Une base de confinement, une louche de contexte stressant et anxiogène, une cuillerée de promiscuité trop importante, une pincée d’activité en extérieur… Depuis plus d’un mois de confinement, tous ces ingrédients peuvent peser sur la vie familiale et exacerber les tensions ou difficultés.
« Il n’y a pas de mode d’emploi pour être parent », rassure Aurélie Grondin, éducatrice spécialisée en libéral, et encore moins en période où il faut en plus se substituer aux enseignants pour assurer la continuité pédagogique. Il ne faut donc pas hésiter à demander des conseils, de l’aide, ou être accompagné par un professionnel afin de ne pas se laisser dépasser.
Malgré la situation exceptionnelle, les professionnels continuent à accompagner les parents et enfants à distance. L’éducatrice spécialisée poursuit ainsi son accompagnement des enfants en situation de handicap ou neuro-atypiques mais aussi des familles en soutien à la parentalité. Les entretiens, suivis et méthodes sont désormais assurés et prodigués par téléphone ou via internet. « Cela fonctionne très bien ».
Si cette période de confinement peut permettre de resserrer les liens familiaux, elle peut également mettre à jour des dysfonctionnements et « face à la situation, se laisser déborder ». Le premier conseil donné est de s’organiser. « Il y a un temps pour tout. Parents et enfants confinés peuvent faire un planning. Il ne faut pas oublier de s’accorder du temps pour soi et pour les enfants » , préconise l’éducatrice spécialisée.
« Les règles structurent et développent l’enfant »
Communiquer de manière bienveillante revêt également son importance. « Il faut expliquer au maximum la situation aux enfants. Expliquer pour donner du sens ». De même, des règles doivent être fixées. « L’autorité légitime doit être maintenue. Les règles structurent et développent l’enfant. L’autorité doit être juste pour la personne qui la pose et pour celle qui la reçoit. Par exemple, on ne peut pas demander à un enfant de ranger ses jouets si soi-même on ne range pas ses affaires. L’enfant renvoie souvent à un parent son incohérence », explique Aurélie Grondin.
Les parents ont également le droit de se tromper. « Il est tout à fait possible de revenir sur ses erreurs. Il n’y a pas de mode d’emploi, Il faut donc savoir se remettre en question et cela permet de se réajuster également. Les parents doivent pouvoir exprimer leurs besoins, leurs ressentis, sans incriminer l’enfant, sinon on entre dans le conflit ».
Un quotidien à réinventer
La patience est également de mise. Une qualité à adopter lorsqu’on est parent d’enfant en situation de handicap. En cette période de confinement, il faut adapter son quotidien. « Etre renseigné au maximum sur le handicap de son enfant permet de mieux comprendre ses réactions et de répondre au mieux à ses besoins ». Ainsi outillés, les parents pourront davantage faire le distinguo entre la pathologie, la problématique et le problème d’autorité, souligne Aurélie Grondin.
De précieux conseils applicables par tout temps, confinés ou non. Quelle que soit la situation, l’éducatrice spécialisée insiste, « les parents ne doivent pas se sentir seuls, des solutions existent ».