Les faits se sont déroulés dans la nuit du 17 au 18 mai. Un Saint-Andréen de 34 ans, multirécidiviste, a été interpellé pour avoir battu à maintes reprises sa compagne ainsi que la fille de celle-ci. Ils sont en couple depuis 8 ans, et s’il a toujours été violent verbalement avec sa compagne, la situation a dégénéré au mois de décembre dernier où l’homme a joint les gestes à la parole.
Samedi soir, la compagne de Jonathan.C lui fait part de son intention de sortir faire un tour à la foire de Bras-Panon en compagnie de sa fille de 13 ans et de son père. Alors qu’il cherche à la joindre par téléphone à maintes reprises mais sans succès, il appel le père de celle-ci qui lui indique qu’elle est finalement partie sans lui. À son retour, Jonathan finit par apprendre qu’elle était accompagnée d’une personne qui est peu recommandable à son goût.
« J’ai été élevé dans le droit chemin »
S’ensuit un déferlement de violence qui se déroule en deux phases. La première au domicile commun, qui prend fin grâce à la jeune fille de la victime qui recevra deux coups de poings en s’interposant, et la seconde, au domicile d’une amie où Jonathan se rendra pour continuer à battre sa compagne.
À la barre, le trentenaire, s’il s’excuse, tient tout de même à préciser : « J’assume ce que j’ai fait et je regrette sincèrement mais ça fait 8 ans qu’on est ensemble et elle ne changera jamais, elle boit tout le temps« , dixit celui qui était fortement alcoolisé au moment des faits. Son comportement ne laisse planer aucun doute sur ses certitudes quant à la justification de ses actes. Il explique clairement : « C’est pas normal mais j’ai été élevé dans le droit chemin, quand ça n’allait pas, on me frappait« .
Avec 4 mentions au casier et une condamnation en date du 29 avril dernier à 4 mois avec sursis pour des violences sur sa compagne, la procureure lui demande « pourquoi, en plus des coups, vous avez menacé votre compagne : ou va crevé, mi sa tue a ou ! » , avait-il lancé à sa compagne. Il rétorque naturellement à la barre ce lundi : « C’est du patois créole ça madame ». La procureure, lors de ses réquisitions, lui dira : « on n’éduque pas sa femme, ce n’est pas un animal, on la prend comme elle est ou on la quitte. »
« Il faut lui proposer un stage de gestion de la violence »
Elle requiert une peine de 3 ans dont 18 mois avec sursis, la révocation de 8 mois d’un sursis précédent et sans grande surprise, le maintien en détention. Contre toute attente, la compagne, le visage tuméfié, et sa fille, présente dans la salle, ne se portent pas parties civiles.
Vu le contexte et les explications de son client, l’avocate de la défense, qui se montre convaincante, tente de dédouaner quelque peu Jonathan en invoquant son enfance jalonné de préceptes violents. Si elle souligne à maintes reprises le caractère inadmissible et intolérable de ces actes, elle ajoute « qu’il faut lui proposer un stage de gestion de la violence, une peine d’amende, la prison n’est pas la solution. »
La cour déclare le prévenu coupable et en répression le condamne à 3 ans dont 1 an de sursis mise à l’épreuve, ainsi que la révocation des huit mois de sursis. Son maintien en détention parachève la réponse de la justice dans cette énième histoire de violences conjugales.