Les organisations syndicales des magistrats et des fonctionnaires du tribunal de St-Pierre rejoignent le mouvement de colère contre le projet de réforme de la justice porté par la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet.
Parce qu’il « refuse de voir le gouvernement euthanasier une Justice qu’il ne veut pas se donner les moyens de soigner », le personnel, comme dans de nombreuses juridictions en France, tiendra une première journée « Justice morte » ce vendredi 30 mars.
L’ensemble des audiences seront ainsi renvoyées et un « dernier hommage à la Justice » rendu à 12h sur les marches du palais de justice de St-Pierre, précise une intersyndicale dans un communiqué.
Le monde judiciaire nourrit ainsi de « vives inquiétudes » sur ce projet. Il pourrait mener non seulement à « un éloignement entre le justiciable et le juge » dans le cadre par exemple de la procédure de divorce pour laquelle l’audience de conciliation est supprimée mais aussi à une « véritable privatisation de la justice » avec la création de plateforme de résolution en ligne des litiges confiés à des entreprises privées. S’ajoute également « une déconsidération du viol », qui deviendrait un crime mineur et ne serait plus jugé par une cour d’assises, expliquent les représentants des organisations syndicales.