Ils sont les premiers à défendre « nout’ kiltir (horreur, malheur)… nout’ patrimoine… nout’ richesse créole… nout’ ti pays… ». Et sont les premiers à massacrer notre langue créole. « D’ailleurs, mi koz com’ ça dépi mi néna 15 ans ! » (« Mi » néna, ouf !!! »)
Ben voilà le drame. Non seulement les Créoles ne savent que très peu parler un bon français, mais en outre… ben i gaingn pu koz créole in merde. Nos parents, faites excuse si j’vous d’mande pardon, nos parents ne parlaient pas ce sabir honteux.
Ne pas compter sur les journaux ou la télé pour se corriger : lé encore pliss pir.
Aux infos télé de ce midi, par exemple, sur une chaîne que je ne nommerai pas mais aussi nulle à chier que sa concurrente d’Etat, dans la bouche d’une présentatrice souriante mais qui cause comme in cochon, que je ne citerai pas plus, par pure charité chrétienne :
« Les mangues à 2 euros le kilo… Généralement vendues à 4 euros le kilo, les Réunionnais se précipitent sur… » Coupure aussi fausse qu’un billet de 3 dollars.
Relisez : « Généralement vendues à 4 euros, les Réunionnais se précipitent, etc. etc…. » Ce sont les Réunionnais qui se vendent à 4 euros ? Parce que pour moi, merci Le vieux Tangue, merci Pépé Justinien, il s’agit de ce qu’on appelle « phrases en apposition » dans le chapitre d’apprentissage de la langue française appelé « construction de phrases ». Comme il y a conjugaison, grammaire, vocabulaire, rédaction, dissertation, orthographe d’usage, il y a « construction de phrases ». Avec des règles précises. Par exemple : quand deux phrases sont en apposition, elles ont le même sujet.
Il suffit de modifier légèrement le topo. Par exemple : « Elle sont généralement vendues 4 euros le kilo. Les Réunionnais se précipitent donc sur ces mangues américaines, bla-bla-bla… »
Je ne suis pas le seul à avoir relevé cette faute grossière. Hein Gunet ? Mais le dire, c’est comme souffler dans une contrebasse. Ou pisser dans un violon. Ou acheter une capote polonaise de 3cm d’épaisseur en tricot. Ou manger du haggis. Ou voter Macro(n) : on s’enfonce.
Quand j’entends parler le « créole coma », c’est pas moins désespérant.
Dans l’temps, créole té qui koz. Coméla i zargonne !