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Pas de solution pérenne pour une vingtaine de familles de La Marina

Plusieurs mois après l’incendie mortel de La Marina, et malgré les promesses de relogement, des résidents restent en attente d’un nouveau départ. D’autres locataires y sont même installés.

Ecrit par 2341926 – le mardi 26 avril 2022 à 11H05

La SIDR assurait en décembre dernier le relogement d’urgence d’une centaine de familles de La Marina et la reprise de leur ancien logement pour 30 familles de l’immeuble.

Sur les 108 familles impactées, 88 ménages ont été relogés hors du site de La Marina. Au 22 avril dernier, ce sont 72 d’entre eux qui ont pu être relogés définitivement. Les 16 autres sont toujours dans des logements temporaires.

La principale difficulté est de trouver des logements adéquats au schéma des foyers, en particulier “des types 4 et types 5”, qui correspondent aux attentes, avance la SIDR.

Nous avons fait des propositions quasiment à tous ces ménages, et faisons face à d’importants refus de la part de certaines familles”, regrette Thierry Ouillon, directeur de la SIDR. Il déplore avoir essuyé jusqu’à cinq refus chez certains anciens locataires de La Marina, et ce “malgré le fait que les logements qui leur sont proposés soient conformes à leur composition familiale et au lieu où ils souhaitent vivre”.

Il poursuit : “Les personnes qui étaient logées à La Marina dans des grands logements, on leur propose, pour certaines d’entre elles, de revenir à La Marina. Malheureusement, et on peut le comprendre, le traumatisme est tel qu’ils ne le souhaitent pas”.

Des familles ressentent encore ce sentiment d’insécurité

Les habitants du bâtiment B de la résidence, théâtre de l’incendie, ont bien été relogés en priorité, mais plusieurs locataires du bâtiment A n’ont aujourd’hui encore d’autre solution que de vivre face à l’immeuble en ruine et les mauvais souvenirs qui vont avec.

Sur ces 20 familles qui ont regagné leur domicile dans la partie non sinistrée de l’immeuble, 11 souhaitent être relogés. “L’une d’entre elles vient d’être relogée définitivement”, précise le directeur de la SIDR.

Les transferts” se font au goutte-à-goutte, constate une mère de famille, en voyant un à un ses voisins déménager, mais aussi de nouveaux venus s’installer. “Ils ont encore fait rentrer du monde quelques jours avant le début du ramadan”, déplore une habitante.

Concernant l’installation de ce nouveau locataire, en situation de handicap, au rez-de-chaussée du bloc A, Thierry Ouillon évoque “un petit bug sur une commission d’attribution”, sur un logement vacant disponible avant le drame. Ici cependant, pas question de quitter l’appartement à l’heure actuelle, “le bâtiment est tout à fait en état d’être occupé”, assure-t-il.

Chez plusieurs habitants, l’odeur de fumée persiste et bien que des grilles de chantier soient installées ça et là, le sentiment d’insécurité règne chez les habitants : “Même s’il y avait des agents de sécurité,  des voleurs sont venus visiter les logements du bâtiment A à Noël”, témoigne l’une d’entre elles.

« Normalement, il n’y a pas de possibilité de rentrer dans le bâtiment »

Les parties sinistrées et non sinistrées “ne communiquent pas”, affirme la SIDR : “L’ensemble des zones qui ont été incendiées sont encore périmétrées et sont encore interdites d’accès”, en précisant que “ce n’est pas parce qu’elles sont interdites d’accès que ça veut dire qu’il n’y ait pas des gens qui pénètrent sur le site, mais l’ensemble des ouvertures sont fermées avec des tôles d’acier. Normalement, il n’y a pas de possibilité de rentrer dans le bâtiment”.
 
Sur place ce week-end, Erick Fontaine, administrateur de la CNL (Confédération Nationale du Logement) a pu constater plusieurs autres désagréments. Certains logements sont indécents, l’ascenseur est en panne, il n’y a pas d’éclairage dans les parties communes. “Le bailleur ne respecte pas ses obligations prévues aux articles 1719 et 1720 du code civil”, attend-il du bailleur.

De son côté, la SIDR reconnaît s’être rendu compte, en intervenant sur le site ce week-end dans le cadre d’une fuite d’eau, “qu’il y a une poignée de porte qui peut-être cassée, un extincteur qui a été percuté. (…) On déplore, comme beaucoup, du vandalisme à La Marina comme ailleurs”.
 

Sur ces images, la plaque de contreplaqué mise en place pour sceller le bâtiment endommagé, a cédé. L’ouverture, qui semble avoir été découpée volontairement, laisse la voie libre à quiconque souhaite s’aventurer dans les ruines.

Ferrailles, poutres brûlées, déchets, les locataires doivent composer avec cet accès aux décombres à ciel ouvert, à quelques mètres de leur appartement. “J’ai le sentiment d’être abandonnée, on a des enfants qui vivent là”, s’indigne une locataire.

Entre fin janvier et la mi-avril, un diagnostic de sécurité avancé a été réalisé sur l’ensemble des bâtiments du bailleur social comportant du bois dans sa construction. « Il n’y a pas de relevé particulier », rassure le bailleur qui indique également que par le biais d’un système de visio, tous les locataires sinistrés ont pu récupérer leurs effets personnels.

Mais alors que va devenir la résidence aux 114 logements de la rue de la Vierge à Montgaillard ?

Une opération de déblaiement devrait venir compléter le déblaiement des éléments instables réalisé en janvier et février dernier. Ces travaux devraient démarrer “sans doute fin avril début mai”, déclare le directeur prudemment.

Si rien n’est sûr, la SIDR confie que les analyses sur la solidité du bâtiment pourraient mener vers la démolition partielle du bâtiment d’ici l’an prochain. De nouveaux locataires pourraient également s’installer dans les appartements vacants (non sinistrés). “Il y a aujourd’hui un bâtiment qui fonctionne tout à fait (…) On n’exclut pas. C’est très dommageable d’avoir 50 logements vides”, d’autant plus qu’il s’agit de grandes typologies. « Mais pour l’instant on ne reloue pas”, conclut le directeur de la SIDR.

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