« Il faut que les médias admettent qu’ils ont certains défauts », indique le jésuite Pierre de Charantenay, venu sur l’île pour débattre sur le thème « Les Eglises aux prises avec les médias ». Pour le politologue, les journaux usent de la dramatisation, de l’exagération et de la caricature « parce que la logique des médias n’est pas la logique de l’Eglise ». « La logique des grands médias privés » est selon lui fondée sur deux points : l’audimat et la liberté.
Pour l’homme de foi, la liberté selon l’Eglise est basée sur une référence, celle de l’Evangile. Tandis que la liberté des médias, qui revendiquent aujourd’hui la liberté individuelle, « n’est pas liée à une référence particulière ». Le jésuite prend l’exemple du débat autour de l’euthanasie, « qui est une liberté individuelle toujours défendue par les médias en général ».
Aujourd’hui, si le croyant veut se faire entendre, il doit être un leader d’opinion, « auquel cas les grands médias lui demanderont son avis ». Les autres s’expriment dans les journaux de la presse écrite locale, sur les ondes radio telle que la RCF, Radio chrétienne de France, ou dans les revues spécialisées telle que la revue Etudes, dont Pierre de Charantenay est rédacteur en chef.
L’Eglise commet parfois « des erreurs »
Outre les valeurs que défendent les médias, qui ne concordent pas toujours avec celles des croyants, Pierre de Charantenay reconnaît que l’Eglise commet parfois « des erreurs » ou commet « des faits graves », que les médias ne manquent pas de relater: « Tout ce qui touche à la pédophilie dans l’Eglise ainsi que certains comportements intransigeants ou encore des erreurs de communication manifeste ». Par ailleurs, l’Eglise doit « certainement être plus rigoureuse » face à la montée en puissance des mouvements sectaires, explique le jésuite. « Il faut savoir écouter les gens sur le terrain et ce que peuvent dire les autres. Dans beaucoup de moments, l’Eglise a manqué de rigueur », concède l’homme de foi. « L’Eglise apprend mais ça lui coûte cher », explique-t-il.
Il y a depuis quelques années une montée en puissance de la dérision et de la caricature dans les médias. Mais on voit aussi des communautés qui tentent d’utiliser les médias à leur profit. Voici ce qu’en pense Pierre de Charantenay dans l’interview en vidéo.