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Notes de lecture Sainte-Suzanne, jardin du patrimoine par Bernard Batou

C’est peu de dire que Bernard Batou sait écrire. Ça va encore mieux en le disant. Notre ami, militant culturel de longue date, le prouve superbement encore une fois, avec ce livret illustré de la plus belle manière. Un hommage très appuyé à la mémoire des esclaves et des engagés dans ce pays chargé d’art, d’ans et d’histoire qu’est la commune de Sainte-Suzanne. Rien ni personne n’y est oublié.

Ecrit par Jules Bénard – le samedi 13 août 2022 à 13H21

La photo de couverture est savamment choisie ; celles de l’intérieur sont superbes et surprenantes souvent, inattendues. Comme quoi il n’y a pas d’âge pour continuer à apprendre, découvrir et s’émerveiller.

 » Jardin du patrimoine et de la mémoire « … » Jardin  » sans doute en référence à l’exiguïté du territoire communal qui renferme, cependant, de surprenants témoignages de notre histoire. Il y en a à foison.

Ce qui m’a plu, dès le départ, ce sont ces citations dont Bernard parsème son ouvrage. Je vais vous en citer deux, non, trois, pour le plaisir : «  Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu’un d’autre de sa liberté  » (Nelson Mandela) ; « Croyez en vos rêves, ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous et ils se réaliseront sûrement » (Martin Luther King) ;  » L’humanité devra mettre un terme à la guerre ou la guerre mettra un terme à l’humanité  » (J.F. Kennedy). Cette dernière est plus que jamais d’actualité.

 

Le début du livret fait logiquement la part belle à Edmond Albius et à son Mémorial. On nous rappelle fort à propos que ce génial esclave n’a absolument pas été affranchi suite à sa découverte. Albius n’a été affranchi qu’en même temps que ses co-malheureux, en 1848. Et est mort dans une misère totale.

L’ouvrage revient sur les premières heures de l’histoire sucrière de Bourbon, ses hauts, ses bas… On y apprend que tous les possesseurs d’esclaves ne furent pas tous d’atroces tortionnaires.

A ce sujet, je signale à Florence Rivière que Camille Jurien ne fut pas la seule à oeuvrer au soulagement de la souffrance des esclaves ; elle ne fut pas la seule de cette époque à s’élever contre le servage. Leconte de Lisle était contre. Eugène Dayot était contre l’esclavage, contre le racisme, contre la peine de mort. Prises de position inadmissibles alors ! Il s’était tant mis l’establishment à dos que son journal Le Créole a été incendié.

De chapelles en calbanons, on suit à la trace, du Mozambique jusqu’en Chine, la route de l’esclavage et de l’engagisme.

Ce très beau livret foisonne tant d’informations, de trouvailles, de découvertes, qu’on se demande bien comment Bernard a pu faire entrer tout ça dans quelques pages. C’est là tout l’art de l’écrivain qui écrit pour être compris. Et apprécié au plus haut point.

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