Durement impactées par l’épidémie du Covid-19, les entreprises pourront compter sur le soutien de l’État et des collectivités. C’est ce qui a été rappelé ce mardi par le préfet Jacques Billant, entouré de Cyrille Melchior et de Didier Robert, présidents du Département et de la Région, qui ont fait un point sur les mesures économiques mises en oeuvre à La Réunion dans le cadre de cette crise sanitaire et économique.
Mardi dernier, la Chambre de commerce et son président Ibrahim Patel avait tiré la sonnette d’alarme sur la situation des entreprises locales. Selon les calculs de la chambre consulaire, pas moins de 3 000 entreprises réunionnaises risquent de mettre la clé sous la porte dès le mois prochain si l’accès aux dispositifs d’aide de l’État et des collectivités n’étaient pas adaptés aux réalités locales.
"La fermeture de la plupart des commerces et des entreprises du jour au lendemain et pour une durée encore indéterminée entraîne des conséquences économiques encore inédites pour nos entreprises et salariés", a rappelé le préfet de La Réunion, qui salue les actions menées en coordination avec le Département et la Région. "Nous nous engageons dans un plan de continuité de l’économie réunionnaise", a-t-il assuré.
Il a ensuite rappelé les grandes mesures mises en oeuvre par l’Etat comme le dispositif de chômage partiel "actuellement en vigueur à La Réunion comme partout ailleurs". Pour rappel, l’entreprise verse une indemnité d’activité partielle correspondant à 100% du salaire pour les salariés au Smic et 84% du salaire net pour les salariés ayant un revenu supérieur au Smic. "Dans ce dispositif, l’entreprise est intégralement remboursée par l’Etat", a martelé Jacques Billant. Dans l’île, un tiers des entreprises ont déjà mobilisé ce dispositif d’activité partielle pour près de 50 000 salariés privés, soit un tiers de l’effectif total privé de La Réunion.
Chômage partiel : Les demandes des chefs d’entreprises sont désormais gérées en 48h
Si la masse de demandes simultanées a pu entraîner une myriade de soucis informatiques ou de bugs à répétition sur les plateformes mises en ligne par le gouvernement, les demandes des chefs d’entreprises sont désormais gérées en 48h poursuit Jacques Billant. "À ce jour, il n’y a pas eu de refus des services de l’Etat à La Réunion", a ajouté le préfet.
D’autres dispositions ont été prises pour préserver dans l’urgence la trésorerie des entreprises au moment où ces dernières n’ont plus de rentrées financières et de chiffre d’affaire comme le report des cotisations sociales et fiscales des mois de mars et avril. En accord avec le gouvernement, les organismes sociaux ont mis en place ce dispositif de façon automatique. Cela représente déjà à la fin mars un montant de 30 millions d’euros de préservation de la trésorerie pour les entreprises réunionnaises. En revanche, "la TVA reste due dans les conditions habituelles", a précisé le préfet. Les travailleurs indépendants, leurs cotisations personnelles ex-RSI n’ont pas été prélevées en mars comme celles à venir en avril, elles le seront reportées sur les mois à venir.
Jacques Billant a également abordé le décalage de six mois du remboursement des prêts professionnels des entreprises. Il concerne aussi bien sur "les prêts que les contrats de crédit bail" a assuré le préfet, qui exhorte les chefs d’entreprise à solliciter leurs établissements financiers pour mettre en place ce décalage "s’ils en ont besoin". Concernant la possibilité faite aux entreprises de reporter le paiement des loyers pendant la période de crise, le préfet de La Réunion lance un appel à la mobilisation des propriétaires-bailleurs "pour rendre effectif ce dispositif", rappelant que ces derniers peuvent également demander un décalage de leurs emprunts bancaires.
Sur le fonds de solidarité à destination des petites entreprises mis en place par l’Etat et la Région, le premier apportera 1 500 euros par entreprise tandis que le second mobilisera une enveloppe de 2 000 euros. Cette mesure complémentaire de la collectivité régionale a été validée hier lors d’une séance plénière. Ce fonds concernera aussi bien les micro-entreprises, les indépendants ou encore les professions libérales de 10 salariés ou plus qui font moins d’un million d’euros de chiffre d’affaire et qui ont un bénéfice annuel imposable de moins de 60 000 euros. "En bénéficie de plein droit les sociétés ayant été obligées de fermer par l’arrêté pris le 14 mars dernier. Pour les autres, elles doivent avoir subi une baisse de 50% de leur chiffre d’affaire entre mars 2020 et mars 2019", précise Jacques Billant. Ce dernier prévoit de faire des analyses "au cas par cas" pour les entreprises qui ne seraient pas à jour de leurs cotisations sociales et fiscales "mais qui s’engageraient dans une démarche de régularisation auprès des administrations concernées après la crise".
