De violents affrontements ont opposé aujourd’hui gendarmes et indépendantistes du syndicat USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités) en Nouvelle-Calédonie. Selon le service communication de la gendarmerie, 27 gendarmes sont blessés.
Les heurts ont eu lieu à Koné, dans la province Nord de l’île, où entre 50 et 200 manifestants étaient réunis. Ils avaient dressé un barrage filtrant au niveau de la subdivision administrative de Koné et ont résisté « avec détermination » pendant près d’une heure aux forces de l’ordre qui voulaient les disperser avec du gaz lacrymogène. Les 27 gendarmes blessés l’ont été avec des projectiles, notamment des billes d’acier. L’un d’eux aurait une jambe cassée, précise la gendarmerie.
Des accords entre kanaks et le Vanuatu
Depuis le début du week-end, la situation est très tendue en Nouvelle-Calédonie, où se tient le troisième sommet France-Océanie en présence du Ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et de Marie-Luce Penchard, Secrétaire d’État à l’Outre-mer. Le syndicat USTKE multiplie les manifestations, les blocages d’entreprises et les affrontements avec gendarmes et policiers. Le syndicat proteste contre l’incarcération de Gérard Jodar, son président, et de cinq de ses adhérents.
Le sommet France-Océanie, devait initialement être présidé par Nicolas Sarkozy, qui a annulé pour des raisons d’agenda, puis par François Fillon, finalement pas présent non plus. L’objectif est de consolider les liens entre la France et les pays de la région Pacifique. Or, en pleine « décolonisation » de la Nouvelle-Calédonie, la présence de la France y ait vu comme une « provocation » par les indépendantistes.
Leur réaction ne s’est pas faite attendre, Victor Tutugoro, dirigeant du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste) a signé des accords avec le Premier ministre du Vanuatu reconnaissant l’appartenance à cet ancien condominium franco-britannique de deux petites îles, Matthew et Hunter, au sud-est de la Nouvelle-Calédonie, que la France revendique. Si ces accords n’ont aucune valeur légale, ils sont révélateurs du désir de certains kanaks.