Le personnel d’Air austral a dû faire face, ces dernières semaines, à l’attitude menaçante et parfois agressive de passagers.
Selon nos informations, il y a deux jours, des salariés ont été pris à partie à Paris Charles de Gaulle suite à l’annulation d’un vol vers Madagascar.
La semaine dernière, un homme visiblement dans un état second a mordu un personnel navigant et craché sur un autre lors de la liaison Marseille/La Réunion. Le passager violent a dû être menotté et sanglé jusqu’à la fin du voyage.
Récemment, un passager en état d’ébriété a été débarqué sur un vol Paris/Mayotte après avoir menacé de mort le passager voisin.
Davantage de moyens humains demandés
Ce type de violence accompagne la période délicate que traverse la compagnie, suite à l[’immobilisation de l’un de ses Boeing 787-8]urlblank:https://www.zinfos974.com/Air-Austral-fait-le-point-sur-l-immobilisation-de-son-Boeing-787-8_a141492.html et la colère des usagers sur les tarifs pratiqués par la compagnie régionale.
Face à cette situation qui pèse sur le personnel navigant aussi bien que sur le personnel au sol, la CFDT a entrepris d’alerter la direction de la compagnie la semaine dernière.
Contactée, la direction d’Air Austral indique que la sécurité et les équipes ont été renforcées au sol sur certaines escales afin de « garantir la sérénité du personnel et des clients ». Depuis le 3 juin et l’immobilisation pour réparation du Boeing 787-8, la compagnie, dans ce contexte de modification du programme des vols notamment à destination et provenance de Mayotte, doit gérer l’irritabilité des passagers et reconnaît des comportements « inappropriés » . Depuis le début de l’année, huit incidents ont été recensés dont quatre sont directement imputables aux irrégularités sur les liaisons touchées.
« Le personnel est formé et capable de les immobiliser »
« C’est une situation que nous sommes en train de gérer. Les informations aux passagers sont relayées le plus rapidement possible », assure la direction d’Air Austral. Une situation que la compagnie espère régler à la mi-juillet, le temps que le personnel des appareils affrétés soit formé aux caractéristiques de la piste de l’aéroport de Mayotte. Quant aux « cas isolés de passagers violents, le personnel est formé et capable de les immobiliser ». La procédure prévoit également des dépôts de plainte.
La CFDT souhaite, elle, aller plus loin et demande à ce que davantage de moyens humains, notamment d’encadrement, soient déployés sur le terrain dans la gestion des situations de conflit sur les différentes agences, mais également sur certaines escales dont celle de Dzaoudzi. La CFDT pointe également une absence de dispositifs pour les équipes de personnels navigants afin de garantir la sécurité morale et physique des salariés face au mécontentement ou violence des passagers. Elle demande par ailleurs à ce qu’une enquête psycho-dynamique du travail soit réalisée par un cabinet d’expertise extérieur sur l’ensemble du personnel.
Des réunions entre représentants du personnel et direction sont encore prévues la semaine prochaine.