Rien que l’intitulé « Prix du Quai des Orfèvres » est la certitude que, non seulement, ce sera du très haut niveau, qu’on en aura pour son argent, mais en plus, qu’on va en prendre plein la tronche pour pas un rond. Ce prix, fondé en 1946, est attribué sur manuscrit anonyme et inédit, par un jury de professionnels, professionnels qui font partie ou ont fait partie de la police nationale française. Une garantie d’authenticité. Dans le domaine du polar, c’est un peu comme le Prix du roman de l’Académie française qui, rappelons-le, n’a jamais décoré une mièvrerie. Pour l’anecdote, dans les années 70, le prix du « Quai » fut attribué à… un curé : « Doucement les basses ! » Eh oui ! Qui a dit que le roman policier était une sous-littérature ? D’ailleurs, la sous-littérature, ça n’existe pas !
Alexandre Galien a été policier. Depuis quelque temps, porté par la vague de ses premiers romans, il a laissé tomber menottes, Sig-Sauer et sulfateuse pour se consacrer à son clavier. Dommage pour le corps de la meilleure police du monde (avec la police israélienne, c’est pas moi qui le dis) ; nous ne saurions qu’approuver condé Galien, au nom de notre égoïste plaisir de lecteurs.
Je ne vais pas déflorer le sujet. Juste vous dire qu’il s’agit d’un commandant de la BRP (brigade de répression du proxénétisme) qui en a marre, à 50 balais, de vivre la nuit au milieu des juments, travelos, sados-masos, pompeuses et autres proxos ; marre de voir sa vie de famille se barrer en couilles ; et demande sa mutation à la BP (brigade criminelle).
A-t-il bien fait ? Je vous en laisse seuls juges mais sachez juste que ça commence bien : pour sa première affaire de sang, le premier cadavre (car il y en a d’autres) est celui d’une de ses indics. A partir de là, tout se barre en cacahuète.
On apprend une foule de choses au fil des pages. Notamment, le 36 Quai des Orfèvres, cher à Simenon et Maigret, n’est plus l’adresse de la Préfecture de Police. C’est toujours un « 36 » mais ailleurs. Pour savoir où, lisez ! L’auteur, élégant, courtois, assaisonne ses pages de notes explicatives, merci à lui.
Ah oui ! Cerise su l’gâteau vavangue : Galien pratique un français qu’Audiard ne renierait pas. « Ah ! c’est du brutal ! »… « C’est plutôt une lecture d’hommes !… » Je moucate, vous aurez compris. J’espère.
Je vous avais avertis en préambule, ce livre n’est pas pour les âmes sensibles. Si, malgré mon conseil très amical, vous allez jusqu’au bout, sachez que vous allez en baver des ronds de chapeau. Un espiègle averti en vaut… deux et demi. Prenez donc votre panard sans arrière-pensée !
Les cicatrices de la nuit
Alexandre Galien, Fayard
Prix du Quai des Orfèvres 2020
Moins d’une dizaine d’euros, allez !
J.B.
Alexandre Galien a été policier. Depuis quelque temps, porté par la vague de ses premiers romans, il a laissé tomber menottes, Sig-Sauer et sulfateuse pour se consacrer à son clavier. Dommage pour le corps de la meilleure police du monde (avec la police israélienne, c’est pas moi qui le dis) ; nous ne saurions qu’approuver condé Galien, au nom de notre égoïste plaisir de lecteurs.
Je ne vais pas déflorer le sujet. Juste vous dire qu’il s’agit d’un commandant de la BRP (brigade de répression du proxénétisme) qui en a marre, à 50 balais, de vivre la nuit au milieu des juments, travelos, sados-masos, pompeuses et autres proxos ; marre de voir sa vie de famille se barrer en couilles ; et demande sa mutation à la BP (brigade criminelle).
A-t-il bien fait ? Je vous en laisse seuls juges mais sachez juste que ça commence bien : pour sa première affaire de sang, le premier cadavre (car il y en a d’autres) est celui d’une de ses indics. A partir de là, tout se barre en cacahuète.
On apprend une foule de choses au fil des pages. Notamment, le 36 Quai des Orfèvres, cher à Simenon et Maigret, n’est plus l’adresse de la Préfecture de Police. C’est toujours un « 36 » mais ailleurs. Pour savoir où, lisez ! L’auteur, élégant, courtois, assaisonne ses pages de notes explicatives, merci à lui.
Ah oui ! Cerise su l’gâteau vavangue : Galien pratique un français qu’Audiard ne renierait pas. « Ah ! c’est du brutal ! »… « C’est plutôt une lecture d’hommes !… » Je moucate, vous aurez compris. J’espère.
Je vous avais avertis en préambule, ce livre n’est pas pour les âmes sensibles. Si, malgré mon conseil très amical, vous allez jusqu’au bout, sachez que vous allez en baver des ronds de chapeau. Un espiègle averti en vaut… deux et demi. Prenez donc votre panard sans arrière-pensée !
Les cicatrices de la nuit
Alexandre Galien, Fayard
Prix du Quai des Orfèvres 2020
Moins d’une dizaine d’euros, allez !
J.B.