Revenir à la rubrique : Politique

Olivier Hoarau : « Stop, Vindemia : l’arbre qui cache la forêt »

Le Maire du Port, Olivier Hoarau, réagit une nouvelle fois sur le rachat de Vindemia.

Ecrit par Zinfos 974 – le mercredi 18 septembre 2019 à 17H50

L’extrême vigilance à laquelle j’avais appelé dès l’annonce de cette cession, est aujourd’hui caractérisée par les différentes levées de bouclier contre ce rachat qu’elles viennent des politiques, des principaux patrons de la grande distribution ou encore des organisations patronales.

Ce qui m’interpelle le plus dans les diverses réactions c’est le manque d’interrogations des uns et des autres quant au devenir des salariés de Vindemia dans l’angoisse depuis plusieurs mois déjà de ce qu’il adviendrait d’eux. C’est cela qui devrait être notre préoccupation à court terme et c’est le souci des responsables syndicaux de la branche commerce que j’ai rencontrés et que je vais continuer à rencontrer. Cette question ne doit pas être écartée du débat passionné qui se déchaine aujourd’hui.

Les salariés ont besoin d’être assurés de leur avenir. Les syndicats attendent du futur acquéreur, quel qu’il soit, un plan quinquennal sans aucun licenciement. Ils défendent le principe de non remise en cause des droits acquis chez Vindemia. Ils revendiquent la nécessité de conserver la représentativité salariale telle qu’elle existe actuellement. Ils souhaitent enfin qu’une nouvelle dynamique s’installe pour pérenniser leurs emplois.

Ne l’oublions pas, ce sont 7200 familles qui sont concernées par ce projet de rachat. Alors, il est heureux de constater que l’imminence d’un « risque » sur l’économie réunionnaise fait se mobiliser les principaux patrons et se rassembler les politiques.

Pourtant, de nombreux signes avant-coureurs nous ont montré que notre type de développement basé sur l’économie de comptoir était à bout de souffle. Les mouvements sociaux du mois de décembre 2018, les nombreux combats menés depuis plusieurs années sur la vie chère, les plaintes constantes sur l’échec de ce fonctionnement, auraient dû pousser les uns et les autres à se réinventer, à transformer durablement le modèle sociétal réunionnais.

C’est pourquoi, je crois qu’en tant que responsables politiques, nous devons nous préoccuper de tout ce qui touche à l’intérêt général et du citoyen. Nous vivons une « transition Politique ». Les grands équilibres anciens sont bouleversés. Les transferts de compétences successifs n’ont pas abouti à une vraie prise en compte des attentes des Réunionnais en termes de développement, de sauvegarde de notre patrimoine et de nos valeurs traditionnelles, de préservation de nos ressources naturelles, de réduction des inégalités pour une plus grande justice sociale.
 
Nous devons tous, ensemble, porter un nouveau projet de société Réunionnaise. « Sans fixer mes conditions » à quiconque, je crois que nous sommes en mesure d’assumer toutes les responsabilités pour prendre les décisions qui nous concernent.

Ce qui signifie que tous les acteurs présents dans l’île, qu’ils soient entreprises, industries, syndicats, associations, citoyens engagés auront à faire leur part dans ce modèle où nous serions responsables de nos ambitions, « capitaine de notre destin ».

Pour cela, fixons nous des caps : la continuité des prix pratiqués entre l’hexagone et La Réunion ; l’atteinte du palier de 15% de chômage ; la formation pleine et entière à La Réunion d’ingénieurs, de hauts fonctionnaires, de médecins, d’experts en réparation navale, d’ouvriers qualifiés pour répondre aux besoins futurs de l’économie bleue… ; la construction d’une vraie réponse durable et concertée aux problématiques de transports et de mobilité ; la gestion intelligente et soucieuse pour l’avenir de nos déchets ; la planification arrêtée et financée pour répondre à l’ensemble des besoins en logements ; la lutte sans concession contre la pauvreté ; tout cela avec l’exigence de la préservation de nos ressources naturelles, de notre patrimoine commun et d’une justice sociale effective.

Bien sûr, à partir du moment où nous aurons construit collectivement ce projet de territoire, nous pourrons alors ensemble définir les leviers de sa réussite. Ils seront institutionnels autant que citoyens. Ils seront économiques autant qu’écologiques. Ils seront innovants autant que traditionnels. Ils seront Notre Réunion !

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « La fin ne saurait justifier les moyens »

La procureure de la République Véronique Denizot a demandé la condamnation des 11 prévenus de l’affaire des emplois présumés illégaux de la Région, ce jeudi lors de la quatrième journée du procès, une peine de 5 ans d’inéligibilité étant notamment requise pour l’ancien président Didier Robert, visé pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds . L’actuelle mandature de la Région, partie civile du procès, a demandé un préjudice à hauteur de 1,5 million correspondant à la somme des salaires versés aux huit conseillers techniques poursuivis pour recel.

Ratenon : « Rougail saucisses ek ketchup, plus jamais ça ! »

Jean-Hugues Ratenon a adressé un courrier au préfet pour faire part de ses inquiétudes devant le cours de deux essentiels de la cuisine locale et dans lequel il demande une table ronde avec tous les acteurs de la filière. Il poursuit son mécontentement sur les réseaux et “si ça ne plait pas au préfet tant pis”.

Marine Le Pen ne voit pas ce qu’il y a d’extrême dans ses idées

La figure de proue du navire RN est à La Réunion pour une visite de trois jours dans le cadre des Européennes. Elle a notamment surpris le bureau régional de son parti en annonçant la sélection d’une candidate réunionnaise qui n’était pas présélectionnée et a martelé sa position sur l’octroi de mer même si le dispositif national n’est pas à l’ordre du jour des Européennes.