
Une délégation d'une dizaine de représentants du Collectif pour la défense des travaux publics et du transport s'est rendue ce matin à la préfecture afin d'obtenir l'assurance de la mise en œuvre du protocole Novelli III, une bouffée d'oxygène pour poursuivre la lutte contre la crise.
Après une heure d'échange avec un représentant du cabinet du Préfet, la délégation est ressortie plus que remontée. Le Préfet, Michel Lalande, étant hors du département, aucune réponse concrète n'a pu leur être apportée.
"Chefs d'entreprise, on va tous mourir"
Devant les grilles de la préfecture, face à la presse, Armand Mouniata, le président de la plateforme syndicale regroupant huit syndicats, n'a pas mâché ses mots. Désespéré, le moral au plus bas en cette fin d'année, il a déclaré "nous n'avons obtenu aucune réponse positive. L'État n'a pas joué son rôle. Il nous a promis une signature pour le protocole Novelli III. Chefs d'entreprise, on va tous mourir. L'État ne fait rien".
Dans un communiqué daté du 1er octobre 2010, le préfet Michel Lalande annonçait la prolongation jusqu'au 31 décembre du protocole en raison du contexte difficile, rappelé dans le cadre des travaux menés avec l'ensemble des acteurs des secteurs du transport de matériaux du bâtiment et des travaux publics concernés par l'application du protocole Novelli.
Endettées, les entreprises redoutent l'arrivée des huissiers
Le dispositif comprend l'étalement des dettes relatives aux cotisations salariales nées avant la signature du plan d’apurement prévu par l’article 32 de la LODEOM, ainsi que le re-examen sur le volet fiscal des plans d’apurement existants.
A quelques jours du 31 décembre, les professionnels sont inquiets et ont le sentiment que le silence, et même l'absence de Michel Lalande en cette période délicate, reflète un désengagement de l'État. "Des milliers d’entreprises sont menacées de liquidation, ce protocole leur permet d'échelonner leurs dettes. Dès la semaine prochaine, les organismes sociaux vont envoyer leurs huissiers", a ajouté Michel Allamèle, représentant des terrassiers.
Forcés d'attendre le retour du Préfet pour reprendre les discussions, la plateforme tient à appeler les chefs d'entreprise à la plus grande vigilance pour les jours à venir, et est prête, selon la suite des discussions, à prendre des "décisions draconiennes". Selon Armand Mouniata, 2.500 entreprises actuellement inscrites à la Sécurité sociale ont la corde au cou, à la limite de la liquidation.