaine dernière et l'installation existante qui fait office de DCP selon certains.
En ligne de mire des usagers de la mer depuis 2011, la ferme aquacole a bon dos, à juste titre ou pas. Bien qu'elle ait sombrée, Patrick Hoareau défend son entreprise coûte que coûte. Prescription oblige, il se montre d'ailleurs plus virulent contre ses détracteurs d'hier.
Des vérités doivent émerger selon lui. A commencer par le sabotage des cages. C'était en 2011. "Des attaches avaient été sectionnées, libérant du coup des milliers d'ombrines", explique-t-il. Une plainte avait été déposée en gendarmerie mais l'homme retiendra cette image de dizaines de pêcheurs à la ligne venu cueillir le poisson libéré qui longeait le cap Marianne. "Dans le sabotage, on avait perdu pour 70.000 euros", se souvient-il. Le début d'une spirale négative pour l'activité.
Le dirigeant veut également tordre le cou à l'image de pompe à fric véhiculé par les opposants à la ferme aquacole. "L'entreprise était subventionnée pour ses investissements uniquement, et grâce au fonds européen sur la pêche. Mais c'est valable pour toutes les entreprises, et quelle que soit la filière d'ailleurs : ça existe pour la filière végétale, animale...", ajoute-t-il, tout en concédant l'aide substantielle de 90 centimes par kilo de poisson vendu grâce au programme Posei Pêche. Pour le reste, il jure avoir piloté une entreprise qui "ne vivait que de sa production, comme toute autre société du privé", se défend-t-il. "Il faut casser cette idée d'entreprise ultra subventionnée", ajoute-t-il.
"Serge Leplège : il est scientifique ?"
Selon lui, "l'amalgame" a été entretenu "entre la SAM et l'ARDA", l'Association Réunionnaise de Développement de l'Aquaculture, effectivement créée par la Région en 1991. De la santé financière de la SAM lors de sa procédure de sauvegarde jusqu'à sa liquidation, Patrick Hoareau rappelle que la situation financière était saine, au grand étonnement des observateurs au moment de l'annonce (en octobre 2012) de la demande de mise en sauvegarde de la société.
"Nous avons procédé à un dépôt de bilan sans aucun passif, si ce n'est 15.000 euros consentis dans l'achat d'un camion frigorifique. Nous étions même prêts à rétrocéder l'activité à l'euro symbolique", témoigne-t-il. Contacté, le liquidateur judiciaire mandaté ne communique pas sur le devenir de l'installation en baie de Saint-Paul.
L'ancien président de la SAM garde un souvenir amer des attaques dont son activité a pu être la cible. Il évoque le lobbying des surfeurs. "Serge Leplège : il est scientifique ? demande-t-il ironiquement. "De toute façon il connaît tout ce monsieur !" (ndlr: S. Leplège, à l'époque au sein de PRR, avait été très offensif dans un journal télévisé la veille de l'annonce par la SAM de sa mise en sauvegarde). A cause de tout ce ramdam, "toute une activité a disparu", déplore Patrick Hoareau. "Les rapports de l'IRD dans la zone des cages n'ont rien révélé d'exceptionnel. Les requins nichent tout autour de l'île", ajoute-t-il, écoeuré par cette pression qui a visé son activité et ses employés.
Si la baie perd son ancrage en élevage d'ombrines, les bassins de l'Etang-Salé abritent toujours la recherche réunionnaise en la matière. "Grâce à l'eau de mer pompée vers les bassins, des juvéniles y sont élevés", précise Patrick Hoareau. Le seul regret, et de taille, tient au fait que ces spécimens prennent, depuis quelques semaines, la direction de destinations autres que celle de la Réunion : Maurice, Mayotte, les Antilles… "C'est notre savoir-faire qui a un peu quitté la Réunion", juge sévèrement Patrick Hoarau.
