
Joël Dicker est jeune (voir la note en fin de commentaire) mais est d’ores et déjà, à mon avis, du rang des plus grands auteurs de suspenses.
L’histoire, qui démarre simplement, se révèle tout-de-suite d’une complexité rarement atteinte. Le propos est banal (presque seulement, je vous rassure) : un écrivain arrive dans un grand hôtel de Genève et constate que a chambre 622… n’existe pas ! Ou plutôt, qu’elle a été remplacée par la 621 bis. Diable ! Diable !… c’est le cas de le dire car cette histoire est véritablement diabolique sans que jamais le Mâlin ne se présente à visage découvert. Et je pèse mes mots, vous comprendrez pourquoi si vous ne commettez pas l’erreur de ne pas lire cet ouvrage formidable.
Si on a effacé le numéro d’une chambre dans un palace de très grand luxe, c’est forcément pour ne pas rebuter une clientèle fortunée : il y a eu un crime dans l’ex-622 ; il n’en faut pas plus pour que notre écrivain se transforme en détective, façon Poirot mêlé de Miss Marple, avec un zeste de Castle.
A partir de là, ce manipulateur de génie qu’est Dicker va embrouiller les pistes, les indices, les faits, les preuves vraies ou fausses comme des jetons ; proposer à notre sagacité mille coupables vrais ou possibles ; installer énigmes et coups de théâtre à chaque page ou presque. Un seul crime en 600 pages, ça n’est pas beaucoup, direz-vous, mais avec ça, il nous tient en haleine tout du long. Il y a les mystères, qui s’entremêlent à plaisir, l’ambiance spéciale des banques suisses où le culte du secret et l’amour immodéré du fric sont élevés au rang de vertus cardinales. Il y a des couples se formant et se déchirant à plaisir ; il y a ces palaces au luxe invraisemblable où le caviar s’avale comme des sardines à l’huile ; où le champagne millésimé devient aussi commun que de l’Édéna pour vous et moi.
Il y a surtout une police qui, des années après le crime, n’a toujours rien résolu mais où l’intérêt du lecteur ne faiblit pas une seconde.
L’auteur a sans doute juré de nous tenir sur des charbons ardents jusqu’à l’extrême limite. Pari largement tenu. Plus on s’approche de la fin, plus les renversements de situation se multiplient et s’accélèrent. Jusqu’à nous en donner le tournis. Jusqu’à ces pages où l’on comprend que… l’on n’a rien compris et que Dicker, démiurge bienfaisant, nous a mené en bateau (bateau sur le Lac Léman, ça va de soi) depuis le début.
Un véritable tour de force et vous savez que je ne vous recommanderais pas cette lecture si je n’en pensais pas le plus grand bien.
« L’énigme de la chambre 622 », 25 euros.
Par Joël Dicker, éditions de Fallois.
En librairies et grandes surfaces.
L’histoire, qui démarre simplement, se révèle tout-de-suite d’une complexité rarement atteinte. Le propos est banal (presque seulement, je vous rassure) : un écrivain arrive dans un grand hôtel de Genève et constate que a chambre 622… n’existe pas ! Ou plutôt, qu’elle a été remplacée par la 621 bis. Diable ! Diable !… c’est le cas de le dire car cette histoire est véritablement diabolique sans que jamais le Mâlin ne se présente à visage découvert. Et je pèse mes mots, vous comprendrez pourquoi si vous ne commettez pas l’erreur de ne pas lire cet ouvrage formidable.
Si on a effacé le numéro d’une chambre dans un palace de très grand luxe, c’est forcément pour ne pas rebuter une clientèle fortunée : il y a eu un crime dans l’ex-622 ; il n’en faut pas plus pour que notre écrivain se transforme en détective, façon Poirot mêlé de Miss Marple, avec un zeste de Castle.
A partir de là, ce manipulateur de génie qu’est Dicker va embrouiller les pistes, les indices, les faits, les preuves vraies ou fausses comme des jetons ; proposer à notre sagacité mille coupables vrais ou possibles ; installer énigmes et coups de théâtre à chaque page ou presque. Un seul crime en 600 pages, ça n’est pas beaucoup, direz-vous, mais avec ça, il nous tient en haleine tout du long. Il y a les mystères, qui s’entremêlent à plaisir, l’ambiance spéciale des banques suisses où le culte du secret et l’amour immodéré du fric sont élevés au rang de vertus cardinales. Il y a des couples se formant et se déchirant à plaisir ; il y a ces palaces au luxe invraisemblable où le caviar s’avale comme des sardines à l’huile ; où le champagne millésimé devient aussi commun que de l’Édéna pour vous et moi.
Il y a surtout une police qui, des années après le crime, n’a toujours rien résolu mais où l’intérêt du lecteur ne faiblit pas une seconde.
L’auteur a sans doute juré de nous tenir sur des charbons ardents jusqu’à l’extrême limite. Pari largement tenu. Plus on s’approche de la fin, plus les renversements de situation se multiplient et s’accélèrent. Jusqu’à nous en donner le tournis. Jusqu’à ces pages où l’on comprend que… l’on n’a rien compris et que Dicker, démiurge bienfaisant, nous a mené en bateau (bateau sur le Lac Léman, ça va de soi) depuis le début.
Un véritable tour de force et vous savez que je ne vous recommanderais pas cette lecture si je n’en pensais pas le plus grand bien.
« L’énigme de la chambre 622 », 25 euros.
Par Joël Dicker, éditions de Fallois.
En librairies et grandes surfaces.