Zinfos : D’où vous est venue l’idée d’écrire ce premier livre ?
Christophe Desaulles : J’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et d’ouvrir une porte très poussiéreuse et d’enfin la pousser. Je raconte le récit d’un voyage que j’ai fait sur les traces d’une partie des miens. Je suis un enfant issu d’un couple mixte. Je suis allé il y a 27 ans en Algérie retrouver la trace de mon père. Je raconte ce voyage initiatique avec beaucoup d’émotion. Je réveille des gens partis dans l’au-delà. Au bout du compte j’arrive à retracer l’histoire de mes parents de ville en ville. C’est un retour aux sources. J’ai passé six mois a écrire ce livre. Six mois d’introspection, d’émotions intenses. Des images réapparaissaient que j’avais totalement occultées. Mais quel bonheur!
La Réunion a-t-elle déclenché cette envie d’écrire chez vous ?
J’ai éprouvé ce besoin parce que quelque part La Réunion m’a beaucoup inspiré. Le métissage m’a donné des ailes pour raconter mon propre métissage. Il y a une harmonie entre les êtres ici. Ça a été une sorte de déclencheur. Je parle du métissage comme un remède à toute forme d’intolérance. L’enfant métisse que je suis a enfin réussi à s’identifier avec les gens autour de moi.
Qu’évoque le titre de votre ouvrage?
On ne peut pas effacer ce que l’on a vécu. La grande force de l’être humain c’est d’arriver à trouver une sérénité et une sagesse. On ne peut pas tout pardonner mais je pense que le pardon donne un regard plus serein et atténue énormément de souffrances.
Quel passage particulièrement marquant pourra découvrir le lecteur ?
Les retrouvailles avec ma grand-mère que je n’avais pas vue depuis 21 ans. J’étais parti à l’âge de 7 ans. Il y a également l’histoire de violences que j’ai subies, et les retrouvailles avec mon père au bout. Je ne vais pas en dire trop… ce livre se vit comme un voyage.