Cette affaire est venue devant le tribunal voici deux mois et les juges ont pris le temps de peser le pour et le contre.
Raymond Crescence, de Saint-Leu, possède un beau terrain sur lequel il y a déjà sa demeure principale. Mais voilà, cette construction n’utilisant que très peu de surface, notre homme s’est longtemps demandé ce qu’il pouvait faire du surplus.
La rentabilisation du mètre-carré, c’est pas vraiment son affaire. Comment l’utiliser sans y perdre de l’argent non plus ? L’idée lui vint d’en faire un centre d’animation du quartier, un point de ralliement pour tous ces gens, jeunes et moins jeunes, qui se les grattent à longueur de journée.
Pour ce faire, il érigea des bâtiments de bonne tenue, capables d’accueillir sans le moindre risque des soirées dansantes et des lieux de formation à divers métiers. Un vrai pôle d’attraction pour déshérités. Où les jeunes viendraient se défouler en tout bien tout honneur, apprendre quelque chose et ne pas foutre le souk. Et ça a marché.
Mais voilà, le lieu est classé « site naturel protégé ». A savoir que seuls ceux qui savent ce qui est bon pour vous ont le droit d’y exprimer leurs quatre volontés. Il n’y pousse que de la rocaille, des scorpions et des « z’épinards », peu importe ! Dégage, conn… !
La belle réalisation de M. Crescence (illégale, soit), aurait dû être reconnue d’utilité publique : elle a été montée sans un centime de subvention. Raté ! Monsieur Crescence est condamné à 1000 euros avec sursis. Mais surtout, il a 12 mois pour démolir une œuvre qu’il jugeait pourtant (et nous avec) essentielle. Sous peine, ces douze mois passés, d’une astreinte de 30 euros par jour.