Le couperet est tombé hier lundi 1er octobre : le tribunal administratif a rejeté [la demande de suspension de l’arrêté municipal]urlblank:https://www.zinfos974.com/Boucan-Beach-Market-attaque-la-mairie-de-Saint-Paul-devant-le-juge-administratif_a131794.html saint-paulois d’interdiction de vente d’alcool le soir. Jean-Louis Vidot, propriétaire de deux boutiques de nuit à Saint-Gilles est abasourdi par cette décision, et réagissait vivement ce matin.
« C’est à croire que mes boutiques sont les seules à vendre de l’alcool sur Saint-Gilles », s’insurge l’entrepreneur de 53 ans, faisant référence aux nombreux débits de boisson de Saint-Gilles. L’homme estime que cet arrêté lui est exclusivement destiné et que « c’est un abus de pouvoir de la municipalité ».
Depuis l’application de l’arrêté, en juillet, Jean-Louis Vidot a vu le chiffre d’affaires de sa boutique de Saint-Gilles diminuer de 50%, tandis que celui du Boucan beach market est amputé de 30%. Des chiffres catastrophiques qui vont le contraindre à diminuer de moitié ses effectifs. L’homme emploie 12 jeunes Réunionnais en contrat de professionnalisation, il va devoir se séparer de la moitié d’entre eux. M. Vidot a demandé un étalement de sa dette fiscale au centre des impôts de Saint-Paul, afin de maintenir son activité.
« Il existe une jurisprudence, je crois en mes chances de gagner »
L’homme est passablement énervé contre la mairie, dont il pense qu’elle s’acharne contre son entreprise. « Au lieu de faire fermer des petites sociétés qui embauchent des jeunes Réunionnais, la mairie ferait bien de créer des postes de policiers municipaux, pour régler les troubles à l’ordre public ». Car ce qui est reproché aux night shops c’est une recrudescence des états d’ivresse sur la voie publique, semeuse de troubles dans le centre de Saint-Gilles et à Boucan Canot. La cité balnéaire regorge pourtant de bars et boîtes de nuit.
Jean-Louis Vidot se réserve le droit de faire appel, à l’aide de son avocat, le bâtonnier Me Payen, qui, selon Jean-Louis Vidot, était très confiant jeudi dernier, à la sortie d’audience. En effet, l’avocat a fait valoir auprès du tribunal administratif une jurisprudence de juillet 2018 concernant une affaire similaire à Marseille. Un argument qui n’a visiblement pas convaincu le tribunal administratif. « Je réfléchis un peu, mais il est probable que je fasse appel de cette décision, il existe une jurisprudence, je crois en mes chances de gagner et de faire valoir mon droit au travail », affirme le gérant.
Le commerçant, qui affirmait dans nos colonnes en juillet [qu’il s’agissait en vérité de « racisme social »]urlblank:https://www.zinfos974.com/Interdiction-de-vente-d-alcool-a-Saint-Gilles-Du-racisme-social_a129882.html , persiste: « Nous, créoles, on n’a pas le droit d’être chefs d’entreprise, pas de postes clefs pour les Réunionnais, comme le disait mon père! » (Pierre Vidot, qui s’est présenté contre Auguste Legros aux municipales de Saint-Denis, ndlr).