C’est la juge d’instruction Isabelle Prévost-Desprez qui a délivré une commission rogatoire, dans le cadre du supplément d’information dont elle a la charge pour l’enquête pour « abus de faiblesse » visant le photographe François-Marie Banier. C’est en l’absence de la milliardaire, se trouvant à l’étranger, que les policiers ont entamé leurs recherches.
Deux objectifs à ce nouveau rebondissement judiciaire: en premier lieu, il s’agit de déterminer si oui ou non des oeuvres d’art ont été soustraites au domicile de Liliane Bettencourt par le photographe François-Marie Banier ou ses proches. En deuxième lieu, la juge d’instruction souhaite faire la lumière sur un élément apparu lors de l’audition comme témoin de Dominique Gaspard.
Selon le témoignage de cette ancienne femme de chambre, François-Marie Banier et Patrice de Maistre, tous deux hommes de confiance de madame Bettencourt, avaient pris l’habitude de faire apprendre par coeur à la milliardaire des textes entiers rédigés sur des petits papiers que madame Gaspard devait ensuite faire brûler. Ces papiers étaient sensés la préparer aux entrevues qu’elle accordait, notamment celles concernant le procès intenté par sa fille pour « abus de faiblesse« . La femme de chambre aurait cependant désobéi aux ordres en cachant lesdits papiers dans un recoin de la maison, recoin dont elle aurait révélé l’emplacement aux forces de l’ordre.
La réplique de l’avocat de madame Bettencourt ne s’est pas faite attendre: maître Georges Kiejman s’est déclaré « scandalisé » par ces méthodes et étudie les « moyens de faire sanctionner » la juge d’instruction. Il avait déjà déposé un recours contre le supplément d’information ordonné par la magistrate suite à la révélation par Médiapart d’enregistrement clandestins, recours qui devrait être examiné par la cour d’appel de Versailles ce 14 septembre.