Revenir à la rubrique : Economie

Pascal Viroleau, ex-directeur de l’IRT: « Nous avons eu la bonne vision »

Actions inefficaces, dérives financières, dépenses somptuaires… Ce mercredi 1er avril, nos confrères d’Imaz Press ont consacré pas moins de 4 articles au rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de l’IRT (Ile de la Réunion Tourisme) durant la période allant de 2007 à 2013. Un rapport qui ne sera pas rendu public […]

Ecrit par GG – le samedi 04 avril 2015 à 01H03

Actions inefficaces, dérives financières, dépenses somptuaires… Ce mercredi 1er avril, nos confrères d’Imaz Press ont consacré pas moins de 4 articles au rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de l’IRT (Ile de la Réunion Tourisme) durant la période allant de 2007 à 2013. Un rapport qui ne sera pas rendu public avant une semaine, mais que les journalistes du site d’informations ont réussi à se procurer.

Pascal Viroleau a accepté de nous accorder une interview et de répondre à toutes les accusations de la Chambre régionale des comptes.

[La Chambre régionale des comptes pointe du doigt les dépenses de l’organisme chargé de la promotion touristique, notamment sous la mandature de Jacqueline Farreyrol]urlblank:http://www.zinfos974.com/Les-depenses-de-l-Ile-de-La-Reunion-Tourisme-dans-le-viseur-de-la-CRC_a83492.html . Selon Pascal Viroleau, directeur de l’IRT  jusqu’en 2013, les incohérences relevées par la CRC dans la gestion des dépenses de l’IRT sont « contestables« . Il rappelle dans un premier temps que « le rôle de la CRC est de vérifier les dépenses et la gestion de toute structure bénéficiaire de fonds publics, que ce soit les associations, les collectivités« , etc. Et que « bien souvent, elle ne met en exergue que ce qu’elle estime ne pas fonctionner correctement« .

Tout ce qui ne fonctionne pas à l’IRT, c’est précisément ce que la CRC semble avoir fait ressortir dans son rapport. Ou du moins, ce qui a été relayé par Imaz Press. Comme nous venons de le préciser, Pascal Viroleau dirigeait l’organisme de promotion touristique de l’île durant la période que couvre le rapport. Et il soulève plusieurs « problématiques » sur lesquelles il a tenu à s’exprimer.

Tout d’abord, il juge non-pertinent de la part de la CRC de lier l’efficacité de l’IRT à la fréquentation touristique de l’île. « De multiples petites structures font partie de l’IRT et ont des missions diverses, comme l’observatoire régional du tourisme » visant à fournir des données statistiques ou encore des résultats d’études portant sur les marchés et la structuration de l’offre touristique de la Réunion, ou encore le service d’accueil et de conseil à la création de gîtes. « Doit-on en conclure que ces personnes sont responsables de la baisse du nombre de touristes ? demande-t-il. Je ne pense pas« .

« Notre présence à Cannes avait tout son sens »

S’il reconnaît que la CRC « fait bien de demander clairement si la stratégie de l’IRT était la bonne« , il assure que l’IRT s’est toujours évertué « à travailler au mieux pour promouvoir la Réunion« . Une stratégie aussi pointée du doigt par la CRC qui évoque des « changements stratégiques trop fréquents » et une « instabilité » générale. « Nous n’avons jamais opéré de changement stratégique, répond Pascal Viroleau, qui rappelle que l’IRT s’appuie depuis 2004 sur un Schéma régional de développement du tourisme et des loisirs . Si la France et l’Allemagne sont « toujours les deux marchés prioritaires comme définis dans le SRDTL« , l’ex-directeur admet que « les investissements ont en effet été déplacés selon les tendances des réservations et les carnets de commande » pour « saisir les opportunités les plus intéressantes« .

Sur la question des dépenses démesurées concernant le partenariat avec le PSG chiffré à 250.000€, Pascal Viroleau rectifie : « Le contrat signé en 2011 avec le Paris Saint Germain atteint 175.000€« , soit près de 100.000€ de moins qu’annoncé. « Cette même année, l’équipe a été rachetée par le Qatar, explique l’ex-directeur, proposant des tarifs moins avantageux, c’est pourquoi le contrat n’a pas été renouvelé l’année suivante« .

