Le poète est là, triste et seul,
Dans sa mansarde comme en linceul.
Sur sa table, même son calepin,
Pleure des larmes de Vélin.
Autour du ménestrel,
Le papillon d’ennui danse la tarentelle!
L’orchestre des beaux mots,
S’échine à jouer mille morceaux.
Aucune musique, soit-elle divine,
Ne vient caresser du poète, l’échine.
Autour du ménestrel,
Le papillon d’ennui danse la tarentelle!
Le rimeur transi, attend son amie.
Ce soir, ce sera en dépit.
Sa muse boude le bal,
Attirée par un autre fanal?
Pourtant, lui, le troubadour,
L’aime de grand amour,
Cette muse, si belle et si frivole,
Qu’il craint qu’elle ne s’envole.
Ah!
Autour du ménestrel,
Le papillon d’ennui danse la tarentelle!
Soudain, le blues devient fête,
Il s’illumine, danse, tempête.
La demoiselle, son éternelle égérie,
Surgit de l’ombre de la nuit,
Elle le saisit doucement, par le coeur,
Ranime son âme d’une douce chaleur,
L’arrime au chant de l’Univers,
Emplit de champagne ses vers.
Autour du ménestrel,
Le papillon devient hirondelle
D’un joyeux printemps,
D’une valse à… mille temps.
Comme enchantait un autre poète
A une étoile de la voûte céleste.