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Nout’ île, nous la veut prop’ !

Après plusieurs mois passés loin de notre île, j’ai repris contact avec elle en effectuant avec mes amis des Jolis Pas notre traversée annuelle par les Hauts, traversée que – très modestement ! – nous nous sommes permis de baptiser « Diagonale des sages ». Cette année, nous avons démarré à Dos d’Ane et avons […]

Ecrit par – le jeudi 03 novembre 2016 à 09H58

Après plusieurs mois passés loin de notre île, j’ai repris contact avec elle en effectuant avec mes amis des Jolis Pas notre traversée annuelle par les Hauts, traversée que – très modestement ! – nous nous sommes permis de baptiser « Diagonale des sages ». Cette année, nous avons démarré à Dos d’Ane et avons fini à Basse Vallée…

Quel grand plaisir ce fut pour moi de retrouver nos montagnes si souvent parcourues, avec leurs sentiers qui me sont devenus à la longue si familiers et avec tous ces coins merveilleux qui m’enchantent : Cayenne, Roche-Ancrée, Trois-Roches, Taïbit, Cascade Bras-Rouge, Coteau Kervéguen, etc. !

Mais aussi, quelle déception de constater que, sur le plan de la propreté, tout cela, laisse encore autant à désirer : trop souvent chez nous en effet le randonneur se voit confronté ici et là à d’indésirables dépôts d’ordures ou aux traces indiscrètes laissées par ceux qui n’ont pas craint de se soulager directement sur le sentier.

Comment admettre que ceux qui choisissent de fréquenter nos montagnes, ce qui devrait apparemment être le signe qu’ils en apprécient l’intégrité et l’authenticité, puissent dans le même temps se montrer si négligents et si sans gêne, si peu soucieux de ce qui risque d’offusquer l’œil et la narine des autres usagers ?

On se gargarise volontiers aujourd’hui de « Vivre-Ensemble », d’« Esprit-Citoyen », de « Respect de l’Autre » (avec un grand A, s’il vous plait !). Pour ma part, je l’avoue, le mot « savoir-vivre », autrefois en vigueur, me convenait fort bien ! Mais, de toute façon, qu’attend-on pour les mettre en application, toutes ces belles et ronflantes paroles ?

Qu’on me permette de suggérer deux mesures concrètes, lesquelles n’ont pas la prétention de résoudre totalement le problème de la propreté (restons modestes !) mais seraient cependant susceptibles – à mon avis du moins – de lui apporter des réponses partielles, de petites mais notables améliorations. Et, comme chacun le sait, c’est petit à petit que l’oiseau fait son nid !

La première de ces mesures concrètes que je préconise est celle qui consisterait à demander aux taxiteurs de la Possession, ces gentils conducteurs de 4×4 qui font leur beurre en véhiculant les touristes fatigués du débouché de la Rivière des Galets jusqu’à Deux-Bras ou vice-versa, de bien vouloir se charger de tenir propre l’endroit où quotidiennement ils viennent déposer et récupérer leurs clients, un endroit qui actuellement s’apparente plus ou moins – quelle honte ! – à un champ d’épandage.

Cela représenterait-il pour eux un effort surhumain que de s’astreindre à ramasser les sacs d’ordures qui jonchent actuellement le parking de Deux-Bras et, à l’aide de leurs véhicules, de les évacuer hors de Mafate ? Ces personnes, avant de pouvoir exercer leur lucrative activité, ont-elles eu à obtenir une autorisation de la municipalité de La Possession ? Cela, je l’ignore. En tout cas, ladite municipalité ne pourrait-elle user un peu de son autorité et, avec ce qu’il faut de fermeté et de volonté de se faire bien entendre, insister auprès de ces chauffeurs pour les convaincre de faire preuve d’un peu de civisme et de montrer le bon exemple ?

La deuxième de ces mesures modestes et peu couteuses que je préconise consisterait à faire afficher sur des panneaux placés à l’entrée de nos sentiers la mise en garde suivante : « On est prié de ne pas déféquer sur les sentiers, ni au milieu (c’est heureusement rare mais je l’ai vu l’autre jour !), ni sur les bords (cela, c’est hélas trop fréquent). Le marcheur qui éprouve le besoin de se soulager doit le faire, autant que possible, dans un endroit un peu à l’écart du sentier et, quand il a fini, doit avoir la décence de recouvrir ses déjections avec de la terre ou des cailloux. Les chats le font bien, pourquoi les humains n’en feraient-ils pas autant ? »

Et que dire aussi du papier hygiénique partout épandu à foison ? Je suppose que ce sont les dames qui en sont en grande partie responsables. Celles-ci ne pourraient-elles donc, après en avoir fait usage, ramasser ces papiers et les recueillir dans un petit sac en plastique qu’elles transporteraient avec elles, au lieu de les éparpiller un peu partout comme pour en décorer et en égayer de leurs jolies taches blanches les abords de nos sentiers ?

Ceux qui, comme moi, auraient déjà randonné en Suisse ont pu constater que, dans cet heureux pays, on ne trouve sur les sentiers de montagne pas même un mégot de cigarette ou un papier de bonbon qui traîne ! J’ai également entendu dire qu’en Afrique du Sud les guides qui accompagnent les touristes sur le terrain portent accrochés à leur sac-à-dos de petites pelles pliantes qu’ils proposent systématiquement à celui de leurs clients qui demande à s’arrêter afin de satisfaire un besoin naturel.

Question propreté, il en est plus ou moins de même dans la plupart des pays civilisés. « Nous l’est pas plus. Nous l’est pas moins », c’est ce que, pour mieux caresser le crédule Créole dans le sens du poil, nous serinent quasi quotidiennement nos jobards-pays. Alors, ne serait-il pas temps pour tous les habitants de La Réunion de relever ce défi et d’effectuer la démonstration concrète, d’apporter enfin la preuve qu’effectivement « ils ne sont pas plus, ils ne sont pas moins » ?

Alors, moi, je dis : « Non, mes amis, nous ne sommes pas plus cochons ici qu’ailleurs ! Oui, la propreté, nous n’y sommes pas moins attachés que dans les autres pays évolués ! » Agissons donc en conséquence…

Merci à la presse réunionnaise de bien vouloir donner à mes modestes suggestions la publicité qu’elles me paraissent mériter. Et merci surtout aux autorités compétentes, tant au plan municipal, que départemental ou régional, pour le cas où, comme je le souhaite et comme je les y engage, celles-ci se décidaient à reprendre à leur compte les quelques propositions de bon sens que je viens de me donner la peine de formuler.

Un amoureux de la montagne réunionnaise : A. P. du Tampon, le 15/10/16.

Envois :

A la municipalité de La Possession
Au Conseil Général de La Réunion
Au Conseil Régional de La Réunion
Au Parc National de La Réunion
Au secrétariat départemental de la Fédération Française de la Randonnée Pédestre

 

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