En affichant son souhait de déployer la réforme des rythmes scolaires dès août 2013, la commune de La Possession ne pensait sans doute pas déclencher de telles hostilités syndicales, de parents d’élèves et d’enseignants. Peu habitué à offrir de tels spectacles, le parvis de l’hôtel de ville a aussi livré un bras de fer étonnant entre la CGTR et le PCR.
La manifestation de l’intersyndicale s’est laissée surprendre hier après-midi par une contre-manifestation qui n’avait rien de spontané, à en croire les parents d’élèves et enseignants présents sous la bannière de l’intersyndicale.
En première ligne, Patrick Corré, secrétaire général de la CGTR Educ’Action, a eu des mots très durs vis-à-vis, dit-il, des « méthodes de nervis du maire Roland Robert ». Le syndicaliste tenait à marquer ici une certaine idée de l’indépendance syndicale.
« Malheureusement, on connaît les méthodes de certains politiques, on ne peut que les déplorer, débute-t-il. Ce sont des méthodes d’intimidation qui visent à opposer des jeunes qui sont en attente d’emploi à des parents d’élèves alors que la question de l’emploi à La Possession n’est absolument pas liée à la question des rythmes scolaires. Rien n’empêche le maire, au regard des dysfonctionnements existants dans les écoles actuellement, de recruter des jeunes pour améliorer le fonctionnement des établissements », propose Patrick Corré, chahuté par une quarantaine de contre-manifestants lorgnant sur la promesse des contrats d’avenir.
Des « méthodes détestables » déjà éprouvées à Saint-Louis
Encore moins évasif sur les commanditaires supposés de cette contre-manifestation, le syndicaliste parle de « manoeuvre basse » qui « ne grandit surtout pas le maire de La Possession ». Selon Patrick Corré, et ce malgré la proximité historique entre CGTR et PCR, son syndicat joue son rôle. « La CGTR exprime sa plus vive désapprobation quant à la méthode utilisée par ce maire qui est pour nous une méthode de voyous (…) La CGTR fait du syndicalisme. La CGTR condamne les méthodes de nervis employées par ce maire comme elle pourrait condamner des méthodes de nervis employées par d’autres couleurs politiques. On n’entre pas dans des considérations politiques ».
Cet épisode possessionnais, Patrick Corré le classe dans le même album des mauvais jours pour la démocratie syndicale. « Ces méthodes détestables nous rappellent les méthodes utilisées à une certaine époque par le maire de Saint-Louis lorsque l’on combattait aux côtés des employés municipaux pour demander la non baisse des salaires ». Là aussi, c’est avec « les nervis » qu’ils avaient dû parlementer, se souvient-il.