Avant de conclure, le préfet a abordé la sortie de crise des entreprises, "qui passe par les prêts de garantie de l’État", un fonds garanti à hauteur de 300 milliards d’euros par le gouvernement. Un dispositif est encore en cours de finalisation reconnaît-il, "j’en ai parfaitement conscience et j’y travaille activement". "Une réflexion est également menée pour l’accompagnement en haut de bilan des entreprises réunionnaises".
Un travail concerté entre l’État, la Région, le Département et l’ensemble des collectivités
Prenant la suite du préfet, Didier Robert a relevé dans cette période "difficile et douloureuse", des gestes et des actions de solidarité "extraordinaires". Pour le président de Région, cette solidarité doit se traduire dans l’action publique avec un travail concerté entre l’État, la Région, le Département et l’ensemble des collectivités locales pour "apporter des solutions sur les questions propres à la crise sanitaire mais aussi sur le plan économique". "La crise économique est déjà violente pour les entreprises aujourd’hui et le sera encore dans les semaines, les mois qui viennent. Nous avons donc à anticiper, à informer et à être tous dans l’action de manière collective", insiste-t-il.
La Région Réunion a mis sur la table une première enveloppe de 50 millions d’euros pour accompagner les entreprises dans cette crise sanitaire et économique. Une somme qui servira à répondre "à l’urgence". "L’urgence, c’est la question de la trésorerie. Il faut que les entreprises et notamment les très petites puissent passer ce moment qui est celui du paiement des salaires et des loyers", indique Didier Robert. La Région travaille également avec la Banque des territoires au déblocage dans les prochains jours d’une nouvelle aide de 10 millions d’euros. Cette aide, une avance remboursable de trésorerie, "permettra aux entreprises de continuer à avancer dans les semaines et les mois qui sont devant nous".
Toujours dans ces 50 millions d’euros, la Pyramide inversée va consacrer entre 20 et 25 millions d’euros dans un fonds de rebond. Cela servira demain aux entreprises "de pouvoir commencer à réfléchir à la constitution d’un fonds de roulement et à de nouveaux investissements". "C’est de cette manière que nous essayons aujourd’hui dans ces deux directions d’apporter le maximum de soutien aux entreprises et à l’ensemble du tissu économique réunionnais", déclare Didier Robert.
La collectivité départementale mobilisée dans ses "compétences propres comme l’action sociale"
Le Département n’est pas en reste dans cette lutte. À travers son Pacte de solidarité d’urgence sociale via lequel près de 41,5 millions d’euros ont été débloqués, la collectivité départementale "aux côtés de l’État et de la Région" est mobilisée dans ses "compétences propres comme l’action sociale" a rappelé Cyrille Melchior. Une somme "qui nous permet déjà de venir en soutien à nos publics et notamment les plus fragiles comme les personnes âgées, aux personnes en situation de handicap mais aussi aux familles et enfants vulnérables sur tout le territoire".
Autre préoccupation pour Cyrille Melchior, la question du pouvoir d’achat. "J’ai moi-même au nom des élus du Département demandé à M. le préfet et aux services de l’État de veiller en cette période de crise que les prix de consommation courante n’augmentent pas comme on a pu le constater dans certains endroits de l’île".
La question du pouvoir d’achat passe également par l’octroi d’aides, notamment à destination des plus démunis "mais aussi à nos travailleurs sociaux" poursuit le locataire du Palais de la Source, et qui "alimentent l’économie de l’île". "Il faut soutenir le tissu économique. Pour cela, le Département travaille dans le champ de ses compétences. Je pense notamment au monde agricole (…) nous avons passé des commandes de colis pour venir en aide aux personnes les plus fragiles. Près de 15 000 colis représentant sur la période de crise près de 2 millions d’euros pour permettre aux agriculteurs d’écouler leur production" explique Cyrille Melchior. Le but pour sa collectivité: aider aussi bien les agriculteurs qui sont dans des organisations professionnelles que les agriculteurs indépendants.
