Il y a deux ans, une scène digne d’un film d’épouvante se déroule au domicile d’un Possessionnais. Il est réveillé puis malmené en pleine nuit par cinq individus.
Dans la bande, un des deux mineurs reproche à cet habitant d’avoir des relations sexuelles avec sa soeur de 16 ans. Il demande en retour une compensation de 4000€. Lors du home-jacking, ils lui dérobent ses quatre cartes bancaires et extorquent ses codes. Pendant que l’un des deux mineurs le garde en joue, le second part retirer de l’espèce au gabier, revenant même avec la somme de 1000€. Après lui avoir volé télévision, ordinateurs portables et un smartphone, ils repartent avec son véhicule de marque Mercedes.
Après son agression, la victime part avec son fourgon afin de retrouver sa voiture mais en vain. Il se rend ensuite chez sa fille pour lui raconter sa mésaventure. C’est elle qui appelle la gendarmerie. Elle explique que son père est venue chez elle vers 1h30 du matin pour lui dire qu’il avait été ligoté sur son lit et aspergé d’essence par deux jeunes. Elle indique également aux militaires que son grand-père avait, 20 ans plus tôt, été ligoté puis torturé et qu’il avait succombé à ses blessures. Elle ajoute que son père ne veut pas déposer plainte suite aux menaces de ses agresseurs qui promettent de revenir brûler sa maison.
La fille de la victime explique également aux gendarmes que son père avait hébergé un couple de jeunes il y a quelques mois et que l’agression pourrait être liée à ce jeune couple. Après investigations, les cinq intrus sont interpellés et placés en garde à vue. Ils seront tous les cinq mis en examen à des niveaux différents. Si le plus jeune est jugé devant le tribunal pour enfants, les quatre autres, compte tenu de la gravité des faits, sont présentés devant la cour d’assises des mineurs pour crime d’extorsion aggravé. Ils étaient jugés depuis ce lundi 15 juin devant la cour d’assises de Saint-Denis.
Conformément à la loi, le président d’audience avait décidé, au premier des quatre jours du procès, que les débats auraient lieu à huis clos en raison de la minorité des accusés au moment des faits, sauf pour l’un d’eux.
Peu après 16H30 ce jeudi 18 juin, la cour a rendu son verdict, beaucoup plus sévère que les réquisitions de l’avocate générale pour certains protagonistes.
L’excuse atténuante de minorité n’a en effet pas fonctionné pour la jeune fille qui a été condamnée à 7 ans de prison (au lieu de 3 ans requis). Un deuxième home jacker a vu sa peine alourdie de 2 ans, passant de 7 à 9 ans d’emprisonnement. Il était le seul majeur au moment de cette expédition punitive.
La peine a toutefois été amoindrie pour les deux autres pour lesquels dix ans avaient été requis. Ils ont été condamnés tous deux à 7 ans de prison au lieu de 10 requis. Ils étaient considérés comme les meneurs de cette nuit du 14 juin 2018.