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Notes de lecture « Fleurs de cannes » par Alain Bénard

Ce livre de souvenirs, Alain le destinait, au départ, au cercle de famille plus quelques amis éventuellement. J’ai dû user de toute ma persuasion pour qu’il accepte de le mettre en librairie. C’est qu’il écrit bien, ce petit morveux.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 09 septembre 2021 à 12H00

Oui, c’est bien de mon frérot Alain, le plus jeune de la fratrie, dont je parle ici. Pensant que son grand frère, avec son expérience livresque, était le plus qualifié pour lui donner un avis raisonnable (d’ailleurs… c’est vrai), il me communiqua ses écrits. Je constatai que mon adorable belle-soeur Evelyne y avait déjà apporté moult corrections. Elle aurait pu être prof de français. J’y ajoutais ma touche personnelle (uniquement sur la forme) et devant la qualité de la prose de mon frangin, je le convainquis que ce livre de souvenirs méritait une diffusion moins intimiste. Car les souvenirs d’Alain parlent à tout le monde, jeunes et moins jeunes. Ils font revivre une Réunion qui n’existera plus et qu’on peut regretter. Il a les mots pour le dire.
Vous verrez qu’Alain parle souvent des mêmes gens, des mêmes faits, des mêmes lieux, des mêmes paysages que moi dans mes « Souvenirs d’enfance ». Mais c’est loin de n’être qu’un doublon, encore moins une « resucée », comme l’avait écrit un jour un bibliothécaire départemental à propos des « 500 premiers Réunionnais » !

Si Alain met souvent ses pas dans les traces de son grand frère, c’est avec une sensibilité qui lui est propre. Ce n’est pas du Jules-bis, c’est de l’Alain-pur-jus. Il a sa sensibilité, sa capacité émotive ; un regard de poète sur des images pas forcément désuètes ; une émotivité qui m’a fait penser plusieurs fois : « Mais comment n’y ai-je pas pensé moi-même ? » Le vieux serait pas un peu jaloux, dans les coins ?

Ainsi lorsqu’il nous parle de sa vie à Saint-Joseph chez Mémé Annéa et Pépé Justinien… Il est resté chez ces deux vieux trésors plus longtemps que Michel et moi ; il est juste de penser qu’il les a mieux connus. Il en parle avec une tendresse qui m’a humidifié les yeux. 
Et puis, il y a son vécu personnel. Pas toujours rose. Ainsi lorsqu’il a failli périr sous une avalanche dans la ravine-des-Bains à Cilaos. Il était parti baguenauder avec Jean-François, son meilleur pote ; ils ont été surpris par un éboulement sévère en contrebas de la cascade. Touché mais pas trop gravement, Alain a trouvé assez de forces pour aller chercher du secours au village. Sauvant du même coup Jean-François d’une mort certaine. Jean-François est aujourd’hui un écologiste connu et reconnu, en charge de la sauvegarde de notre patrimonial au sein du Parc Pitons et Remparts.

Ce petit recueil d’un peu plus de cent pages se lit d’une traite, avec de grandes bouffées de nostalgie qui sautent au coeur. L’iconographie, très riche, ajoute au plaisir et ravivera bien des souvenirs. Elle est issue de la collection personnelle de l’auteur et de recherches dues à notre ami Arnold Jaccoud. Il y a en fin de volume un petit glossaire bienvenu.

Il me plait de souligner que si la lignée Jules, Jules Joseph Antoine (mon papa), Jules Elysée (mon grand-père), Jules Guy Marie (a mwin minm), n’a en rien hérité de la fortune de la lignée Léonus (mon grand-oncle), elle fournit trois écrivains d’un seul coup d’un seul. Michel, mon cadet, a écrit un fort bel ouvrage sur l’aviation militaire française.
Pour « votre » plaisir (moi c’est déjà fait) :

« Fleurs de cannes »
Alain Bénard. 
Editions L’Eclipse du Temps.
En librairie, 15 euros.
J.B.

 

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