Mardi dernier, la Chambre de commerce et son président Ibrahim Patel avait tiré la sonnette d’alarme sur la situation des entreprises locales. Selon les calculs de la chambre consulaire, pas moins de 3 000 entreprises réunionnaises risquent de mettre la clé sous la porte dès le mois prochain si l’accès aux dispositifs d’aide de l’État et des collectivités n’étaient pas adaptés aux réalités locales.
"La fermeture de la plupart des commerces et des entreprises du jour au lendemain et pour une durée encore indéterminée entraîne des conséquences économiques encore inédites pour nos entreprises et salariés", a rappelé le préfet de La Réunion, qui salue les actions menées en coordination avec le Département et la Région. "Nous nous engageons dans un plan de continuité de l’économie réunionnaise", a-t-il assuré.
Il a ensuite rappelé les grandes mesures mises en oeuvre par l’Etat comme le dispositif de chômage partiel "actuellement en vigueur à La Réunion comme partout ailleurs". Pour rappel, l’entreprise verse une indemnité d’activité partielle correspondant à 100% du salaire pour les salariés au Smic et 84% du salaire net pour les salariés ayant un revenu supérieur au Smic. "Dans ce dispositif, l’entreprise est intégralement remboursée par l’Etat", a martelé Jacques Billant. Dans l’île, un tiers des entreprises ont déjà mobilisé ce dispositif d’activité partielle pour près de 50 000 salariés privés, soit un tiers de l’effectif total privé de La Réunion.
Chômage partiel : Les demandes des chefs d’entreprises sont désormais gérées en 48h
Si la masse de demandes simultanées a pu entraîner une myriade de soucis informatiques ou de bugs à répétition sur les plateformes mises en ligne par le gouvernement, les demandes des chefs d’entreprises sont désormais gérées en 48h poursuit Jacques Billant. "À ce jour, il n’y a pas eu de refus des services de l’Etat à La Réunion", a ajouté le préfet.
D’autres dispositions ont été prises pour préserver dans l’urgence la trésorerie des entreprises au moment où ces dernières n’ont plus de rentrées financières et de chiffre d’affaire comme le report des cotisations sociales et fiscales des mois de mars et avril. En accord avec le gouvernement, les organismes sociaux ont mis en place ce dispositif de façon automatique. Cela représente déjà à la fin mars un montant de 30 millions d’euros de préservation de la trésorerie pour les entreprises réunionnaises. En revanche, "la TVA reste due dans les conditions habituelles", a précisé le préfet. Les travailleurs indépendants, leurs cotisations personnelles ex-RSI n’ont pas été prélevées en mars comme celles à venir en avril, elles le seront reportées sur les mois à venir.
Jacques Billant a également abordé le décalage de six mois du remboursement des prêts professionnels des entreprises. Il concerne aussi bien sur "les prêts que les contrats de crédit bail" a assuré le préfet, qui exhorte les chefs d’entreprise à solliciter leurs établissements financiers pour mettre en place ce décalage "s’ils en ont besoin". Concernant la possibilité faite aux entreprises de reporter le paiement des loyers pendant la période de crise, le préfet de La Réunion lance un appel à la mobilisation des propriétaires-bailleurs "pour rendre effectif ce dispositif", rappelant que ces derniers peuvent également demander un décalage de leurs emprunts bancaires.
Sur le fonds de solidarité à destination des petites entreprises mis en place par l’Etat et la Région, le premier apportera 1 500 euros par entreprise tandis que le second mobilisera une enveloppe de 2 000 euros. Cette mesure complémentaire de la collectivité régionale a été validée hier lors d’une séance plénière. Ce fonds concernera aussi bien les micro-entreprises, les indépendants ou encore les professions libérales de 10 salariés ou plus qui font moins d’un million d’euros de chiffre d’affaire et qui ont un bénéfice annuel imposable de moins de 60 000 euros. "En bénéficie de plein droit les sociétés ayant été obligées de fermer par l’arrêté pris le 14 mars dernier. Pour les autres, elles doivent avoir subi une baisse de 50% de leur chiffre d’affaire entre mars 2020 et mars 2019", précise Jacques Billant. Ce dernier prévoit de faire des analyses "au cas par cas" pour les entreprises qui ne seraient pas à jour de leurs cotisations sociales et fiscales "mais qui s’engageraient dans une démarche de régularisation auprès des administrations concernées après la crise".
