La culture du débat politique des communistes réunionnais est fondée sur la recherche du consensus. C’est parce qu’ils savent identifier, avec des partenaires qui l’acceptent, les éléments communs qui peuvent fonder un programme politique unanimement partagé que le PCR a pu travailler avec autant de forces politiques différentes jusqu’à maintenant, avec le succès qu’on connait sur l’égalité sociale, les énergies renouvelables, le logement, le transport, le développement économique… Ces succès ont fait peur à certains, qui ont souhaité montrer qu’ils pouvaient faire mieux que le PCR, sans le PCR.
Les échecs qu’ils subissent depuis 2 ans devraient les ramener à plus de raison : n’est pas rassembleur qui veut. L’esprit du consensus est une culture qui ne se décrète pas, qui ne s’impose pas, mais qui se construit honnêtement.
A Saint-Paul, depuis que Huguette Bello a décidé, en 2012, de transformer les contestations qu’elle peinait à faire partager en interne en véritable affrontement public au PCR, la gauche a perdu toutes les élections locales. Pire, au premier tour des Régionales, l’union PLR-PS a recueilli 26,7% de voix en moins que le seul PLR en 2012, et près de 50% de moins que l’union PLR-PS aux municipales de tout juste l’année dernière !
Tirant les leçons de cette sanction populaire, Huguette Bello a décidé de démissionner du Conseil Municipal de Saint-Paul. Elle abandonne ainsi encore un peu plus Saint-Paul. Elle aurait pu tenir compte « des liens tissés avec les Saint-Paulois », démissionner de sa fonction de député (qu’elle avait promis d’abandonner de toute façon dans 2 ans) et faire le choix de la proximité. Elle a préféré trahir les 24 591 Saint-Paulois qui lui ont fait confiance en 2014, et garder les indemnités les plus élevés.
Le spectacle navrant du 2nd tour des Régionales –qui voit une union de circonstance éclater moins de 24 heures après la fermeture des bureaux– nous fait ne pas regretter d’avoir été exclus des négociations. En revanche, nous retenons que quelque chose de positif s’est déroulé à gauche lors du 1er tour. Quelque chose à construire, patiemment, respectueusement, honnêtement : un nécessaire rassemblement des forces du changement, comme celui qui a permis de reprendre la mairie en 2008, 50 ans après en avoir été chassé par l’administration post-coloniale.
Philippe Yée-Chong-Tchi-Kan,
Secrétaire de section
PLR à Saint-Paul
|
Voix
|
%
|
|
2012
|
Législatives
|
14 735
|
50,0
|
2014
|
Municipales
|
20 877
|
46,5
|
2015
|
Départementales
|
4 064
|
13,7
|
2015
|
Régionales
|
10 810
|
33,3
|
Depuis 2012, l’union autour du PLR, excluant le PCR, a perdu toutes les élections à Saint-Paul.