Les « Panama Papers », qui ont révélé l’usage massif de sociétés écrans à des fins d’évasion fiscale, contiennent en tout une base de données de 11,5 millions de documents issus du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.
Environ 1000 ressortissants français figurent dans la liste des personnes impliquées dans l’évasion fiscale via des sociétés offshore.
Comme l’indiquait la cartographie interactive mise en ligne le premier jour des révélations, des Réunionnais étaient concernés par ce grand déballage mondial. Il s’avère qu’aucune personnalité publique n’apparaît dans ces listings rendus publics hier soir. Sur les documents présentés, seuls figurent les noms de particuliers (quatre personnes d’une même famille dont le chef de famille est gérant d’une société spécialisée dans la préfabrication BTP installée au Port), possédant une boîte postale en Indonésie et en Chine, toutes actionnaires d’un fond offshore aux Seychelles ouvert avec l’aide d’un bureau de consultants juridiques basé à Dubaï.
Seul le fisc peut établir la volonté de dissimulation
Deux autres personnes, des étrangers vivant à Saint-Denis, apparaissent également dans ce listing mondial d’ouverture de comptes offshore. Leur pays d’origine : l’Equateur et le Portugal. En tout état de cause, rien ne permet de dire à ce stade que les activités de toutes ces personnes sont illégales. Il faudrait pour cela qu’une enquête des services des impôts puisse établir des faits caractérisés d’évasion fiscale vis-à-vis du fisc français.
« C’est un cheminement naturel vers la transparence pour permettre à la société civile d’obtenir les informations de base sur les Panama Papers », avait justement expliqué Gerard Ryle, directeur du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui espère d’ailleurs que grâce à cette publication grand public, des noms que les journalistes d’investigation n’estimaient pas importants jusque-là, puisse déboucher sur d’autres révélations d’ampleur.
« Il y a tellement de documents. C’est impossible de savoir ce que vous ratez jusqu’à ce que vous trouviez quelque chose », a affirmé Gerard Ryle, qui estime qu’il faudra encore « plusieurs mois » avant de les explorer en intégralité. « Les gens vont trouver des noms importants que nous avons ratés. Ils pourront contacter l’ICIJ et nous transmettre des tuyaux », affirme-t-il.