 

 

Un million de retombées publicitaires grâce au contrat avec le PSG

Quant aux affiches publicitaires de l’IRT visibles durant toute la saison 2011-2012, celles-ci ont selon lui porté leurs fruits. « Dès le premier match, nos pubs ont été vues par des millions de télespectateurs« , note le dirigeant. Impossible en effet de les rater : En arrière-plan du but marqué par le PSG s’affichaient fièrement les couleurs de notre île. Au total, les retombées publicitaires sont estimées à plus d’un million d’euros.

La CRC juge également que la présence de l’IRT sur des événements comme le festival de Cannes en 2012 et 2013 et au congrès du Medef « superflues » car non liées à leur activité principale. « Les actions de promotion de l’île ne sont pas forcément liées au tourisme, réplique-t-il, mais elles sont nécessaires si l’on veut exporter l’image de la Réunion. Aujourd’hui, plusieurs productions cinématographiques sont ou vont être en partie tournées sur l’île. Cette présence à Cannes avait tout son sens, tout comme au congrès du Medef où les participants sont, admettons-le, des personnes qui peuvent se permettre de s’offrir un billet d’avion pour la Réunion. Il ne faut pas négliger le tourisme d’affaires, et je pense que nous avons eu raison de mener cette opération de séduction.« 

Enfin,  à propos de l’utilisation de la carte bleue de l’IRT par Jacqueline Farreyrol lors d’un dîner au Sénat, là encore, le son de cloche est différent de celui de la CRC. Pour Pascal Viroleau, l’ex-présidente de l’IRT a été celle qui a « coûté le moins cher à l’organisme » : « Elle a toujours payé ses billets d’avion elle-même ou a effectué des déplacements hors département sous la fonction de sénatrice. Certes, la carte bleue est un moyen de paiement propre aux besoins de sa fonction de présidente mais elles ont servi à couvrir les frais d’un dîner qui s’est déroulé en présence d’ambassadeurs de l’île de la Réunion. Jacqueline Farreyrol a souhaité faire bénéficier à ses invités de ce cadre (le restaurant du Sénat) mais à aucun moment son intention était de profiter de tel ou tel statut ».

« Des moyens supplémentaires sont aujourd’hui nécessaires pour accroître la fréquentation touristique, conclut Pascal Viroleau. D’une part, avoir des offres compétitives et d’autre part, des accès aériens diversifiés plus importants. Nous avons eu la bonne vision et nos choix stratégiques ont toujours été motivés par de bonnes raisons. La CRC a une autre vision, mais c’est la sienne.« 

 

Pascal Viroleau, ex-directeur de l'IRT:

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

« L’octroi de mer : c’est n’importe quoi ! » selon l’UCOR

L’Union des Consommateurs de La Réunion (UCOR) publie une lettre ouverte critiquant l’octroi de mer pour son impact sur le coût de la vie et exige sa suppression immédiate, ainsi que le financement des communes et de la région par l’État, pour protéger le pouvoir d’achat des Réunionnais.

Dérogation pour les produits de construction : « Une victoire écologique et sociale » pour Gaillard et Ratenon

Dans un communiqué, les députés Jean Hugues Ratenon et Perceval Gaillard saluent la décision du Parlement européen d’autoriser La Réunion et les autres territoires ultramarins à importer des produits de construction de pays tiers sans marquage CE. Une mesure permettant de réduire les coûts pour les entreprises et les consommateurs, tout en réduisant l’impact écologique associé au transport.

La CRC épingle la SAPHIR sur la gestion durable de l’eau

La Chambre régionale des comptes de La Réunion a publié son rapport d’observations définitives sur la société d’aménagement des périmètres hydroagricoles de La Réunion (SAPHIR), après son premier contrôle initié en février 2023. Le rapport, qui a finalisé ses observations en octobre 2023, critique les pratiques actuelles de SAPHIR, soulignant sa dépendance financière aux ventes d’eau et ses modalités d’action qui ne s’inscrivent pas pleinement dans une gestion durable de l’eau.

Henri Nijdam : “Le Quotidien ne sera pas un journal low-cost”

Propriétaires depuis ce mercredi à minuit du Quotidien, Henri Nijdam et Jean-Jacques Dijoux ont livré quelques éléments sur le futur du journal. Aux lecteurs, les nouveaux hommes forts de ce pilier de la presse locale assurent que Le Quotidien nouvelle formule sera de qualité.