
René Turpin, attaché d’ambassade, à qui Son Excellence l’ambassadeur prête manifestement tous ces sentiments denses qu’il éprouve pour Tbilissi et alentours, est chargé d’assister la police judiciaire locale car un jeune Français a été assassiné dans une chambre d’un hôtel de luxe.
Coup de bol, l’inspecteur chargé de l’enquête, Nougo Shinguelia, en raison de prédispositions flatteuses, a été formé à l’École des inspecteurs de la Police française et s’exprime parfaitement dans notre langue… ce qui nous facilite bien la chose.
La jeune victime, un surdiplômé de l’Université française, gagne de l’argent, beaucoup d’argent, en qualité de précepteur de ses enfants chez un oligarque géorgien. Il a été retrouvé étranglé, nu comme in zasticot, sur les luxueux tapis d’un palace. Crime sexuel ? Crime crapuleux ? Nul n’y entrave que dalle car il n’y a vraiment rien à comprendre avec cette absence totale de motif et d’indices.
A quelques jours de là, un ancien dirigeant local du KGB (dirigeant du temps où la Géorgie était sous la main d’acier du Kremlin), est retrouvé aussi mort qu’on peut l’être.
Et un peu plus tard encore, c’est une ancienne traductrice géorgienne, ancienne employée à l’ambassade de France, qui s’en est allée également vers les lendemains qui chantent. On l’a un petit peu aidée, elle aussi.
Les trois affaires apparaissent manifestement liées mais le diable seul saurait dire pourquoi. Car au fil des pages, au long des pérégrinations et des vaines recherches de nos deux héros, les indices se font plus rares que des consciences d’usurier.
Le talent de Son Excellence Lyautey est de ne pas nous plonger une seule seconde dans l’ennui. Car son roman, outre d’être passionnant, est le plus beau des ouvrages touristiques sur la Géorgie. Je vous l’avoue, ce pays me paraissait totalement dénué d’intérêt, oubliant trop vite « qu’on peut vivre en n’importe quel endroit ; tout dépend de ce qu’on y cherche, de ce qu’on y trouve et, surtout, de ce que l’on y apporte ! »
Tout au long du récit, au hasard de ses rencontres avec ses amis géorgiens, Turpin nous fait méchamment saliver à la découverte d’un art culinaire très différent du nôtre et que, personnellement, j’aimerais bien avoir dans ma gamelle ! Rien qu’à dir à zot ça, mon guèl i largue la bave !
Ce roman est aussi, et surtout, une sacrée leçon d’histoire contemporaine. Sans forfanterie, sans pédantisme. Juste l’expression d’un passionné aimant transmettre sa passion.
On déambule dans des décors fantasmagoriques hérités de l’époque où la Géorgie subissait un joug stalinien féroce et sanglant. Il y a ainsi une station balnéaire voulue par le tyran fou, qui se voulait être la première du monde et où, aujourd’hui, au hasard de bâtiments tombant en ruines, survivent à peine des familles entières d’immigrés d’Azerbaïdjan… entre autres.
Un appartement ultra-luxueux était réservé à l’Ignoble-en-Chef, d’où le titre de l’ouvrage.
Vous voulez connaître la suite ? Ben non, Son Excellence l’ambassadeur le fait mieux que quiconque. Sachez juste que les dernières pages présentent une explication ahurissante, époustouflante, quasi-surnaturelle, comme toutes les sombres affaires ayant émaillé la vie quotidienne et politique d’un pays autrefois dans la tourmente, un pays manifestement aimable, chaleureux, avenant, mais ayant plongé dans une nuit noire soixante-quinze années durant en raison des délires monstrueux de démiurges aussi fous que sanguinaires.
Ce polar surprenant est à ne rater sous aucun prétexte !
« La baignoire de Staline »
par Renaud S. Lyautey
chez Seuil Cadre Noir
En librairie
Coup de bol, l’inspecteur chargé de l’enquête, Nougo Shinguelia, en raison de prédispositions flatteuses, a été formé à l’École des inspecteurs de la Police française et s’exprime parfaitement dans notre langue… ce qui nous facilite bien la chose.
La jeune victime, un surdiplômé de l’Université française, gagne de l’argent, beaucoup d’argent, en qualité de précepteur de ses enfants chez un oligarque géorgien. Il a été retrouvé étranglé, nu comme in zasticot, sur les luxueux tapis d’un palace. Crime sexuel ? Crime crapuleux ? Nul n’y entrave que dalle car il n’y a vraiment rien à comprendre avec cette absence totale de motif et d’indices.
A quelques jours de là, un ancien dirigeant local du KGB (dirigeant du temps où la Géorgie était sous la main d’acier du Kremlin), est retrouvé aussi mort qu’on peut l’être.
Et un peu plus tard encore, c’est une ancienne traductrice géorgienne, ancienne employée à l’ambassade de France, qui s’en est allée également vers les lendemains qui chantent. On l’a un petit peu aidée, elle aussi.
Les trois affaires apparaissent manifestement liées mais le diable seul saurait dire pourquoi. Car au fil des pages, au long des pérégrinations et des vaines recherches de nos deux héros, les indices se font plus rares que des consciences d’usurier.
Le talent de Son Excellence Lyautey est de ne pas nous plonger une seule seconde dans l’ennui. Car son roman, outre d’être passionnant, est le plus beau des ouvrages touristiques sur la Géorgie. Je vous l’avoue, ce pays me paraissait totalement dénué d’intérêt, oubliant trop vite « qu’on peut vivre en n’importe quel endroit ; tout dépend de ce qu’on y cherche, de ce qu’on y trouve et, surtout, de ce que l’on y apporte ! »
Tout au long du récit, au hasard de ses rencontres avec ses amis géorgiens, Turpin nous fait méchamment saliver à la découverte d’un art culinaire très différent du nôtre et que, personnellement, j’aimerais bien avoir dans ma gamelle ! Rien qu’à dir à zot ça, mon guèl i largue la bave !
Ce roman est aussi, et surtout, une sacrée leçon d’histoire contemporaine. Sans forfanterie, sans pédantisme. Juste l’expression d’un passionné aimant transmettre sa passion.
On déambule dans des décors fantasmagoriques hérités de l’époque où la Géorgie subissait un joug stalinien féroce et sanglant. Il y a ainsi une station balnéaire voulue par le tyran fou, qui se voulait être la première du monde et où, aujourd’hui, au hasard de bâtiments tombant en ruines, survivent à peine des familles entières d’immigrés d’Azerbaïdjan… entre autres.
Un appartement ultra-luxueux était réservé à l’Ignoble-en-Chef, d’où le titre de l’ouvrage.
Vous voulez connaître la suite ? Ben non, Son Excellence l’ambassadeur le fait mieux que quiconque. Sachez juste que les dernières pages présentent une explication ahurissante, époustouflante, quasi-surnaturelle, comme toutes les sombres affaires ayant émaillé la vie quotidienne et politique d’un pays autrefois dans la tourmente, un pays manifestement aimable, chaleureux, avenant, mais ayant plongé dans une nuit noire soixante-quinze années durant en raison des délires monstrueux de démiurges aussi fous que sanguinaires.
Ce polar surprenant est à ne rater sous aucun prétexte !
« La baignoire de Staline »
par Renaud S. Lyautey
chez Seuil Cadre Noir
En librairie