I : Rappel d’un principe fondateur de « Somin Féklèr« : Débattre, c’est donner son sentiment sur ce qui est lancé, proposé ; mais, c’est aussi anticiper sur les décisions qui seront prises, de façon à éclairer le chemin de la construction des projets, de sa réalisation et même de l’évaluation de sa réalisation ou de son fonctionnement . On avance difficilement en ne regardant que ses pieds ; bien conduire sa voiture, disent des spécialistes de la sécurité, c’est aussi regarder le plus loin possible pour anticiper les autres mouvements sur la route.
II : Un travail anticipatif sur le PLU : Deux considérations sont à prendre en compte :
1) Les orientations générales du PADD (Plan d’Aménagement de Développement Durable), un des documents du PLU, s’enclenchent dans la réalité par les orientations d’aménagement, elles-mêmes suivies des « actions ou opérations publiques d’aménagement ou de développement en cours de réalisation ou en projet« . Un document préparatoire de la mairie fixe avec raison deux objectifs :
a) « Porter à la connaissance du public, les opérations majeures, réunies dans un même document, qui marqueront le développement de la commune dans les dix prochaines années » ;
b) « Garantir la faisabilité de ces opérations qui, en qualité d’orientation s’imposent à la réalisation des projets privés dans un principe de compatibilité« .
2) Le développement équilibré des bassins de vie exige un rattrapage en équipements sur le court et le moyen terme, et dans l’attente du Plan pluriannuel d’investissement, ne devrait-on pas alors appliquer un 15e principe (le PADD en comporte 14) : Annuellement, et en données cumulées, les Hauts ne doivent-ils pas recevoir en financements de toutes origines au moins l’équivalent de ce que reçoit toute la zone du littoral, de la Rivière des Galets à la ravine des Trois-Bassins? En effet, il est bon de rappeler que la population des Hauts représente en population 60 % de toute la commune. C’est en partant de ces deux considérations que les membres du Club politique « Somin Féklèr » devront apporter leur contribution. En se posant des questions sur ce qui touche à l’ensemble de la commune et/ou dans un bassin de vie, et en y apportant des éléments de réponses :
III : Un ensemble de questions :
1) En termes d’équipements ou de liaisons routières, qu’est-ce qui manque sur les Hauts par rapport aux Bas? En faire peut-être une liste et mettre l’accent sur les réalisations prioritaires. Il y a des priorités à arrêter entre le contournement de Savanna pour faciliter les échanges dans la zone, la liaison entre la RD4 et la RD2 qui permettrait de désenclaver la Plaine et de soulager l’échangeur de Savanna et le désenclavement de la Ville Haute par des liaisons nouvelles entre le Centre-Ville historique et Plateau-Caillou. Priorités en termes de financements répartis dans le temps.
2) Cela ne veut pas dire que les projets manquants voire incontournables sur les Bas doivent être écartés. Qu’est-ce qui manque sur les Bas (en priorité), en considérant que le PADD opte, avec raison, « pour un développement résidentiel mesuré du littoral de Boucan Canot à la ravine de Trois-Bassins« ? Et comment répartir les équipements dans ce bassin de vie s’il faut « aménager le Centre-Ville de Saint-Gilles les Bains afin de conforter son statut de ville balnéaire et la zone touristique de l’Hermitage pour renforcer l’attractivité touristique et de loisirs comme le préconise le PADD » ?
3) Quand on parle, d’un urbanisme de centralités dans les bassins, il est clair que la tâche est plus facile sur les Bas – où il y a eu pas mal d’investissements organisés autour d’un centre ces dernières années, alors que dans les Hauts l’étalement urbain est important avec peu d’équipements structurants ? Dans les bassins des Hauts que faut-il faire en priorité? Par exemple, à La Plaine et Bois de Nèfles ou à La Saline?
4) Des idées particulières pour l’aménagement du Cap La Houssaye pour lequel le plan prévoit un espace nature d’accueil d’activités sportives et de loisirs?
5) « Un logement pour tous« , voilà un principe fort du plan! Comme il est intéressant le rappel d’un règlement du code de l’urbanisme relatif à « La mise en place d’emplacements réservés sur des terrains susceptibles d’accueillir des opérations de logements sociaux« . Il faut s’interroger pour savoir pourquoi jusqu’ici cela ne s’est pas fait selon les attentes et quelles sont les dispositions à prendre et les volontés politiques à ranimer pour rattraper un retard connu en la matière dans cette commune. Quels sont les moyens à mettre en place pour une vraie politique de réserve foncière? « L’organisation dans le PLU de règles garantissant dans les futures ZAC la mixité des fonctions et la mixité sociale » est une préconisation qui demande quelques explications, en ce qui concerne par exemple la protection de l’environnement et de la qualité de la vie pour les futurs habitants. À voir l’aménagement de Cambaie où 3 zones sont prévues : une zone d’activités économiques, une zone urbaine (le prolongement du Centre-Ville) et un pôle de sports et de loisirs.
6) La gestion globale de l’eau soulève pas mal de questions, et les liens sont évidents entre les eaux potables et les eaux Un très fort développement de l’urbanisation sur le littoral (rien qu’en comptant les opérations en cours et prévues à très court terme) peut en effet remettre en cause la qualité de l’eau des nappes phréatiques. Le nouveau plan d’assainissement avec la grande station à Cambaie et la mise aux normes et le renforcement de celle de l’Hermitage mérite encore un débat, d’autant que le développement de l’urbanisation sur les mi-pentes s’accélère?
7) La préservation des espaces agricoles irrigués existants ou à venir doit être examinée : Bien sûr qu’il faut mettre en zone de protection agricole forte les terres du projet d’irrigation de l’Ouest, à Saint-Paul, comme dans les autres communes d’ailleurs (voir le TCO et son SCOT). Et la filière canne? Et la question de la propriété des sols?
IV : Conclusion :
Toutes les dispositions du PLU seront d’autant mieux calées que les perspectives seront bien éclairées. Autrement, ce sont les spéculateurs, qui sont toujours à l’affût de la moindre faiblesse dans l’organisation, qui ne manqueront pas de se jeter sur les « bonnes » occasions pour réaliser des profits au détriment de la collectivité.
« Somin Féklèr » apportera sa contribution à la préparation de ces documents d’aménagement du territoire.
www.somin-fekler.com
