Communiqué de presse – 17/04/2011
Interdire les deux-roues en ville ?
Une mesure stupide et inadaptée
Mercredi 6 avril, la ministre de l’Ecologie a déclaré vouloir créer des ZAPA (Zones d’Actions Prioritaires pour l’Air) dans huit villes françaises, et en interdire l’accès, entre autres, aux deux-roues motorisés (2RM) produits avant 2004.
Sous quel prétexte ? Pour préserver la qualité de l’air dans ces agglomérations. Pourtant, quelle que soit leur année de fabrication, les 2RM participent à alléger l’impact des émissions polluantes imputables à la circulation.
Certes, comme toute machine à pétrole, un 2RM n’est pas en soi un véhicule « propre » mais selon le Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de
Mais la cause principale des problèmes respiratoires en milieu urbain est la concentration en particules fines (PM10 et surtout PM2.5, inférieures à 2,5 µm, qui pénètrent dans l’appareil respiratoire). Elles sont principalement rejetées par les moteurs diesel, or aucune moto ne fonctionne au gasoil. Une moto émet 1000 fois moins de PM10 et de PM2.5 qu’une voiture diesel. Sur ces polluants que l’on doit faire diminuer pour avoir un impact positif sur la santé, 1000 motos interdites émettraient moins de polluants qu’une seule auto diesel autorisée.
Il est facile de comprendre qu’un 2RM passe trois fois moins de temps dans les embouteillages qu’une auto et ne tourne pas inutilement à la recherche d’un stationnement, donc qu’il rejette moins de polluants à chaque trajet. Les métropoles européennes ayant pris des mesures drastiques pour réduire la pollution, comme Londres, ont d’ailleurs pris soin d’exclure les 2RM de ces mesures, voire ont favorisé leur usage. En ville, les 2RM ne sont pas un problème mais bien une partie de la solution.
L’ADEME, qui a été chargée en France de l’étude pour l’éventuelle mise en place des ZAPA, ne parle d’ailleurs pas des 2RM dans son rapport final (*), mais met l’accent sur les microparticules et le NO2.
Rappelons que tous les 2RM répondent à la norme Euro3 depuis 2003. Mais cela ne doit pas pour autant mettre les véhicules antérieurs à la casse, quel gaspillage si c’était le cas !
La mesure proposée va impacter les ménages les plus modestes, y compris les automobilistes, ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un véhicule récent pour leurs déplacements quotidiens.
(*) http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?id=70658&cid=96&m=3&p1=4