Revenir à la rubrique : Faits divers

Parricide à La Saline : Violenté depuis sa naissance, l’enfant non désiré poignarde son père pour un mauvais regard

Billy Zitte, 26 ans, vient d'être condamné à 12 ans de réclusion criminelle par un jury populaire. Le 9 novembre 2019, devant la case insalubre qu'il occupait, il avait tué son père en lui portant onze coups de couteau pour un regard de travers.

Ecrit par 2181159 – le lundi 28 novembre 2022 à 15H55

En requérant 12 ans de réclusion pour un crime puni de la réclusion criminelle à perpétuité, l’avocate générale a démontré aux jurés qu’il fallait prendre en compte la personnalité de l’accusé avant de décider de la juste peine.

Car, si à la barre de la cour d’assises, Billy Zitte a confirmé avoir eu l’intention de tuer en portant 11 coups de couteau à son père, c’est que le paroxysme du conflit qui les opposait depuis l’enfance avait été atteint. Humiliations, dévalorisation, menaces, Antoine Zitte, mortellement poignardé par son fils le 9 novembre 2019, n’y allait pas de main morte avec ses enfants. « Le repli de Billy sur lui-même lors de son adolescence alors que son père aimait communiquer a décuplé ses accès de violence« , a résumé l’experte psychologue face au jury populaire, ce lundi matin.

« J’étais un fantôme dans cette famille »

La professionnelle a également relaté que la mère de l’accusé avait vécu 9 ans avec la victime dont elle avait eu trois enfants. Un concubinage émaillé de nombreuses violences y compris pendant la grossesse de Billy qui était « un enfant non désiré ». Ainsi, Billy avait développé la croyance selon laquelle il n’était pas né dans cette famille dont il se sentait étranger, persuadé d’avoir été abandonné par sa génitrice et placé chez les Zitte chez qui il évoluait « tel un fantôme ».

« Après son geste mortel qu’il regrette, il ressent un deuil qui n’est pas celui d’un fils pour son père », a conclu l’experte psychologue, décrivant un jeune homme au fort sentiment d’insécurité psycho affective.

Face au conflit qui opposait Antoine Zitte, 62ans, à ses enfants, Billy avait obtenu l’autorisation d’aller s’installer sur une parcelle paternelle à La Saline-les-Hauts. Depuis deux ans, il y vivait dans une case sous tôle sans eau ni électricité. En échange, il s’occupait des animaux. Ce funeste samedi, Billy reconnait « être parti un vrille » pour un regard de travers alors que son père était venu nourrir ses bêtes. « Il y a eu acharnement et répétition des coups », a détaillé la représentante de la société au cours de ses réquisitions.

Traitement de défaveur

Si certains membres de la famille du défunt pensaient que Billy souffrait de schizophrénie, l’expert psychiatre l’ayant examiné n’a observé aucun trouble chez le sujet ainsi qu’aucune altération ni abolition du discernement au moment des faits.

La défense n’a cependant pas manqué de sensibiliser les huit jurés ainsi que les deux assesseurs et le président de la cour, Michel Carrue, sur le traitement de défaveur dont a bénéficié son client depuis sa naissance. « Depuis qu’il est mort, je suis soulagée », avait témoigné la fille du défunt lors de la première journée de l’audience criminelle. « Il le traitait de bon à rien, de clochard. Il disait à ceux qui voulaient aider son fils qu’il méritait de vivre comme ça, seul, dans la misère« , a précisé Me Sébastien Navarro.

La cour, après en avoir délibéré, condamne Billy Zitte à 12 ans de réclusion criminelle et 5 ans de suivi socio-judiciaire.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Agression du personnel pénitentiaire au Port : Le détenu voit rouge suite à la confiscation d’un plant de tomates

Julien L., détenu au centre pénitentiaire du Port, a reçu 30 jours de cachot pour avoir agressé des surveillants le 11 avril lors d’une inspection de cellule où son plant de tomates a été confisqué. Il a jeté une bouteille en verre et utilisé une casserole comme arme contre le personnel d’intervention. Suite à cet incident, qui a nécessité neuf personnes pour le maitriser, il a été condamné à huit mois supplémentaires de prison par le tribunal correctionnel.

Coup de folie dans un restaurant de St-Denis : L’individu armé n’avait pas toute sa tête

Noor-Mohamed M., souffrant de troubles psychiques, a provoqué un incident violent dans un restaurant à Saint-Denis, menaçant des clients avec un couteau et une matraque télescopique. L’altercation s’est poursuivie jusqu’à ce que la sécurité intervienne et que la police l’arrête en état d’agitation extrême. Diagnostiqué avec plusieurs troubles mentaux, il a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire, et doit suivre des soins obligatoires.

Accident mortel à Saint-Joseph : Le conducteur placé sous contrôle judiciaire

Le conducteur est soupçonné d’avoir provoqué un accident mortel dimanche matin à Saint-Joseph. Dans un premier temps, une femme s’était dénoncée, mais les investigations ont fait douter les enquêteurs qui pensent qu’elle a tenté de couvrir son fils. Ce dernier a été placé en garde à vue et déféré ce mercredi après-midi au tribunal. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

St-André : En incendiant un véhicule, il met le feu à un immeuble

Guillaume R., 33 ans, a mis le feu à la voiture dans laquelle il avait élu domicile, entraînant l’incendie de deux autres véhicules et la propagation du feu à un immeuble voisin. Après avoir avoué « bêtement » son geste aux policiers, il a été jugé et condamné à 18 mois de prison pour incendie volontaire, malgré des antécédents psychiatriques et des troubles exacerbés par la consommation de substances.