La semaine européenne de la mobilité est l’occasion pour le collectif « Nou vé nout tram » d’en remettre une couche sur le projet de nouvelle route du Littoral.
« Dispendieux, anachronique », les critiques pleuvent. Le collectif, installé en octobre 2009, croit en un sursaut de « la puissance publique de l’Etat » pour stopper le projet, clame Krishna Damour, à la tête du collectif.
En lieu et place de ce projet en mer, la soixantaine de membres qui compose le collectif, espère voir jeter les bases d’un réseau de type TER : transport express régional. Exit donc l’idée d’un tram-train dont le principal point faible était le « nombre trop importants d’arrêts inter-urbains ». Ce TER permettrait bien au contraire de voir s’agréger des échanges multi-modaux, irriguant en verticale et horizontale, pour le maillage du territoire.
Krishna Damour étale les perspectives de trafic à l’horizon 2020. « Nous savons que le parc automobile réunionnais augmente chaque année de 20.000 nouveaux véhicules, soit 280.000 de plus d’ici 2020 » si la logique du tout-voiture actuelle n’est pas enrayée.
Et qui plus que l’Etat et le Président de la République peut s’immiscer dans ce dossier critique. « Nous vous rappelons les paroles du candidat Hollande le 1er avril 2012 dans son discours à Saint-Louis. Je le cite : « Vous avez besoin d’infrastructures, vous souffrez plus que d’autres régions de France et d’Outre-mer de ce problème du prix des carburants. Et bien, il nous faudra aller vers le tram-train. C’était un projet que vous avez lancé et il appartiendra au prochain président de lui donner toute sa place » ».
Plus d’un an plus tard, le collectif croit encore à cette promesse de celui qui n’était alors qu’un candidat. « Il appartient plus que jamais à l’Etat de reprendre les commandes, sous couvert des directives européennes qui ne cessent de privilégier les solutions ferroviaires », insiste Krishna Damour.
Une voie ferrée de Saint-Benoît à Saint-Joseph en passant par l’Ouest
La participation de la puissance publique dans le financement de la mise en oeuvre d’un TER est doublement légitime à la Réunion. Tout d’abord, « c’est bien l’Etat qui avait pris la décision de supprimer le réseau ferroviaire existant au début des années 70 au profit du lobby automobile et ensuite par la légitime revendication de l’égalité territoriale qui découle des différentes lois (LOTI 1982, 1995 et Acte II de la décentralisation) qui font des régions des autorités organisatrices de transport ferroviaire ».
Avec un budget de 1,6 milliard, pour ne pas dire probablement 2,5 milliards d’euros en fin de chantier, fait-il remarquer, le collectif imagine sans difficulté le redéploiement de cette enveloppe à destination d’une voie ferrée allant de Saint-Benoît à Saint-Joseph en passant par l’Ouest. Le franchissement Possession-Saint-Denis serait revu à plus tard, en attendant une solution technique moins risquée. Et Krishna Damour de disserter sur le réchauffement climatique qui guette toutes les îles: « La Réunion n’y échappera pas ».
« Nou veut nout tram » relance dès aujourd’hui le Président de la République, le ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer via un courrier. Histoire de rappeler à François Hollande sa promesse d’un 1er avril…