"J’avais 40 de fièvre le jour où Emmanuel Macron disait qu’il voulait emmerder les non-vaccinés. J’ai eu le covid que j’ai transmis à mon frère non vacciné. Non seulement j’ai été plus malade que lui, mais en plus, c’est moi qui aie eu les emmerdes administratives", peste Arthur* après avoir ramé pour mettre à jour son pass sanitaire.
Depuis qu’il a reçu les résultats de son test PCR le 9 janvier, le Tamponnais n’est parvenu à obtenir son QR code que ce jeudi. Un parcours du combattant pour se procurer le droit "d’avoir une vie pseudo-normale".
Comprendre quand se faire vacciner
Avant même de se faire contaminer, le quadragénaire était déjà bien embêté pour savoir quand recevoir son rappel. Après avoir reçu sa deuxième dose en août, il devait initialement recevoir sa troisième injection le 13 mars, sept mois après la 2e.
Puis, au fur et à mesure des annonces gouvernementales, la date butoir était constamment avancée. Lorsque le Premier ministre a abaissé la dose de rappel à 4 mois le 17 décembre, la date de rappel venait juste d’être dépassée de quelques jours pour le Tamponnais. Une limite encore plus allègrement franchi le 27 décembre lorsque Jean Castex a annoncé que la période entre les injections étaient réduites à 3 mois.
Mais comme ces mesures entraient en vigueur le 3 janvier, Arthur a attendu cette date et profité des fêtes. Finalement, le 4 au soir, les premiers symptômes surviennent. Dès le lendemain, il comprend qu’il a probablement le covid.
Les premières difficultés apparaissent avec les pharmacies et laboratoires qui ne prennent que sur rendez-vous ou avec de longues files d’attente. Assez malade et peu enclin à attendre deux heures, il se résout à acheter un autotest qui se révèle positif. Il décide donc de se rendre au centre de dépistage le lendemain pour un test PCR qui mettrait son pass vaccinal à jour. Le début des galères.
La chasse au trésor
Le 6 janvier, il se rend à la clinique Durieux pour se faire dépister. Arrivé en avance, la file d’attente est déjà longue et ne cesse de grossir. "En discutant avec les gens, j’ai réalisé qu’on était tous là pour des raisons différentes. Certains étaient là avant une opération, d’autres pour voyager. Il y avait ceux qui avaient des symptômes et ceux qui étaient cas contact. On était tous là à cuire au soleil pour prouver qu’on était dans les règles".
Il faudra trois jours à Arthur pour recevoir son résultat. Il est bien positif et atteint par le variant Omicron. Ce test lui permet donc d’obtenir son QR code et confirmer qu’il a contracté le virus, ce qui le dispense de 3e dose. En cliquant sur le lien, il va vite déchanter.
Pour récupérer le QR code, il faut passer par le portail gouvernemental SI-DEP, Système d'information national de dépistage populationnel pour le Covid-19. Celui-ci est lié à France Connect, la plateforme numérique du service public.
Après s’être connecté, Arthur est dirigé vers la page pour obtenir ce qu’il désire. Il suffit alors pour lui de rentrer le code qu’il doit recevoir par SMS. Un code qui n’arrivera jamais.
Arthur va alors tout essayer. Il remet à jour toutes ses informations personnelles sur les sites de France Connect, l’assurance maladie et des impôts. Chaque jour il retente en espérant une actualisation. Mais toujours aucun SMS.
En parallèle, il essaye les numéros d’appel, qui oriente tous vers le 0 800 130 000. "C’est un système vocal automatisé qui réagit à vos questions. On arrive difficilement à se faire comprendre. J’ai essayé à chaque fois de rappeler pour arriver à la réponse que je cherchais, sans résultats. Et à chaque fois qu’on est basculé vers un opérateur, on nous annonce que personne ne répondra à cause du trop grand nombre d’appels", explique le Tamponnais.
Arthur tente également d’appeler le laboratoire qui lui a fourni ses résultats , mais là encore il est difficile d’avoir quelqu’un au bout du fil. "Je voyais dans les infos l’explosion des dépistages avec Omicron. Je sais à quel point ils sont débordés et ont d'autres choses à faire que de chercher mon QR code" souligne-t-il.
Finalement, Arthur finit par avoir une interlocutrice du laboratoire. Après lui avoir exposé son cas, la personne au bout du fil confirme "qu’il y a vachement de problèmes avec les QR code en ce moment". Elle lui indique qu’elle ne peut que relancer la plateforme SI-DEP, ce qu’elle fait. Très rapidement, Arthur reçoit un mail qui lui permet enfin de choisir s’il désire recevoir le code par mail ou SMS. Il reçoit enfin son QR code et peut mettre à jours son pass vaccinal.
"C’est quand même honteux d’avoir à déranger les laboratoires pour nos problèmes de QR code. Ils ont mieux à faire en ce moment" regrette-t-il.
Pour lui, le pire est de penser que ce serait peut-être plus simple de ne pas être vacciné. "Quand je vois mon frère et mes autres amis non vaccinés, les menaces de Macron n’ont rien changé pour eux. Ils se sont adaptés aux restrictions et ont appris à vivre avec. Ils n’ont pas ce genre de prise de tête et à avoir à se justifier constamment d’être en règle. En étant non-vaccinés, j'aurais été moins emmerdé", lâche-t-il ironiquement pour conclure.
