Sans exagération aucune, il s'agit là d'un des ouvrages les plus attachants qu'il m'a été donné de lire depuis ces 20 dernières années. Une lecture née de la passion et du hasard.
La 3è chaîne recevait, voici deux mois, un jeune explorateur, Eliott Schonfeld, 27 ans, le plus jeune membre de la Société des explorateurs français. Dès la première minute de son intervention, il a cité un nom qui me ramena d'un coup en pleine adolescence : Raymond Maufrais.
Raymond Maufrais, extraordinaire aventurier français, est connu d'abord par tous ceux qui ont dévoré avec frénésie les aventures de Bob Morane. Pour l'un de ses premiers romans, « Sur la piste de Fawcett », Henri Vernes s'est largement inspiré de l'histoire bien réelle de Raymond Maufrais.
Bien plus tard, poussé par la curiosité, j'avais cherché à savoir qui était réellement Maufrais. Avant d'être aventurier explorateur, alors qu'il n'était âgé que de 10 ans, il a espionné les Allemands en compagnie de son père Edgard, recueillant mille renseignements qu'ils transmettaient aux maquisards et aux FFL. Héros de guerre avant la lettre...
Plus tard, à peine extrait de l'adolescence, Maufrais s'est fait aventurier avec une nette préférence pour le continent sud-américain. Où on perd sa trace en 1950 alors qu'il atteignait à peine ses 23 ans.
La 3è chaîne recevait, voici deux mois, un jeune explorateur, Eliott Schonfeld, 27 ans, le plus jeune membre de la Société des explorateurs français. Dès la première minute de son intervention, il a cité un nom qui me ramena d'un coup en pleine adolescence : Raymond Maufrais.
Raymond Maufrais, extraordinaire aventurier français, est connu d'abord par tous ceux qui ont dévoré avec frénésie les aventures de Bob Morane. Pour l'un de ses premiers romans, « Sur la piste de Fawcett », Henri Vernes s'est largement inspiré de l'histoire bien réelle de Raymond Maufrais.
Bien plus tard, poussé par la curiosité, j'avais cherché à savoir qui était réellement Maufrais. Avant d'être aventurier explorateur, alors qu'il n'était âgé que de 10 ans, il a espionné les Allemands en compagnie de son père Edgard, recueillant mille renseignements qu'ils transmettaient aux maquisards et aux FFL. Héros de guerre avant la lettre...
Plus tard, à peine extrait de l'adolescence, Maufrais s'est fait aventurier avec une nette préférence pour le continent sud-américain. Où on perd sa trace en 1950 alors qu'il atteignait à peine ses 23 ans.
Désireux de traverser la Guyane française d'Ouest en Est, Maufrais acquiert une petite pirogue, une carabine et quelques vivres et se lance seul à l'assaut de la jungle. D'abord à contre-courant sur la Waki, puis il espère entreprendre la descente de la Camopi après une courte traversée de la forêt vierge.
Il a bel et bien atteint la Camopi puisque ses notes de voyage ont été retrouvées au sec, sur une plage de ce petit fleuve, par un Indien. De l'explorateur plus aucune trace ! Son père l'a recherché en vain douze années durant. Et c'est par hasard qu'Eliot Schonfeld, chez un bouquiniste des bords de Seine, met la main sur ces fameux carnets, encore réédités depuis.
Schonfeld n'est pas un novice. A quelque 25 ans, il a déjà traversé à pied le désert de Gobi, l'Islande et quelques autres broutilles de la même farine, excusez du peu. Sans carabine, il se lance sur les pas de Maufrais dans une pirogue artisanale de 3 mètres, avec quelques kilos de couac (farine de manioc), quelques kilos de riz et de pâtes... et du sel.
Coup de rame après coup de rame, il va remonter sur les traces de Maufrais, en pure perte. Pour lot quotidien, il aura les déluges amazoniens, les fourmis, les moustiques, les épineux, un anaconda, les mygales, un puma, les piranhas et tout un tas d'inconvénients comme la dysenterie, la fièvre, la faim, la soif. Plus tout un tas de bobos que je vous laisse découvrir.
Mais ce diable d'homme est allé jusqu'au bout, à la recherche de l'aventurier à qui il finit par parler comme un ami, un frère, au fil de pages toutes plus passionnantes les unes que les autres. Il en parle même si bien que l'aventurier disparu nous devient proche, attachant ; on se met vite à l'aimer et je ne résiste pas au plaisir de vous donner sa photo.
Plus d'une fois le découragement gagne Schonfeld ; plus d'une fois il est sur le point d'abandonner... et ira jusqu'au bout.
Quand on a trop lu Jules Verne, Bob Morane, Fenimore Cooper, Jack London et Hemingway, on cultive plus ou moins une âme d'aventurier ; mais de là à mettre à exécution, il y a un sacré fossé. On ne peut qu'être admiratif.
J'ai adoré sa dédicace : « A mes parents, aux siens ».
Amazonie
Par Eliott Schonfeld
Chez Payot
18,41 euros