Sur le plan d'eau ne subsiste aujourd'hui que des bouées (pour maintenir la structure au fond de la baie) et une partie des cages. "Elles sont vides", rappelle avec beaucoup de ressentiment dans la voix Patrick Hoareau, ex-président de la SAM, qui réfute à établir tout lien entre le drame de la semaine dernière et l'installation existante qui fait office de DCP selon certains.
En ligne de mire des usagers de la mer depuis 2011, la ferme aquacole a bon dos, à juste titre ou pas. Bien qu'elle ait sombrée, Patrick Hoareau défend son entreprise coûte que coûte. Prescription oblige, il se montre d'ailleurs plus virulent contre ses détracteurs d'hier.
Des vérités doivent émerger selon lui. A commencer par le sabotage des cages. C'était en 2011. "Des attaches avaient été sectionnées, libérant du coup des milliers d'ombrines", explique-t-il. Une plainte avait été déposée en gendarmerie mais l'homme retiendra cette image de dizaines de pêcheurs à la ligne venu cueillir le poisson libéré qui longeait le cap Marianne. "Dans le sabotage, on avait perdu pour 70.000 euros", se souvient-il. Le début d'une spirale négative pour l'activité.
Le dirigeant veut également tordre le cou à l'image de pompe à fric véhiculé par les opposants à la ferme aquacole. "L'entreprise était subventionnée pour ses investissements uniquement, et grâce au fonds européen sur la pêche. Mais c'est valable pour toutes les entreprises, et quelle que soit la filière d'ailleurs : ça existe pour la filière végétale, animale...", ajoute-t-il, tout en concédant l'aide substantielle de 90 centimes par kilo de poisson vendu grâce au programme Posei Pêche. Pour le reste, il jure avoir piloté une entreprise qui "ne vivait que de sa production, comme toute autre société du privé", se défend-t-il. "Il faut casser cette idée d'entreprise ultra subventionnée", ajoute-t-il.
"Serge Leplège : il est scientifique ?"
Selon lui, "l'amalgame" a été entretenu "entre la SAM et l'ARDA", l'Association Réunionnaise de Développement de l'Aquaculture, effectivement créée par la Région en 1991. De la santé financière de la SAM lors de sa procédure de sauvegarde jusqu'à sa liquidation, Patrick Hoareau rappelle que la situation financière était saine, au grand étonnement des observateurs au moment de l'annonce (en octobre 2012) de la demande de mise en sauvegarde de la société.
"Nous avons procédé à un dépôt de bilan sans aucun passif, si ce n'est 15.000 euros consentis dans l'achat d'un camion frigorifique. Nous étions même prêts à rétrocéder l'activité à l'euro symbolique", témoigne-t-il. Contacté, le liquidateur judiciaire mandaté ne communique pas sur le devenir de l'installation en baie de Saint-Paul.
L'ancien président de la SAM garde un souvenir amer des attaques dont son activité a pu être la cible. Il évoque le lobbying des surfeurs. "Serge Leplège : il est scientifique ? demande-t-il ironiquement. "De toute façon il connaît tout ce monsieur !" (ndlr: S. Leplège, à l'époque au sein de PRR, avait été très offensif dans un journal télévisé la veille de l'annonce par la SAM de sa mise en sauvegarde). A cause de tout ce ramdam, "toute une activité a disparu", déplore Patrick Hoareau. "Les rapports de l'IRD dans la zone des cages n'ont rien révélé d'exceptionnel. Les requins nichent tout autour de l'île", ajoute-t-il, écoeuré par cette pression qui a visé son activité et ses employés.
Si la baie perd son ancrage en élevage d'ombrines, les bassins de l'Etang-Salé abritent toujours la recherche réunionnaise en la matière. "Grâce à l'eau de mer pompée vers les bassins, des juvéniles y sont élevés", précise Patrick Hoareau. Le seul regret, et de taille, tient au fait que ces spécimens prennent, depuis quelques semaines, la direction de destinations autres que celle de la Réunion : Maurice, Mayotte, les Antilles… "C'est notre savoir-faire qui a un peu quitté la Réunion", juge sévèrement Patrick Hoarau.