*Prénom d'emprunt
Depuis qu’il a reçu les résultats de son test PCR le 9 janvier, le Tamponnais n’est parvenu à obtenir son QR code que ce jeudi. Un parcours du combattant pour se procurer le droit "d’avoir une vie pseudo-normale".
Comprendre quand se faire vacciner
Avant même de se faire contaminer, le quadragénaire était déjà bien embêté pour savoir quand recevoir son rappel. Après avoir reçu sa deuxième dose en août, il devait initialement recevoir sa troisième injection le 13 mars, sept mois après la 2e.
Puis, au fur et à mesure des annonces gouvernementales, la date butoir était constamment avancée. Lorsque le Premier ministre a abaissé la dose de rappel à 4 mois le 17 décembre, la date de rappel venait juste d’être dépassée de quelques jours pour le Tamponnais. Une limite encore plus allègrement franchi le 27 décembre lorsque Jean Castex a annoncé que la période entre les injections étaient réduites à 3 mois.
Mais comme ces mesures entraient en vigueur le 3 janvier, Arthur a attendu cette date et profité des fêtes. Finalement, le 4 au soir, les premiers symptômes surviennent. Dès le lendemain, il comprend qu’il a probablement le covid.
Les premières difficultés apparaissent avec les pharmacies et laboratoires qui ne prennent que sur rendez-vous ou avec de longues files d’attente. Assez malade et peu enclin à attendre deux heures, il se résout à acheter un autotest qui se révèle positif. Il décide donc de se rendre au centre de dépistage le lendemain pour un test PCR qui mettrait son pass vaccinal à jour. Le début des galères.
La chasse au trésor
Le 6 janvier, il se rend à la clinique Durieux pour se faire dépister. Arrivé en avance, la file d’attente est déjà longue et ne cesse de grossir. "En discutant avec les gens, j’ai réalisé qu’on était tous là pour des raisons différentes. Certains étaient là avant une opération, d’autres pour voyager. Il y avait ceux qui avaient des symptômes et ceux qui étaient cas contact. On était tous là à cuire au soleil pour prouver qu’on était dans les règles".
Il faudra trois jours à Arthur pour recevoir son résultat. Il est bien positif et atteint par le variant Omicron. Ce test lui permet donc d’obtenir son QR code et confirmer qu’il a contracté le virus, ce qui le dispense de 3e dose. En cliquant sur le lien, il va vite déchanter.
Pour récupérer le QR code, il faut passer par le portail gouvernemental SI-DEP, Système d'information national de dépistage populationnel pour le Covid-19. Celui-ci est lié à France Connect, la plateforme numérique du service public.
Après s’être connecté, Arthur est dirigé vers la page pour obtenir ce qu’il désire. Il suffit alors pour lui de rentrer le code qu’il doit recevoir par SMS. Un code qui n’arrivera jamais.
Arthur va alors tout essayer. Il remet à jour toutes ses informations personnelles sur les sites de France Connect, l’assurance maladie et des impôts. Chaque jour il retente en espérant une actualisation. Mais toujours aucun SMS.
En parallèle, il essaye les numéros d’appel, qui oriente tous vers le 0 800 130 000. "C’est un système vocal automatisé qui réagit à vos questions. On arrive difficilement à se faire comprendre. J’ai essayé à chaque fois de rappeler pour arriver à la réponse que je cherchais, sans résultats. Et à chaque fois qu’on est basculé vers un opérateur, on nous annonce que personne ne répondra à cause du trop grand nombre d’appels", explique le Tamponnais.
Arthur tente également d’appeler le laboratoire qui lui a fourni ses résultats , mais là encore il est difficile d’avoir quelqu’un au bout du fil. "Je voyais dans les infos l’explosion des dépistages avec Omicron. Je sais à quel point ils sont débordés et ont d'autres choses à faire que de chercher mon QR code" souligne-t-il.
Finalement, Arthur finit par avoir une interlocutrice du laboratoire. Après lui avoir exposé son cas, la personne au bout du fil confirme "qu’il y a vachement de problèmes avec les QR code en ce moment". Elle lui indique qu’elle ne peut que relancer la plateforme SI-DEP, ce qu’elle fait. Très rapidement, Arthur reçoit un mail qui lui permet enfin de choisir s’il désire recevoir le code par mail ou SMS. Il reçoit enfin son QR code et peut mettre à jours son pass vaccinal.
"C’est quand même honteux d’avoir à déranger les laboratoires pour nos problèmes de QR code. Ils ont mieux à faire en ce moment" regrette-t-il.
Pour lui, le pire est de penser que ce serait peut-être plus simple de ne pas être vacciné. "Quand je vois mon frère et mes autres amis non vaccinés, les menaces de Macron n’ont rien changé pour eux. Ils se sont adaptés aux restrictions et ont appris à vivre avec. Ils n’ont pas ce genre de prise de tête et à avoir à se justifier constamment d’être en règle. En étant non-vaccinés, j'aurais été moins emmerdé", lâche-t-il ironiquement pour conclure.
*Prénom d'emprunt