Avant de conclure, le préfet a abordé la sortie de crise des entreprises, "qui passe par les prêts de garantie de l’État", un fonds garanti à hauteur de 300 milliards d’euros par le gouvernement. Un dispositif est encore en cours de finalisation reconnaît-il, "j’en ai parfaitement conscience et j’y travaille activement". "Une réflexion est également menée pour l’accompagnement en haut de bilan des entreprises réunionnaises".
Un travail concerté entre l’État, la Région, le Département et l’ensemble des collectivités
Prenant la suite du préfet, Didier Robert a relevé dans cette période "difficile et douloureuse", des gestes et des actions de solidarité "extraordinaires". Pour le président de Région, cette solidarité doit se traduire dans l’action publique avec un travail concerté entre l’État, la Région, le Département et l’ensemble des collectivités locales pour "apporter des solutions sur les questions propres à la crise sanitaire mais aussi sur le plan économique". "La crise économique est déjà violente pour les entreprises aujourd’hui et le sera encore dans les semaines, les mois qui viennent. Nous avons donc à anticiper, à informer et à être tous dans l’action de manière collective", insiste-t-il.
La Région Réunion a mis sur la table une première enveloppe de 50 millions d’euros pour accompagner les entreprises dans cette crise sanitaire et économique. Une somme qui servira à répondre "à l’urgence". "L’urgence, c’est la question de la trésorerie. Il faut que les entreprises et notamment les très petites puissent passer ce moment qui est celui du paiement des salaires et des loyers", indique Didier Robert. La Région travaille également avec la Banque des territoires au déblocage dans les prochains jours d’une nouvelle aide de 10 millions d’euros. Cette aide, une avance remboursable de trésorerie, "permettra aux entreprises de continuer à avancer dans les semaines et les mois qui sont devant nous".
Toujours dans ces 50 millions d’euros, la Pyramide inversée va consacrer entre 20 et 25 millions d’euros dans un fonds de rebond. Cela servira demain aux entreprises "de pouvoir commencer à réfléchir à la constitution d’un fonds de roulement et à de nouveaux investissements". "C’est de cette manière que nous essayons aujourd’hui dans ces deux directions d’apporter le maximum de soutien aux entreprises et à l’ensemble du tissu économique réunionnais", déclare Didier Robert.
La collectivité départementale mobilisée dans ses "compétences propres comme l’action sociale"
Le Département n’est pas en reste dans cette lutte. À travers son Pacte de solidarité d’urgence sociale via lequel près de 41,5 millions d’euros ont été débloqués, la collectivité départementale "aux côtés de l’État et de la Région" est mobilisée dans ses "compétences propres comme l’action sociale" a rappelé Cyrille Melchior. Une somme "qui nous permet déjà de venir en soutien à nos publics et notamment les plus fragiles comme les personnes âgées, aux personnes en situation de handicap mais aussi aux familles et enfants vulnérables sur tout le territoire".
Autre préoccupation pour Cyrille Melchior, la question du pouvoir d’achat. "J’ai moi-même au nom des élus du Département demandé à M. le préfet et aux services de l’État de veiller en cette période de crise que les prix de consommation courante n’augmentent pas comme on a pu le constater dans certains endroits de l’île".
La question du pouvoir d’achat passe également par l’octroi d’aides, notamment à destination des plus démunis "mais aussi à nos travailleurs sociaux" poursuit le locataire du Palais de la Source, et qui "alimentent l’économie de l’île". "Il faut soutenir le tissu économique. Pour cela, le Département travaille dans le champ de ses compétences. Je pense notamment au monde agricole (…) nous avons passé des commandes de colis pour venir en aide aux personnes les plus fragiles. Près de 15 000 colis représentant sur la période de crise près de 2 millions d’euros pour permettre aux agriculteurs d’écouler leur production" explique Cyrille Melchior. Le but pour sa collectivité: aider aussi bien les agriculteurs qui sont dans des organisations professionnelles que les agriculteurs indépendants.