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On ne résout pas bien un problème mal posé

Depuis l’origine de sa colonisation, à voile, à moteur, en avion, le handicap de l’éloignement physique de sa métropole a toujours pénalisé la Réunion quant à l’établissement des prix de toute chose en provenance de l’extérieur en référence à cette métropole dont elle a toujours et reste toujours trop fortement dépendante. Comment eut-il été possible […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 26 mars 2009 à 19H20

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Depuis l’origine de sa colonisation, à voile, à moteur, en avion, le handicap de l’éloignement physique de sa métropole a toujours pénalisé la Réunion quant à l’établissement des prix de toute chose en provenance de l’extérieur en référence à cette métropole dont elle a toujours et reste toujours trop fortement dépendante. Comment eut-il été possible que le prix du camembert « Gérard » dans un sens, et le prix du rhum « Charrette » dans l’autre, soient sensiblement identiques à la Réunion et en métropole : en prenant en compte et en le compensant à SON JUSTE COUT le déplacement incontournable par un dispositif financier approprié dénommé « continuité territoriale » ! Utopique ? Non bien sûr !

Prenons en métropole les exemples de Marseille, cité portuaire de passage, et de Barcelonnette, ville enclavée au cœur des Alpes. Pour établir une égalité politique et sociale conforme à sa Constitution entre ces deux populations urbaines, la République, du temps des carrosses et des chevaux, s’est organisée en substituant les départements aux provinces pour que les chefs-lieux ne soient jamais à plus d’une journée de cheval. Pour établir une égalité économique, elle aussi conforme à sa Constitution, elle a construit des routes, des voies ferrées, des autoroutes, des ponts, des tunnels pour compenser le handicap de l’éloignement et permettre d’établir sensiblement les bases de l’égalité économique souhaitée et voulue. Ces investissements collectifs coûteux ont bien permis cette relative uniformisation des tarifs puisque les distorsions que justifiait l’éloignement avaient été en bonne part éliminées au cours du temps.

Pour tenter d’assurer une relative égalité économique au nom de l’égalité de citoyenneté, il est bien évident, avec la départementalisation de l’île, que l’éloignement existant entre la France et la Réunion ont été compensés par un dispositif financier basé sur la solidarité nationale qui a vite donné lieu à une injustice et à une inégalité rompant, avec la démographie galopante, les équilibres locaux et poussant à la constitution abusive de tous les prix : les SUR REMUNERATIONS d’une partie des salaires et les TRANSFERTS SOCIAUX, amplifiés plus tard par les AIDES EUROPENNES. Si le total des injections financières de ces deux mécanismes financiers était chiffré pour ces quatre dernières décennies, nous pourrions constater que les montants financiers engloutis par ces deux sources de revenus artificiels ont coûté, et de très loin, à la collectivité et à la solidarité nationale, bien plus qu’un dispositif de « continuité territoriale » portant sur les déplacements aériens et maritimes des biens et des personnes à de justes prix contrôlés par l’Etat. En ne voulant que faire baisser les prix de 20%, le COSPAR fourvoie ( délibérément ou par insuffisance d’analyse ? ) les Réunionnais qu’il contribue à maintenir sous l’effet pervers des conséquences de la situation économique identifiées ci-dessus puisque ne touchant en rien aux causes. L’évolution des prix des billets d’avion abandonnés aux compagnies ces trente dernières années est l’exemple le plus révélateur et édifiant de ce mécanisme d’inégalité injuste et abusive avec les prix métropolitains et européens.

Il est évident qu’instaurer le financement au montant nécessaire et obligatoire d’une authentique continuité territoriale des biens et des personnes ne peut raisonnablement et de façon supportable financièrement s’opérer que par la suppression simultanée de toutes les injonctions financières artificielles, principales causes des dérives tarifaires abusives et inégalitaires aujourd’hui, d’une part, et par la nécessaire capacité propre à créer localement de plus en plus les richesses et les revenus dont notre société insulaire a besoin, ce qui est très loin d’être le cas aujourd’hui ! C’est ce vrai débat et cette vraie approche de la constitution des prix qui nous permettra de remédier aux dérives qui n’ont fait que s’amplifier et s’aggraver avec l’évolution démographique de notre caillou de 2500 km2.

A vos plumes !                   

Antoine FRANCO : 0692 70 95 69

 

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